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Mais pourquoi sont-ils si capricieux?

Quand un enfant ne cesse de pleurnicher, même les parents les plus placides sont sur les nerfs. Or il existe des stratégies plus sensées que les remontrances et les punitions.

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Guillaume Long

Ils vous attrapent par la jambe, pleurnichent et hurlent: quand les enfants veulent quelque chose, ils peuvent se révéler incroyablement impatients. La petite Félicie, par exemple, devient franchement insupportable: «Je veux mettre mon t-shirt bleu, pas le rouge!» «Vous ne faites jamais ce que je veux. Maman, tu es bête.» Le ton geignard est ce qui énerve le plus. Souvent, les parents ne comprennent pas pourquoi Félicie est aussi grincheuse. Il leur paraît évident qu’ils ne doivent pas céder pour autant mais, parfois, ils s’inclinent pour avoir la paix.

Réaction compréhensible. Mais elle ne supprimera pas les jérémiades sur la durée: les enfants découvrent rapidement que leur méthode fonctionne et s’habituent à un modèle de comportement: «Il suffit que je crie assez pour obtenir ce que je veux.» Pleurnicher et geindre est une tactique répandue chez tous les petits enfants. Comme ils ne sont pas encore capables d’exprimer tous leurs ressentis et leurs souhaits, ils ont compris que, de cette manière, ils peuvent rendre les adultes attentifs à leurs besoins. Les experts en éducation voient dans les pleurnicheries un moyen d’expression tout naturel des enfants pour faire connaître leurs besoins. La réaction jugée insuffisante des parents crée un stress qui entraîne une tension accrue du corps. Les enfants trouvent cela désagréable et rouspètent. Mais il existe d’autres causes aux geignements. Aussi est-il utile d’examiner les possibles déclencheurs.

Frustration
Lorsqu’un enfant ne trouve pas les mots justes pour exprimer ses désirs et ses émotions et se sent incompris, il est frustré. Une sollicitation trop grande (ou trop faible) peut aussi être un déclencheur.

Confusion et insécurité
Les petits enfants ne savent souvent pas ce qu’ils veulent et peuvent réellement. Papa bricole sur sa voiture, maman tond le gazon. Comme pour des raisons de sécurité l’enfant ne peut pas mettre la main à la pâte, il s’énerve et pleurniche.

Jalousie
Si les parents n’ont pas le temps de se préoccuper des souhaits de leur enfant, il se sent négligé. Il va par exemple développer de la jalousie à l’endroit de sa petite sœur.

Faim, soif, fatigue, maladie
Le mal-être physique est une des causes les plus répandues des piailleries. Jusqu’à 5 ans, les enfants ont besoin de onze heures de sommeil par nuit et, quand ils jouent, ils peuvent oublier de manger et de boire en suffisance. Quant à la maladie, nul n’apprécie ça.

Sonder les limites
Reste que parfois les ronchonnements sont aussi une tentative de tester les parents: «Jusqu’à quel point puis-je me laisser aller? A quel point suis-je important pour papa et maman?»

Il est évident que les enfants peuvent apprendre à donner à leurs sentiments une expression différente des éternelles pleurnicheries et les parents devraient les y aider. La cohérence est la clé du succès, une attitude détendue éventuellement additionnée d’humour peut être d’un grand secours.

Situations récurrentes
Beaucoup d’enfants pleurnichent dans des situations déterminées, par exemple au moment de s’habiller ou de se déshabiller, ou à l’heure de se mettre à table. Pour Félicie, c’était surtout le cas lorsqu’il s’agissait de faire des courses. «Je n’ai jamais ce que je veux!» disait-elle au bout de quelques instants au supermarché. Finalement, les parents ont décidé qu’elle pouvait choisir elle-même certains produits: son yogourt préféré, le shampoing pour enfants ou le papier-toilette. Elle était ainsi occupée et se sentait impliquée dans le bien-être familial. Elle a cessé de se lamenter. Certes, le fait qu’elle choisisse sans cesse du papier-toilette orné de petits cœurs ne plaisait guère à sa maman, mais celle-ci a accepté.

Par Gabriele Herfort (Beobachter) publié le 5 août 2018 - 06:52, modifié 18 janvier 2021 - 21:08