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Des merveilles si fragiles 

De la Grande Barrière de corail aux Alpes suisses, les paysages de la planète sont d’une beauté et d’une variété inouïes. Mais le réchauffement climatique et les activités humaines les mettent souvent en péril.

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National Geographic

La grande barrière de corail, Australie

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  david doubilet

Menacée de disparition

C’est un joyau du patrimoine de l’humanité. Plus de 900 îles et 2900 récifs de corail s’étendent sur plus de 2300 kilomètres et environ 348 000 km2, abritant plus de 1600 espèces de poissons et 240 d’oiseaux. Or catastrophe: en avril, la revue Nature relate que l’endroit a subi une hécatombe de ses coraux pendant la vague de chaleur survenue entre mars et novembre 2016. En cause, le changement climatique, qui a entraîné le réchauffement de l’océan, aggravé par le cyclone tropical Debbie. Environ 30% des coraux sont morts. Sursis: en septembre, une ONG australienne annonce un rétablissement partiel, grâce à la clémence météorologique de l’été 2017-2018.


La forêt amazonienne, Amérique du Sud

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  Matthew Williams-Ellis/Robert Harding

Le cancer de la déforestation

La conjugaison de la déforestation et du changement climatique pourrait pousser la forêt amazonienne, poumon de la planète, au-delà du point de non-retour. Le Brésil, qui possède 65% de cette forêt, est le champion mondial de la déforestation, avec une destruction de 17% et de près de 780 000 km2 de cette surface lors des 50 dernières années.
Pire: associé au puissant lobby des grands propriétaires terriens, le nouveau président Bolsonaro entend ouvrir des territoires autochtones à l’exploitation minière, assouplir l’application de la loi en matière d’environnement et l’octroi des permis d’exploitation. Il promet aussi de reconstruire une autoroute de 890 km au cœur de la forêt.


L’antarctique

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  Paul Nicklen

Le grand bouleversement

En mars, on constate qu’un glacier grand comme la France est en train de fondre. Un signe fort pour un continent qui a fondu 3 fois plus vite ces 5 dernières années, atteignant un taux de plus de 219 milliards de tonnes disparues par an. Cette perte de glace de 3000 milliards de tonnes au cours des 25 dernières années a contribué à l’élévation du niveau de la mer d’environ 8 mm, dont environ 40%, à peu près 3 mm, au cours des 5 dernières années. Un dégel fatal pour de nombreuses espèces marines. La réduction de 80% depuis 1970 du krill, de petits crustacés d’eau froide, menace par exemple les manchots Adélie (photo, ici devant l’île Paulet), les cétacés, les phoques et les poissons, qui s’en nourrissent.


La savane, Kenya

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  BEVERLY JOUBERT/National Geographic Creative

Des milliers d’espèces animales menacées d’extinction

Ces girafes devant le Kilimandjaro ne seront-elles plus qu’un souvenir? Le plus grand animal du monde vit une extinction silencieuse. Les girafes ont perdu 40% de leurs effectifs ces 30 dernières années, du fait de menaces sur leur habitat et du braconnage. Il ne reste par exemple plus que 5000 girafes de Nubie. Pour des raisons qui vont dudit braconnage à l’agriculture intensive, ainsi que l’extraction minière ou l’urbanisation, on dénombre par ailleurs 2970 espèces africaines en voie de disparition, dont 555 en danger critique. Sont susceptibles de disparaître l’okapi, le rhinocéros blanc, le gorille des montagnes, le grand requin-marteau ou la mantelle dorée.


L’atoll d’Aldabra, Seychelles

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  THOMAS P. PESCHAK/National Geographic Creative

Un ultime paradis à préserver

S’il reste un paradis sur terre, c’est celui-là. Situé au milieu de l’océan Indien, cet extraordinaire sanctuaire marin et sous-marin est strictement protégé et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Avec plus de 400 espèces et sous-espèces endémiques (vertébrés, invertébrés et plantes), dont des requins à pointes noires (photo, en attente de la marée), cet atoll est aussi un refuge pour plus de 150 000 tortues terrestres géantes. Il est constitué de quatre îles majeures bordant un lagon intérieur, quasi fermé. Seule menace, férocement combattue: la possible construction d’une base militaire par l’Inde, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de l’atoll…


Oberland bernois, Suisse

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  JONATHAN IRISH/National Geographic Creative

Changements dans la flore et la faune alpines

Dans nos montagnes (ici l’Oberland bernois, avec le Mönch), qui occupent les deux tiers du territoire suisse, la flore et la faune sont contraintes de s’adapter. Car le réchauffement climatique est deux fois plus élevé dans les Alpes qu’ailleurs. Depuis 1980, les températures ont augmenté de 1,3 degré. Pour retrouver de la fraîcheur, les plantes, les papillons ou les insectes doivent monter de 100 mètres pour perdre 0,6 degré de température. Ce qui entraîne la disparition de certaines plantes et des animaux sauvages qui leur sont inféodés. Quant aux fleurs typiques des Alpes, elles sont menacées d’éviction par leurs concurrentes de plus basse altitude.

Par Marc David publié le 8 janvier 2019 - 08:49, modifié 18 janvier 2021 - 21:02