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Vivre en couple: cette fichue première année!

Quand un couple emménage ensemble, le romantisme se fait parfois la malle rapidement. Des conventions claires peuvent atténuer les différends.

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Étienne Lécroart

D’un coup, c’est le partenaire qui décide de l’émission qu’on va regarder à la TV. Et si l’on doit aller aux toilettes pour un besoin urgent, à coup sûr, c’est déjà occupé. Pour les couples, le premier appartement en commun est un test de résistance.

«Souvent, les couples emménagent ensemble prématurément, avertit Friedemann Haag, thérapeute du couple à Zoug. Durant la première phase de l’amour, on voit surtout ce qui nous unit, moins les différences entre deux personnalités. La réalité ne se manifeste que plus tard.» A l’inverse, patienter trop longtemps peut affecter la relation: «L’autre peut parfois interpréter la procrastination comme une rebuffade, un rejet.»
Si deux personnes veulent vivre ensemble, elles doivent toutes deux abdiquer d’une partie de leur indépendance. Selon le thérapeute, un des plus grands sujets de litige réside dans la question de savoir comment deux individus se réalisent eux-mêmes tout en fonctionnant comme un couple. Il recommande de recourir à des rituels et de développer une culture du vivre ensemble.
Il y a par exemple du sens à clarifier dès le début si l’on communique chaque fois à quelle heure on rentre ou si l’un et l’autre vont et viennent comme ça les arrange. A clarifier également à temps: existe-t-il un besoin de «moments en couple»? Ou, à l’inverse, de moments «hors couple» pendant lesquels on passe plutôt du temps avec des amis, on reste seul ou alors on se voue à son violon d’Ingres. «Il importe qu’en dépit du nous les couples apprennent à préserver et à entretenir leur autonomie.»
 Autre point de friction, la propreté. L’un des deux serait peut-être disposé à passer l’aspirateur tous les jours, l’autre se satisfait que le logis soit nettoyé tous les quinze jours. Le fait est que dans les ménages composés de couples, aujourd’hui encore, dans 67% des cas, la femme est la responsable principale des travaux ménagers. Ce n’est le cas de l’homme ou d’une main-d’œuvre externe que dans 4% des cas. Dans environ un quart des couples, homme et femme se partagent les tâches, a constaté l’Office fédéral de la statistique. Du coup, si l’on n’a pas planifié le programme de nettoyage ou engagé une aide externe, il faut accepter des compromis.

Un logement nouveau pour tous les deux
Cela dit, les couples doivent se résoudre à des compromis avant même d’emménager. A première vue, il paraît plus simple de ne quitter qu’un seul logement et d’emménager chez le partenaire. Or le thérapeute du couple suggère: «Cherchez ensemble un nouveau logis. Car celui qui emménage chez l’autre se trouve rapidement en situation d’infériorité.» Il peut y avoir des rivalités susceptibles d’entraîner du stress et de la bagarre.
Dans un chez-soi tout neuf aux yeux de l’un et de l’autre, il est plus simple de définir des niches dans lesquelles chacun peut parfois se réfugier. Même chose pour l’aménagement: s’ils n’ont pas les mêmes goûts, l’un et l’autre devraient pouvoir disposer d’une partie de l’appartement qu’ils aménagent à leur manière. Et dans les autres parties du logis, il s’agit de nouveau de trouver des compromis.

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  Étienne Lécroart

Vivre à l’essai chez 
le partenaire
La question du revenu entraîne elle aussi des frottements. Les finances doivent être mises à plat avant d’emménager et de décider ensemble des coûts qui seront à assumer. C’est notamment utile si l’un des deux partenaires a un revenu nettement plus élevé. «Celui qui gagne plus doit aussi contribuer davantage à la vie commune, estime Friedemann Haag. Cela évite un sentiment d’inégalité et de dépendance.»
Ceux qui craignent de s’impliquer en phase expérimentale devraient tester la vie commune au préalable. Par exemple à l’occasion d’un long voyage ensemble. Ou en faisant un séjour à l’essai chez le partenaire sans renoncer à son propre logement. C’est le moyen de détecter déjà les sujets à problème et de les aborder. Reste que le thérapeute du couple suggère de ne pas laisser les discussions s’éterniser avant qu’il n’y ait véritablement des points à régler.


Vivre ensemble en harmonie

Les contrats de bail
Si les deux membres du couple signent le contrat de bail, ils ont tous les deux les mêmes droits à l’endroit du bailleur. Mais ils sont aussi coresponsables du loyer, des charges annexes et des dégâts. Ils ne peuvent résilier le bail qu’ensemble, sauf si le contrat comporte une clause de résiliation partielle, ce qui permettrait à chacun des deux de résilier pour son compte le rapport de location. Si l’un des deux emménage chez l’autre, le bailleur doit en être informé. Le partenaire qui emménage ainsi devient alors sous-locataire et a les mêmes droits et devoirs que le locataire principal, pas envers le bailleur mais envers le locataire principal.

L’appartement
Il arrive sans cesse qu’en cas de séparation les couples se disputent pour décider qui peut rester dans le logis commun. Pour éviter les fâcheries, il est utile de se mettre d’accord par avance sur la solution.

Les meubles
Consignez dans un inventaire qui a apporté quel meuble dans l’appartement. Conservez les reçus. Cela permet d’y voir plus clair si un des partenaires a des difficultés à assumer sa part financière et qu’une saisie menace. En cas d’acquisitions communes pendant la vie de couple, on part de l’idée qu’elles constituent des biens communs, sauf accord différent. Mais en cas de dispute, les solutions juridiques sont moins aisées à trouver. De sorte qu’il vaut mieux que les achats importants soient effectués par l’un ou l’autre partenaire seul.

L’assurance
Lorsqu’on vit en ménage, on peut conclure ensemble l’assurance ménage et l’assurance RC ménage. Si l’un des deux a une voiture que l’autre conduit aussi régulièrement, il faut en avertir l’assurance et signaler lequel des deux la conduit plus souvent, sans quoi, en cas de sinistre, l’assurance serait en droit de réduire ses prestations.

Les coûts du ménage
Pour procéder à une répartition des frais du ménage, commencer par faire une liste de toutes les dépenses et mettre par écrit quelle part incombe à qui.

Le piège de l’endettement
En principe, en cas de concubinage, il n’y a pas de responsabilité solidaire automatique. Les dettes que l’un des partenaires apporte ou qu’il contracte durant la vie commune ne concernent juridiquement pas l’autre. Ce dernier ne doit donc pas les assumer. Il en va différemment si l’on signe ensemble des contrats, par exemple le contrat de bail. Dans ce cas, le créancier peut recouvrer sa créance auprès des deux. Et si l’un ne paie pas, c’est à l’autre de le faire.

En cas de décès
Les personnes non mariées n’ont juridiquement aucun droit automatique à la succession de leur partenaire de vie. Un testament holographe peut favoriser le survivant. Pour la caisse de pension et la prévoyance liée, il faut en général des documents particuliers pour pouvoir transmettre son avoir à son partenaire.

Par Sarah Kettler (Beobachter) publié le 10 janvier 2019 - 08:59, modifié 18 janvier 2021 - 21:08