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Christophe-Xavier Clivaz: «L’image de la Suisse a été renforcée dans la crise»

Christophe-Xavier Clivaz a fondé Swiss Learning en 2006. Cet organisme de promotion de l’excellence dans l’éducation regroupe 16 écoles, principalement des internats et écoles hôtelières.

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Christophe-Xavier Clivaz

Christophe-Xavier Clivaz a fondé Swiss Learning en 2006. 

Swiss Learning

- Les internats suisses comptent parmi les plus prestigieux du monde. Comment ont-ils géré la crise du covid?
- Christophe-Xavier Clivaz: Cette crise a été bien gérée par les écoles en lien avec les autorités. Nous n’avons pas fermé les établissements. Les étudiants qui ne pouvaient pas rentrer chez eux ont pu rester sur place, ce qui n’a pas été le cas à l’étranger. Certains élèves se sont ainsi retrouvés livrés à eux-mêmes dans de grandes capitales, avec pour seule solution de devoir s’adresser à leur ambassade. La Suisse a, elle, toujours délivré les visas nécessaires aux élèves, ce qui démontre l’importance que nous accordons ici à notre branche d’activité.

- Est-ce que vous en profitez pour explorer de nouveaux marchés?
- Oui, nous sommes d’ailleurs les premiers dans le secteur à être repartis faire de la promotion, en Amérique du Sud, et en Afrique aussi. La force de la Suisse, c’est de ne pas être dépendante d’une poignée de marchés, comme cela peut être le cas chez nos concurrents anglo-saxons. Nous avons des quotas de nationalités dans les écoles (en général un maximum de 15%, ndlr) pour éviter qu’un seul groupe ne dilue l’ambiance internationale à laquelle nous tenons beaucoup. Cela nous aide aussi à mieux traverser les crises.

- Comment la guerre en Ukraine affecte-t-elle les écoles?
- Les russophones représentent environ 15% de notre communauté, un poids comparable aux Chinois. Soit 30% de nos élèves touchés très directement par ces deux grandes crises. Cela illustre les challenges que nous avons dû relever! Nous savons faire face à ce genre d’événements malheureux après les expériences passées de la révolution iranienne, de la guerre au Liban et des différentes crises dans le monde. Il faut être présent sans juger. Les étudiants des pays belligérants doivent pouvoir s’appuyer sur une structure d’écoute et de dialogue au sein des écoles et nous devons expliquer les enjeux à leurs camarades pour ne stigmatiser personne.

- Qu’est-ce qui a changé pour les écoles après ces deux crises?
- Nous avons le même nombre d’élèves, malgré le départ d’Asiatiques et des russophones. Il y a une augmentation d’Européens, particulièrement des pays qui nous entourent, et de Sud-Américains. Grâce au bon travail des écoles, bien sûr, mais aussi de la Suisse. Le pays a très bien géré la crise du covid, ce qui lui donne un grand prestige à l’international. Nous figurons toujours parmi les écoles les plus chères depuis que l’euro se retrouve à parité avec le franc, mais les familles continuent de payer pour un tel niveau de qualité.

Par Stéphane Benoit-Godet publié le 8 mai 2022 - 12:10