Bonjour,
En ces temps de confinement, rien de mieux que se poser avec un livre ou un film, seule ou en famille, relire ou revoir des classiques ou s’ouvrir aux nouveautés.
Laurence Desbordes
Avec un titre emprunté à l’œuvre de Dante Alighieri, la chanteuse américaine Maria McKee nous entraîne dans un ascenseur émotionnel peuplé de pianos, de cordes, de guitares acoustiques qui font parfois penser au Ziggy Stardust de Bowie. On est donc heureux, après treize années de long silence, de retrouver l’ex-chanteuse de Lone Justice, qui nous livre une pépite musicale et poétique dont on sort renversé dès la première écoute.
«La vita nuova», de Maria McKee, Fire Records
Cette fable sur la différence réalisée par Steven Spielberg date aujourd’hui de trente-huit ans et, pourtant, la modernité du propos et la poésie de l’histoire sont toujours aussi présentes. Le pitch est assez simple: un petit garçon recueille chez lui un extraterrestre recherché par l’armée américaine. L’amitié entre ces deux êtres va bouleverser le monde de ceux qui ne se fient qu’aux apparences et qui ont peur de la différence.
«E.T.», de Steven Spielberg, avec Henry Thomas, Drew Barrymore et Dee Wallace, 2 h, en VOD et sur diverses plateformes payantes
C’est, à mon avis, la série de Netflix qu’il faut voir cette semaine. Kalifat est un polar sociétal monté à la sauce suédoise sur l’endoctrinement. Des jeunes femmes cherchent leur voie dans un monde auquel elles ont l’impression de ne pas appartenir. On passe de Stockholm à la Syrie,
des services secrets aux terroristes, de la jeunesse radicalisée aux parents paumés. C’est sans complaisance, réaliste et intelligent, car Kalifat soulève des questions pour l’instant sans réponse.
«Kalifat», de Wilhem Behrman et Niklas Rockström, saison 1, 8 épisodes
La romancière Dani Shapiro, poussée par son mari, se prête au jeu du test ADN. Patatras, elle découvre qu’elle n’est pas la fille de son père, décédé, qui était son héros. Avec ce livre, Shapiro retrace le destin d’une famille juive new-yorkaise, sa conception par PMA au début des années 60 et, surtout, comprend qu’elle, la petite blonde aux yeux bleus, était l’incarnation d’un secret de famille.
«Héritage», de Dani Shapiro, Les Arènes
Olivia de Lamberterie, responsable des pages littéraires du magazine Elle, a eu l’idée de lancer un podcast original: passer une nuit dans une librairie avec un auteur. De rayons en rayons, l’écrivain ou l’écrivaine se raconte au fil de ses lectures d’enfant, d’ado, d’adulte et, bien sûr, d’auteur. Pour son premier épisode, Olivia de Lamberterie a fait fort puisque son invitée est Leïla Slimani. Une rencontre pleine d’humour, d’intelligence et d’intensité.
Une nuit en librairie, avec Leïla Slimani, podcast ELLE, j.mp//ellepodcasts
C’est l’un des plus grands westerns jamais réalisés, un classique du cinéma tourné en 1962 par John Ford en noir et blanc alors que, à l’époque, la couleur battait son plein. L’intrigue est simple: un méchant, Liberty Valance (Lee Marvin), terrorise la petite ville de Shinbone. Un jeune avocat, joué par James Stewart, essaie de maîtriser légalement l’individu, sans succès. Il est soutenu dans sa lutte contre le crime par un costaud taiseux et lucide, le génial John Wayne, qui aime la même femme que lui. Une vision mélancolique de la vie où les héros ne sont pas ceux que l’on croit.
«L’homme qui tua Liberty Valance», de John Ford, avec John Wayne, James Stewart, Lee Marvin, 2 h 03, à louer sur iTunes, 4 fr. 50
Le Théâtre de Vidy met à notre disposition le spectacle filmé Hate – Tentative de duo avec un cheval de Laetitia Dosch. Nue et seule sur scène avec Corazon, un équidé blanc, pour tout compagnon, la jeune artiste discourt du chaos du monde, de la solitude humaine, de notre rapport aux animaux, de la domination. C’est poétique, déroutant et étonnamment apaisant dans notre univers actuel perclus de virus et de stress.
«Hate – Tentative de duo avec un cheval», de Laetitia Dosch avec la participation de Yuval Rozman, 1h 22, vidy.ch/vidygital
L’écrivaine américaine Lauren Oliver sonde les profondeurs de la quête d’identité lorsqu’on est une adolescente. Trois jeunes filles obsédées par un roman fantastique tentent une expérience dans la forêt. L’une d’elles est retrouvée morte et les deux autres sont clouées au pilori. Jusqu’au jour où, cinq ans plus tard... Un thriller sur la difficulté de trouver sa place dans un univers où l’on se sent en marge.
«Broken Things», de Lauren Oliver, Albin Michel
Depuis 2018, France Inter a demandé à des personnalités du monde littéraire et artistique d’imaginer et de raconter une histoire du soir pour les petits. Il existe maintenant une bonne cinquantaine de podcasts produits par cette radio française. Ils durent entre huit et quinze minutes et sont narrés par Omar Sy, Karine Tuil, Guillaume Gallienne, Delphine de Vigan, Zep, Alain Mabanckou... De quoi occuper les enfants et développer leur imaginaire. Notre préférée: La petite patate qui voulait être un chien féroce contée par Nicole Ferroni.
Une histoire et... Oli, www.franceinter.fr/emissions/une-histoire-et-oli
Rien de mieux, lorsqu’on bosse à la maison, que de s’élever l’esprit avec du classique, et Bach est fait pour ça. Il existe bien évidemment plusieurs enregistrements des Suites pour violoncelle, et les puristes oscillent entre la version baroque du violoncelliste André Navarra et celle, plus contemporaine, de l’autre monument du violoncelle, le concertiste Yo-Yo Ma. A vous de voir quelle version vous convient le mieux. Les deux sont disponibles notamment sur YouTube. Attention, chefs-d’œuvre absolus.
«Suites pour violoncelle», de J.-S. Bach, interprétées par Yo-Yo Ma ou André Navarra