
Getty Images
Quand il mit en chantier son célèbre Cléopâtre, en 1963, avec la divine Elizabeth Taylor, le cinéaste américain Joseph Mankiewicz avait une idée en tête: impressionner les spectateurs en restituant le faste de l’Egypte antique. Il décida donc d’investir l’essentiel de son budget dans les décors. Un choix judicieux qui se révélera payant et dont de multiples cinéastes se sont ensuite inspirés.

Matrix Reloaded, 2003. Pourquoi un prodige technologique tel que ce film a-t-il dû s’encombrer de coûteux décors artisanaux? A cause de la scène de la poursuite, qui ne pouvait être tournée sur une véritable autoroute. Il a donc fallu créer une portion de voie rapide d’une longueur de 2,4 km. Coût: 2,5 millions de dollars. A noter que tous les matériaux utilisés ont ensuite été recyclés.

Abyss, 1989. Filmer dans l’eau n’est jamais une chose simple, or 40 % de l’action du film de James Cameron se déroule en profondeur! Il a fallu créer un décor amovible et submersible (le Deep Core) dans un réservoir contenant quelque 28 400 mètres cubes (plus de 10 piscines olympiques!) d’eau, déniché sur le site d’une centrale nucléaire désaffectée. Coût de l’opération: 3 millions de dollars.

Full Metal Jacket, 1987. Si le coût exact des décors bâtis pour le film que le cinéaste Stanley Kubrick a souhaité consacrer à la guerre du Vietnam reste inconnu à ce jour, on devine qu’il a été exorbitant. Le réalisateur britannique, qui ne souhaitait pas tourner en Asie, a fait reconstituer les ruines de la ville de Hue dans la campagne anglaise (!), encombrés de chars M41 et d’hélicoptères.

Stalingrad, 2013. Contrairement au film du Français Jean-Jacques Annaud, concentré autour de deux tireurs d’élite ennemis, le cinéaste russe Fiodor Bondartchouk a tenu à reconstituer fidèlement le champ de bataille de la ville soviétique en 1942, engloutissant dans les décors un sixième du budget du film, soit 5 millions de dollars. Plus de 400 personnes ont passé 6 mois à sa seule construction.

Le Mécano de la General, 1926. Ce film muet co-réalisé par Buster Keaton a coûté un fric fou à cause d’une seule scène, où un train déraille lors du franchissement d’un pont. Mécontent des essais sur maquettes, l’humoriste choisit de sacrifier un vrai train sur un pont bâti pour l’occasion! Cette seule scène coûta 42000 dollars de l’époque, soit l’équivalent de 6 millions de dollars aujourd’hui.

Titanic, 1997. Le budget, titanesque, de 200 millions de dollars qui fut alloué au film, notamment pour payer les salaires des extras engagés pour les 2 mois de débordement du planning initial et les cachets des stars, servit aussi à payer le décor monstrueux comprenant un réservoir colossal et une réplique du navire aux neuf dixièmes On parle d’un décor à 30 millions de dollars. Dingue.

War Games, 1983. Les nostalgiques de ce thriller technologique où un super-ordinateur déclenche un conflit nucléaire entre Américains et Soviétiques seront surpris de retrouver ce film au budget de 12 millions de dollars dans cette liste. Un million a pourtant été nécessaire pour reproduire, en plus élaboré, le centre de commandement américain, le vrai ayant refusé tout tournage.

On ne vit que deux fois, 1967. Un Bond avec Sean Connery célèbre notamment pour le repaire de l’infâme Blofeld, planqué sur une île volcanique, au coeur d’un cratère. Le producteur Cubby Brocoli offrit 1 million de dollars pour construire aux studios Pinewood ce seul décor de 45 mètres de haut, soit une somme supérieure au budget total du premier film de la série James Bond contre Dr No!

Batman, 1989. Pour cette pure folie, Tim Burton s’associa avec le génial chef décorateur Anton Furst, qui mélangea habilement maquettes et décors géants pour donner corps à Gotham City. Pas moins de 18 plateaux furent mobilisés aux Studios de Pinewood pour créer ce décor urbain qui comprenait notamment une rue de 300 mètres. Pas moins de 400 ouvriers travaillèrent sur le projet pendant 6 mois.

Waterworld, 1990. Un western aquatique post-apocalyptique au budget, phénoménal pour l’époque, de 175 millions de dollars. Un atoll artificiel mesurant 111 mètres de diamètre et pesant près de 1000 tonnes fut spécialement construit à Hawaï, sur la Kona Coast, un site où le vent était tempétueux. Le décor fut détruit plusieurs fois! Montant de la facture pour le seul atoll: 22 millions de dollars.

Le Seigneur des Anneaux, La Communaut de l’anneau, 1999. Une armée de 400 ouvriers fut déployée pendant 9 mois en Nouvelle-Zélande pour créer Hobbiton, le village au coeur de la Comtée, ses 37 maisons, son moulin, son pont à double arche. Taille du décor: 56 km carrés! «C’était un vrai village, se souvient Ian McKellen (Gandalf), avec des fleurs, des oiseaux, des insectes. Rien ne semblait faux.»

Le Monde de Narnia: le prince Caspian, 2008. Pour tourner le deuxième film de cette franchise toujours en cours, un budget phénoménal de 225 millions de dollars a été nécessaire. La création d’un univers cohérent coûta un argent fou. Pas moins de 200 charpentiers furent mobilisés pour bâtir le décor et plus de 7000 accessoires au total furent confectionnés par quelque 35 designers professionnels.

Pirates des Caraïbes: jusqu’au bout du monde, 2007. Si cette série de films mettant en scène le personnage de Jack Sparrow a fait la fortune de son interprète, Johnny Depp, elle a aussi coûté bonbon: 300 millions de dollars rien que pour produire cet épisode dont près de 10 % ont été consacrés à la création des quelque 40 décors imaginés pour recréer la seule ville de Singapour.

Ben Hur, 1959. Avec un budget de 15 millions de dollars, somme faramineuse pour la fin des années 1950, le film était condamné à cartonner, sans quoi il aurait sans doute coulé la Metro-Goldwyn-Mayer. La construction de la piste de chars ne coûta pas moins de 1 million de dollars. Ce seul décor mobilisa quelque 1000 ouvriers pendant 1 an. Pour la petite histoire, le sable fut importé du Mexique!

L’espion qui m’aimait, 1977. Quand on regarde ce 10ème James Bond, on est chaque fois impressionné par le luxe des décors: les Alpes, l’Egypte, Rio et Atlantis, la station marine où se cache le méchant. Sur un budget total de 13,5 millions de dollars, 1 million fut consacré à la fabrication du seul Liparus, ce pétrolier de 100 mètres de long capable d’avaler trois sous-marins nucléaires.

Le Retour du Jedi, 1983. La première trilogie de Star Wars s’achève sur un film ambitieux. Après L’empire contre-attaque, très réussi sur le plan visuel, Le Retour du Jedi se doit de mettre la barre encore plus haut. Un seul décor coûtera 4 millions de dollars (sur le budget total du film de 32,5 millions): The Khetanna, la barge de Jabba the Hut, qui mobilisa 110 ouvriers pendant 4 mois.

Gangs of New York, 2002. Filmé dans les mêmes studios que Cléopâtre 30 ans plus tôt, le film de Martin Scorsese s’appuie sur les décors créés par Dante Ferretti pour redonner vie à quatre quartiers de Manhattan telle qu’ils apparaissaient en 1862. Découvrant les décors lors d’une visite sur le plateau, George Lucas se serait exclamé: «Sais-tu, Martin, qu’on aurait pu tout faire par ordinateur?»

Metropolis, 1927. Un travail particulièrement extraordinaire fut réalisé par les techniciens de Fritz Lang sur des décors urbains miniatures, mais cela n’empêcha pas le cinéaste allemand de vouloir les associer à l’écran avec des objets de taille réelle. Et pas n’importe lesquels: avions, trains, automobiles. La combinaison des deux est formidable, mais elle fit s’envoler la facture.

Les amants du Pont-Neuf, 1991. Les décors les plus chers de l’histoire du cinéma français: Leos Carax fit reconstruire le Pont-Neuf et sa perspective parisienne à Lansargues, en plein marais camarguais, près de Montpellier, à Lansargues, sur 8,5 hectares. Le tournage dura 3 ans et le budget initial du film finit par être multiplié par quatre pour atteindre 120 millions de francs. Ruine totale.

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Cléopâtre, 1963. Pour construire un forum romain digne de ce nom, le chef décorateur de Joseph Mankiewicz vit les choses en grand. Résultat: un décor deux fois plus grand que l’original (!) et construit à double, à Londres et à Rome. Le coût fut, évidemment, pharaonique: 31 millions de dollars pour le budget total du film, qui faillit ruiner la 20th Century Fox.
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01 septembre 2017

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Quand il mit en chantier son célèbre Cléopâtre, en 1963, avec la divine Elizabeth Taylor, le cinéaste américain Joseph Mankiewicz avait une idée en tête: impressionner les spectateurs en restituant le faste de l’Egypte antique. Il décida donc d’investir l’essentiel de son budget dans les décors. Un choix judicieux qui se révélera payant et dont de multiples cinéastes se sont ensuite inspirés.

Matrix Reloaded, 2003. Pourquoi un prodige technologique tel que ce film a-t-il dû s’encombrer de coûteux décors artisanaux? A cause de la scène de la poursuite, qui ne pouvait être tournée sur une véritable autoroute. Il a donc fallu créer une portion de voie rapide d’une longueur de 2,4 km. Coût: 2,5 millions de dollars. A noter que tous les matériaux utilisés ont ensuite été recyclés.

Abyss, 1989. Filmer dans l’eau n’est jamais une chose simple, or 40 % de l’action du film de James Cameron se déroule en profondeur! Il a fallu créer un décor amovible et submersible (le Deep Core) dans un réservoir contenant quelque 28 400 mètres cubes (plus de 10 piscines olympiques!) d’eau, déniché sur le site d’une centrale nucléaire désaffectée. Coût de l’opération: 3 millions de dollars.

Full Metal Jacket, 1987. Si le coût exact des décors bâtis pour le film que le cinéaste Stanley Kubrick a souhaité consacrer à la guerre du Vietnam reste inconnu à ce jour, on devine qu’il a été exorbitant. Le réalisateur britannique, qui ne souhaitait pas tourner en Asie, a fait reconstituer les ruines de la ville de Hue dans la campagne anglaise (!), encombrés de chars M41 et d’hélicoptères.

Stalingrad, 2013. Contrairement au film du Français Jean-Jacques Annaud, concentré autour de deux tireurs d’élite ennemis, le cinéaste russe Fiodor Bondartchouk a tenu à reconstituer fidèlement le champ de bataille de la ville soviétique en 1942, engloutissant dans les décors un sixième du budget du film, soit 5 millions de dollars. Plus de 400 personnes ont passé 6 mois à sa seule construction.

Le Mécano de la General, 1926. Ce film muet co-réalisé par Buster Keaton a coûté un fric fou à cause d’une seule scène, où un train déraille lors du franchissement d’un pont. Mécontent des essais sur maquettes, l’humoriste choisit de sacrifier un vrai train sur un pont bâti pour l’occasion! Cette seule scène coûta 42000 dollars de l’époque, soit l’équivalent de 6 millions de dollars aujourd’hui.

Titanic, 1997. Le budget, titanesque, de 200 millions de dollars qui fut alloué au film, notamment pour payer les salaires des extras engagés pour les 2 mois de débordement du planning initial et les cachets des stars, servit aussi à payer le décor monstrueux comprenant un réservoir colossal et une réplique du navire aux neuf dixièmes On parle d’un décor à 30 millions de dollars. Dingue.

War Games, 1983. Les nostalgiques de ce thriller technologique où un super-ordinateur déclenche un conflit nucléaire entre Américains et Soviétiques seront surpris de retrouver ce film au budget de 12 millions de dollars dans cette liste. Un million a pourtant été nécessaire pour reproduire, en plus élaboré, le centre de commandement américain, le vrai ayant refusé tout tournage.

On ne vit que deux fois, 1967. Un Bond avec Sean Connery célèbre notamment pour le repaire de l’infâme Blofeld, planqué sur une île volcanique, au coeur d’un cratère. Le producteur Cubby Brocoli offrit 1 million de dollars pour construire aux studios Pinewood ce seul décor de 45 mètres de haut, soit une somme supérieure au budget total du premier film de la série James Bond contre Dr No!

Batman, 1989. Pour cette pure folie, Tim Burton s’associa avec le génial chef décorateur Anton Furst, qui mélangea habilement maquettes et décors géants pour donner corps à Gotham City. Pas moins de 18 plateaux furent mobilisés aux Studios de Pinewood pour créer ce décor urbain qui comprenait notamment une rue de 300 mètres. Pas moins de 400 ouvriers travaillèrent sur le projet pendant 6 mois.

Waterworld, 1990. Un western aquatique post-apocalyptique au budget, phénoménal pour l’époque, de 175 millions de dollars. Un atoll artificiel mesurant 111 mètres de diamètre et pesant près de 1000 tonnes fut spécialement construit à Hawaï, sur la Kona Coast, un site où le vent était tempétueux. Le décor fut détruit plusieurs fois! Montant de la facture pour le seul atoll: 22 millions de dollars.

Le Seigneur des Anneaux, La Communaut de l’anneau, 1999. Une armée de 400 ouvriers fut déployée pendant 9 mois en Nouvelle-Zélande pour créer Hobbiton, le village au coeur de la Comtée, ses 37 maisons, son moulin, son pont à double arche. Taille du décor: 56 km carrés! «C’était un vrai village, se souvient Ian McKellen (Gandalf), avec des fleurs, des oiseaux, des insectes. Rien ne semblait faux.»

Le Monde de Narnia: le prince Caspian, 2008. Pour tourner le deuxième film de cette franchise toujours en cours, un budget phénoménal de 225 millions de dollars a été nécessaire. La création d’un univers cohérent coûta un argent fou. Pas moins de 200 charpentiers furent mobilisés pour bâtir le décor et plus de 7000 accessoires au total furent confectionnés par quelque 35 designers professionnels.

Pirates des Caraïbes: jusqu’au bout du monde, 2007. Si cette série de films mettant en scène le personnage de Jack Sparrow a fait la fortune de son interprète, Johnny Depp, elle a aussi coûté bonbon: 300 millions de dollars rien que pour produire cet épisode dont près de 10 % ont été consacrés à la création des quelque 40 décors imaginés pour recréer la seule ville de Singapour.

Ben Hur, 1959. Avec un budget de 15 millions de dollars, somme faramineuse pour la fin des années 1950, le film était condamné à cartonner, sans quoi il aurait sans doute coulé la Metro-Goldwyn-Mayer. La construction de la piste de chars ne coûta pas moins de 1 million de dollars. Ce seul décor mobilisa quelque 1000 ouvriers pendant 1 an. Pour la petite histoire, le sable fut importé du Mexique!

L’espion qui m’aimait, 1977. Quand on regarde ce 10ème James Bond, on est chaque fois impressionné par le luxe des décors: les Alpes, l’Egypte, Rio et Atlantis, la station marine où se cache le méchant. Sur un budget total de 13,5 millions de dollars, 1 million fut consacré à la fabrication du seul Liparus, ce pétrolier de 100 mètres de long capable d’avaler trois sous-marins nucléaires.

Le Retour du Jedi, 1983. La première trilogie de Star Wars s’achève sur un film ambitieux. Après L’empire contre-attaque, très réussi sur le plan visuel, Le Retour du Jedi se doit de mettre la barre encore plus haut. Un seul décor coûtera 4 millions de dollars (sur le budget total du film de 32,5 millions): The Khetanna, la barge de Jabba the Hut, qui mobilisa 110 ouvriers pendant 4 mois.

Gangs of New York, 2002. Filmé dans les mêmes studios que Cléopâtre 30 ans plus tôt, le film de Martin Scorsese s’appuie sur les décors créés par Dante Ferretti pour redonner vie à quatre quartiers de Manhattan telle qu’ils apparaissaient en 1862. Découvrant les décors lors d’une visite sur le plateau, George Lucas se serait exclamé: «Sais-tu, Martin, qu’on aurait pu tout faire par ordinateur?»

Metropolis, 1927. Un travail particulièrement extraordinaire fut réalisé par les techniciens de Fritz Lang sur des décors urbains miniatures, mais cela n’empêcha pas le cinéaste allemand de vouloir les associer à l’écran avec des objets de taille réelle. Et pas n’importe lesquels: avions, trains, automobiles. La combinaison des deux est formidable, mais elle fit s’envoler la facture.

Les amants du Pont-Neuf, 1991. Les décors les plus chers de l’histoire du cinéma français: Leos Carax fit reconstruire le Pont-Neuf et sa perspective parisienne à Lansargues, en plein marais camarguais, près de Montpellier, à Lansargues, sur 8,5 hectares. Le tournage dura 3 ans et le budget initial du film finit par être multiplié par quatre pour atteindre 120 millions de francs. Ruine totale.

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Cléopâtre, 1963. Pour construire un forum romain digne de ce nom, le chef décorateur de Joseph Mankiewicz vit les choses en grand. Résultat: un décor deux fois plus grand que l’original (!) et construit à double, à Londres et à Rome. Le coût fut, évidemment, pharaonique: 31 millions de dollars pour le budget total du film, qui faillit ruiner la 20th Century Fox.
Les 20 décors de films les plus coûteux jamais créés
Cinéma
Les 20 décors de films les plus coûteux jamais créés
01 septembre 2017
Quand il mit en chantier son célèbre Cléopâtre, en 1963, avec la divine Elizabeth Taylor, le cinéaste américain Joseph Mankiewicz avait une idée en tête: impressionner les spectateurs en restituant le faste de l’Egypte antique. Il décida donc d’investir l’essentiel de son budget dans les décors. Un choix judicieux qui se révélera payant et dont de multiples cinéastes se sont ensuite inspirés.