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15 balades spirituelles bonnes pour le corps et l’esprit

Marcher en pleine nature, il n’y a, dit-on, rien de mieux pour fortifier son corps et libérer son esprit. Et si à cet exercice on ajoutait un supplément d’âme ou un souffle divin? À la veille du week-end de Pâques, «L'illustré» vous invite à découvrir quinze balades imprégnées de spiritualité.

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Les pyramides de terre d'Euseigne, dans le Val d'Hérens.

Les pyramides de terre d'Euseigne, dans le Val d'Hérens, ont été créées par des processus d'érosion.

Switzerland Tourism

Notre sélection pour les régions suivantes:
 

Balades dans le canton de Berne


1. Des églises millénaires avec le Stockhorn pour sentinelle
Selon la légende, de passage à Spiez avec son épouse, la reine Berthe, le roi de Bourgogne et de Lombardie, Rodolphe II, reçoit, au cours d’une apparition, la demande pressante du Très Haut de faire construire 12 églises autour du lac de Thoune. On est au VIIIe siècle. Réalité ou fiction? Toujours est-il que, plus de mille ans plus tard, les édifices requis sont bel et bien là. Une magnifique randonnée d’environ deux heures et quart permet d’en visiter quelques joyaux. La balade débute par l’église romane du château de Spiez et ses très belles fresques d’époque. En remontant les vignes qui la dominent, on poursuit à travers bois pour retrouver les rives du lac de Thoune jusqu’à Einigen et sa petite église dédiée à saint Michel. Un lieu très prisé des pèlerins pour ses vertus guérisseuses. De là, le chemin quitte le lac pour traverser la Kander et gagner les collines qui conduisent à travers champs jusqu’à Amsoldingen. En arrière-plan, la spectaculaire chaîne du Stockhorn. Le but final de notre randonnée abrite une somptueuse basilique préromane, élevée sur les ruines d’un premier sanctuaire de l’an 700. Un ensemble remarquablement conservé à ne pas manquer.

Infos pratiques:
Balade au départ du château de Spiez, 10 minutes à pied de la gare CFF. Une randonnée de 2h15 jusqu’à Amsoldingen, via Einigen. Retour en bus jusqu’à Thoune, puis en train jusqu’à Berne (www.cff.ch).

>> Plus d'informations sur Spiez-Einigen-Amsoldingen et ses églises romanes: www.suissemobile.ch

La basilique préromane d’Amsoldingen

La basilique préromane d’Amsoldingen.

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2. En résonance avec les pèlerins entre Gléresse et Douanne
Gléresse, délicieux petit village viticole des bords du lac de Bienne situé à moins de vingt minutes de train de Neuchâtel, est le point de départ de notre randonnée. Juste sous la gare, on commence par emprunter le Sentier des poissons avec ses panneaux didactiques qui file le long du rivage jusqu’à Douanne. Son vieux bourg traversé, le chemin grimpe à travers les vignes jusqu’au pont qui enjambe les gorges. C’est le point de jonction avec le Chemin des pèlerins qui va nous ramener en direction de Gléresse. Une portion très prisée des pénitents au Moyen Age qui, venus d’Alsace et de Rhénanie, se rendaient à Compostelle. Entre le lac de Bienne, l’île Saint-Pierre et les Alpes en toile de fond, le panorama y est grandiose. Un chemin parsemé de bancs de pierre décorés par une poignée d’artistes. En avançant à travers les parchets de vigne, on aperçoit soudain, détachée du village, l’église de Gléresse. Elle fut d’abord, dès le XIIIe siècle, la chapelle Michael dédiée aux pèlerins. Mais le site devient si couru qu’on finit par transformer la chapelle en une vaste église de style gothique. Un véritable joyau émergeant comme par miracle du vignoble. On imagine aisément l’émotion qui devait saisir le pèlerin d’alors en le voyant.

Infos pratiques
Balade au départ de la gare de Gléresse/Ligerz, à 20 minutes en train de Neuchâtel. Boucle de 2 heures de marche facile à travers le vignoble (www.j3l.ch).

>> Plus d'informations sur le Chemin des pèlerins: www.bielersee-tourismus.ch

L’église de Gléresse, au bord du lac de Bienne.

L’église de Gléresse, au bord du lac de Bienne.

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Balade dans le canton de Schwytz


3. Dans les contreforts d’Einsiedeln tout vibrant de la Vierge noire
Haut lieu du chemin de Saint-Jacques qui conduit vers Compostelle, Einsiedeln et son abbaye bénédictine sont, depuis 1200 ans, un passage obligé pour les pèlerins d’Europe. Rien de tel pour se projeter dans l’univers de Frère Meinrad, précurseur présumé du célèbre monastère (on est au IXe siècle), que de gagner les hauteurs de l’ensemble conventuel. Selon la légende, c’est dans l’une des forêts qui surplombent l’abbaye qu’aurait en effet vécu l’ermite, assassiné par des brigands. Mais avant de grimper jusqu’à la crête de Friherrenberg en longeant le Wänibach, pour une boucle de près de deux heures de marche à travers prés et forêts, vous aurez bien évidemment visité l’abbaye. Un complexe d’une quinzaine d’édifices avec, en son centre, l’église du couvent. C’est là que, depuis le XVe siècle, est installée une Vierge vénérée, devenue la Vierge noire en 1803 après qu’un artisan a décidé de la peindre couleur d’ébène. Une statue qui change de costume tout au long de l’année au gré des fêtes religieuses. Ressemblant à une divinité de leur île, les Tamouls de Suisse viennent eux aussi régulièrement la célébrer. Nombreux sont les fidèles de tout bord à penser que la Vierge est en mesure d’exaucer leurs vœux. Elle va pour sûr accompagner votre esprit durant votre randonnée.

Infos pratiques
Balade au départ d’Einsiedeln, à 1 heure en train de la gare centrale de Zurich. Boucle de 2 heures par les hauteurs de la cité schwitzoise (www.suissemobile.ch).

>> Plus d'informations sur l'Abbaye d’Einsiedeln et sa Vierge noire: www.kloster-einsiedeln.ch

La Vierge noire à la chapelle des Grâces de l’abbaye d’Einsiedeln.

La Vierge noire à la chapelle des Grâces de l’abbaye d’Einsiedeln.

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Balade dans le canton d'Obwald


4. De Sachseln à Flüeli-Ranft, dans les pas de Frère Nicolas
Devenu figure emblématique incontestée de la Suisse, Frère Nicolas n’était à l’origine qu’un père de famille ordinaire qui se paya le luxe absolu de quitter sa femme et ses enfants pour se consacrer exclusivement à Dieu. Retiré dans une petite gorge à quelques minutes de chez lui, il ne se serait contenté, vingt ans durant, que d’une hostie quotidienne comme seule nourriture. Pour marcher dans les pas de l’ermite, élevé plus de 450 ans après sa mort au rang de saint Nicolas de Flüe, vous pouvez choisir comme point de départ l’église de Sachseln. La petite ville du canton d’Obwald est à moins de trois heures de train de Lausanne. C’est là que le pacificateur repose. En une heure de douce montée de marche à travers les prés, vous atteignez le village de Flüeli-Ranft. Il abrite sa maison natale ainsi que celle où il vécut avec sa famille avant de se retirer du monde. Mais la visite ne serait pas complète sans un passage impératif par le petit vallon situé en contrebas du bourg. Il héberge la cellule de l’ermite, à laquelle sont venues s’ajouter deux chapelles. Le site est aujourd’hui l’un des lieux de pèlerinage les plus vénérés de Suisse.

Infos pratiques
Balade au départ de Sachseln, dans le canton d’Obwald, jusqu’à Flüeli-Ranft. Compter 2 heures de marche proprement dite pour l’aller-retour (www.flueliranft.ch).

>> Découvrir la série «Nicolas de Flüe, tous les chemins mènent au Ranft»: www.rts.ch/emissions/religion

La chapelle supérieure du Ranft adossée à l’ermitage de Frère Nicolas.

La chapelle supérieure du Ranft adossée à l’ermitage de Frère Nicolas.

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Balades dans le canton de Neuchâtel


5. D’un menhir à l’autre à travers une forêt enchantée
L’itinéraire qui va nous conduire dans le monde magique d’une forêt enchantée débute à la gare de Gorgier/Saint-Aubin, sur les rives du lac de Neuchâtel. Après avoir traversé le charmant village et ses vignes, on grimpe à travers champs, en direction de la ferme du Devens. Une première sentinelle nous attend: un menhir réduit par la main de l’homme. Pour les spécialistes des lieux énergétiques, il serait un émetteur ou un diffuseur de l’énergie terrestre et cosmique. Un monument druidique visiblement en relation avec les autres mégalithes qu’on va croiser en pénétrant dans la forêt du Devens. Il y aura tour à tour une pierre à glisse, une pierre divinatoire ou menhir tronqué et le grand menhir. Ce dernier, taillé en pyramide, fait plus de 3 mètres de haut pour 1,40 mètre de large. A sa base, on a trouvé des vestiges datant de la préhistoire. A la sortie de notre forêt enchantée et de ses possibles sortilèges, la randonnée emprunte la Vy d’Etra pour filer en direction de la ferme puis du château de Gorgier, que l’on contourne avant de regagner le village. Il faut compter environ deux heures et quart de marche pour parcourir l’entier de cette délicieuse boucle celtique.

Infos pratiques
Balade au départ de la gare de Gorgier/Saint-Aubin, à 20 minutes en train de Neuchâtel (www.cff.ch). Une boucle de 2h15.

>> Plus d'informations sur la forêt du Devens et ses menhirs: www.myswitzerland.com

Le grand menhir de la forêt du Devens.

Le grand menhir de la forêt du Devens.

Julie de Tribolet

6. Le long de la Vy aux moines en passant par un tilleul vénérable
Au Moyen Age, les échanges sont intenses entre le prieuré de Môtiers, dans le Val-de-Travers, et l’abbaye franc-comtoise de Montbenoît. Appelée Vy, la voie d’échange tracée par les moines à travers la montagne est rapidement empruntée par les marchands, les contrebandiers, les réfugiés, mais les pèlerins aussi, qui la craignent tout particulièrement. Il est vrai que, en hiver, neige et brouillard la rendent singulièrement délicate. La randonnée proposée – une boucle d’environ trois heures au départ de Couvet – l’emprunte quelque peu. Mais avant cela, le chemin suit délicieusement le cours de l’Areuse par la plaine jusqu’à Môtiers et son célèbre prieuré qui abrite aujourd’hui une entreprise de vins mousseux. De là, on grimpe jusqu’à Boveresse, un village réputé pour la qualité de ses plantes d’absinthe. Le chemin rejoint la fameuse Vy aux moines qui serpente à travers la forêt. A très exactement 930 mètres d’altitude, en bordure du sentier, se dresse un arbre tout à fait singulier. Un tilleul vieux de plus de 500 ans à la base totalement creuse qui abrite une icône et une statue de la Vierge. Baptisé le tilleul des catholiques, il a malgré la Réforme toujours échappé à l’appétit des bûcherons. Depuis ce lieu de culte, on regagne Couvet en passant par le hameau de Plancemont.

Infos pratiques
Boucle de 3 heures au départ de Couvet, à 30 minutes en train de Neuchâtel, via Môtiers et Boveresse (www.cff.ch).

>> Plus d'informations sur la Vy aux moines: www.myvaldetravers.ch

Le tilleul des catholiques le long de la Vy aux moines.

Le tilleul des catholiques le long de la Vy aux moines.

Jacques Rime

Balade dans le Jura Bernois


7. Entre Corgémont et Cortébert, sur les traces des anabaptistes
Partisans d’une réforme radicale, ceux qu’on appelle les anabaptistes ou rebaptiseurs – parce qu’ils refusent le baptême des enfants pour pratiquer le baptême des adultes consentants – sont chassés de Zurich par l’Eglise protestante officielle. On est au XVIe siècle. Fuyant la persécution, ils finissent, nombre de décennies plus tard, par s’installer sur les crêtes du Jura dans les métairies isolées qui étaient parties en friche. Des régions suffisamment retirées pour continuer à pratiquer un culte longtemps interdit. Une balade au départ de Corgémont, dans le vallon de Saint-Imier, à vingt minutes de train de Bienne, nous permet de marcher dans leurs pas. En une heure et demie de montée à travers pâturages et forêts, on atteint le pont des Anabaptistes, une passerelle en bois qui enjambe les gorges de la Combe du Bez. Ce pont fut longtemps l’unique lien entre les 1700 familles anabaptistes qui vivaient de part et d’autre de la combe. La communauté avait d’ailleurs l’habitude de se réunir pour de discrètes cérémonies sous la passerelle, au cœur des gorges. Toujours visibles, de singulières inscriptions taillées dans la roche datant du XVIIe siècle en sont vraisemblablement le témoin. Du pont, en moins d’une heure et demie de marche, on redescend sur Cortébert, point final de la randonnée.

Infos pratiques
Balade de Corgémont à Cortébert par le pont des Anabaptistes. Moins de 3h de marche. Deux sites à moins de 30 minutes de Bienne en train (www.cff.ch).

>> Plus d'informations sur le pont des Anabaptistes: www.j3l.ch

La passerelle Anabaptiste du parc régional du Chasseral

Le pont des Anabaptistes aux gorges de la Combe du Bez.

Parc régional Chasseral

Balade en France voisine


8. Sur l’échine d’une montagne sacrée avec Genève en point de mire
On est aux portes du Pays de Gex, à un jet de pierre de Genève. Sur les hauteurs de Divonne-les-Bains s’étend un petit massif forestier planté de feuillus avec, côte à côte, le Mont-Mussy et le Mont-Mourex. Ce dernier est considéré par les spécialistes des lieux vibratoires comme une colline sacrée. On suppose que, sur son sommet, qui culmine à 754 mètres d’altitude, se trouvait un cercle mégalithique, témoignage d’un culte ancien dédié au Soleil. Il ne reste aujourd’hui de cette enceinte qu’une pierre levée qui aurait un fort pouvoir énergétique. Une randonnée sous forme de boucle de moins de trois heures de marche permet de la rejoindre en partant des hauts de Divonne-les-Bains en direction du Mont-Mussy, puis à travers une chênaie jusqu’au Mont-Mourex proprement dit. Le panorama qui s’offre alors à vous va du col de la Faucille aux Rochers-de-Naye, en passant par le Fort de l’Ecluse, le jet d’eau de Genève et le massif du Mont-Blanc. De là, le chemin redescend à travers les pâturages plantés d’églantiers jusqu’au village du Mourex, puis sur la gauche en direction de Grilly. Un chemin herbeux en lisière de forêt longe le massif par le bas pour regagner Divonne-les-Bains.

Infos pratiques
Balade en boucle de 3 heures, aller-retour de Divonne-les-Bains jusqu’au Mont-Mourex. Divonne-les-Bains à 20 minutes de bus de la gare de Coppet (www.cff.ch).

>> Plus d'informations sur la mégalithe du Mont-Mourex: www.paysdegex-montsjura.com

La pierre levée au sommet du Mont-Mourex.

La pierre levée au sommet du Mont-Mourex.

Jennifer David

Balade dans le canton du Jura


9. Au bord du Doubs, entre vouivre et ermite
On fait un saut dans le passé de plus de 1400 ans. Un groupe de moines quitte l’Irlande afin de christianiser le continent. Alors que la petite équipe s’apprête à traverser le plateau suisse, l’un des membres décide de quitter le groupe pour vivre une vie spirituelle basée sur la solitude et le recueillement. Ursanne, c’est son nom, s’enfonce dans les solitudes du Jura. A proximité d’une rivière, il déniche une grotte à flanc de montagne et y prend ses quartiers. Selon la tradition orale, intrigués par la présence et le rayonnement de l’ermite, des gens viennent petit à petit s’installer dans son entourage. A sa mort, ils décident de construire un monastère à sa mémoire. Saint-Ursanne est né. La balade du jour vous invite à mettre vos pas dans les siens pour une boucle d’un peu plus de deux heures de marche. Au départ de la gare, vous descendez en direction de la petite ville médiévale pour rallier la collégiale et le cloître adjacent. Sur l’arrière, un escalier de près de 200 marches vous conduit jusqu’à la grotte de l’ermite. Au retour, vous traversez le Doubs par le pont Saint-Jean avec une pensée émue pour la vouivre, qui, selon la légende, venait s’y baigner. De là, vous pouvez longer la rivière jusqu’au-delà de la roche aux brochets, pour revenir sur vos pas pour une visite approfondie de Saint-Ursanne.

Infos pratiques
Balade d’un peu plus de 2 heures au départ de la gare de Saint-Ursanne, à 15 minutes en train de Delémont (www.suissemobile.ch).

>> Plus d'informations sur Saint-Ursanne: www.ursanne1400.ch

La collégiale de Saint-Ursanne et son cloître.

La collégiale de Saint-Ursanne et son cloître.

Darrin Vanselow

Balades dans le canton de Vaud


10. Un joyau de l’art roman, étape de toujours sur la route de Rome
Les premières traces de l’abbaye de Romainmôtier remontent au Ve siècle, ce qui en fait tout simplement le plus ancien monastère de Suisse. Son heure de gloire, c’est au Moyen Age qu’il l’a connue. En mains bénédictines, avant l’édification de la basilique Saint-Pierre de Rome, il est le plus grand édifice religieux d’Occident. Son rayonnement spirituel, intellectuel et architectural est alors considérable. En 1536, la Réforme conduit à sa fermeture définitive. Cinq cents ans plus tard, il est cependant bien davantage qu’un site touristique qu’on vient admirer de loin. Etape d’importance sur le chemin de pèlerinage qui conduit à Rome, il demeure un lieu de ressourcement qui n’est de loin pas réservé aux seuls croyants. Il est aussi le point de départ d’une magnifique balade vers le vallon du Nozon, situé en contrebas. Un espace qui alterne forêts de buis, tapis d’ail des ours, denses feuillus et même vestiges de fours à fer et à chaux qui remontent à l’Antiquité. On peut d’ailleurs opter, depuis la gare de Croy, à vingt minutes à pied de Romainmôtier, ce joyau de l’art roman, pour le Sentier des forgerons, une boucle de deux heures et demie alliant visite de l’abbatiale et pleine nature. Une randonnée particulièrement rafraîchissante par une chaude journée d’été.

Infos pratiques
Balade au départ de la gare de Croy (www.croy.ch, www.cff.ch), une boucle de 2h30 en passant par Romainmôtier et une partie du vallon du Nozon.

>> Plus d'informations sur l'abbatiale de Romainmôtier: www.notrehistoire.ch

L’ancienne abbatiale de Romainmôtier, aujourd’hui temple protestant.

L’ancienne abbatiale de Romainmôtier, aujourd’hui temple protestant.

Julie de Tribolet

11. A l’assaut du Chasseron en quête des forces invisibles
Par beau temps, le sommet du Chasseron offre un panorama tout simplement exceptionnel. Un rayon de 180 kilomètres qui permet d’embrasser à la fois les Alpes, du Salève au Säntis, le Plateau suisse et les courbes arrondies du Jura. La proximité du ciel y est si forte que, en l’an 40 de notre ère, nos ancêtres gallo-romains y ont établi un temple. Depuis, les géobiologistes y ont enregistré des forces énergétiques sans pareilles. C’est que le site est traversé par trois puissantes bandes telluriques. A l’emplacement présumé du lieu de culte d’autrefois, légèrement en contrebas du sommet, on a installé, voilà vingt ans, un bloc erratique gravé des symboles des cinq grandes religions, auxquels on a adjoint le signe de toutes les religions non reconnues et celles à venir: la Pierre de la paix! Plusieurs chemins mènent à ce haut lieu des forces invisibles. Le plus direct débute aux Rasses, au-dessus de Sainte-Croix, qu’on peut rejoindre en voiture ou en transports publics, train puis bus, au départ d’Yverdon. En un peu plus d’une heure de marche à travers la forêt puis les pâturages, le sommet est atteint. La pierre proprement dite se situe juste en dessous de l’Hôtel du Chasseron, sur la gauche dans le sens de la montée. Pour le retour, on a l’embarras du choix, le chemin de l’aller ou opter pour une boucle par Les Cluds, puis retour aux Rasses.

Infos pratiques
Balade au départ des Rasses, sur les hauts de Sainte-Croix. Compter de 2h30 à 3 heures de marche pour l’aller-retour en fonction de l’itinéraire choisi (www.j3l.ch).

>> Plus d'informations sur le Chasseron: www.chasseron.ch

La Pierre de la paix au sommet du Chasseron.

La Pierre de la paix au sommet du Chasseron.

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Balades dans le canton de Fribourg


12. Entre forêts et marécages en passant par la Pierre du mariage
Il n’a a priori rien de particulier, ce bloc erratique qu’on croise sur le chemin des grèves du lac de Neuchâtel peu avant d’arriver à Estavayer-le-Lac en terre fribourgeoise. Baptisé la Pierre du mariage, il a pourtant été l’objet de rituels depuis la nuit des temps, preuves en sont les nombreuses traces d’offrandes qu’on a trouvées autour de sa base. Du temps des Celtes et des Romains, le rocher était visiblement utilisé comme pierre à glisse. On prétendait qu’il suffisait aux femmes en mal de grossesse de glisser à nu sur la roche pour être rapidement enceintes. Une petite marche permet aujourd’hui encore de grimper sur le rocher. La croyance populaire attribue par ailleurs toujours à cette pierre le pouvoir de permettre à celles et à ceux qui la touchent de trouver l’âme sœur. Il suffit vraisemblablement d’y croire. Une chose est sûre, pour rallier le fameux rocher, vous pouvez, au départ d’Yvonand, emprunter le très beau chemin qui joue à cache-cache entre forêts et marécages le long de la rive sud du lac de Neuchâtel. Deux heures et demie de marche pour une des plus belles tranches des quelque 3000 hectares de la Grande Cariçaie, cette zone humide à la faune et à la flore hors du commun.

Infos pratiques
Balade à plat de 2h30 au départ d’Yvonand, qu’on peut rejoindre en train depuis Yverdon, jusqu’à la Pierre du mariage, à 20 minutes d’Estavayer-le-Lac. Retour en train (www.suissemobile.ch).

>> Plus d'informations sur la Pierre du mariage: www.estavayer-payerne.ch

La Pierre du mariage, sur le chemin des grèves du lac de Neuchâtel.

La Pierre du mariage, sur le chemin des grèves du lac de Neuchâtel.

Artigan.org inventaire des lieux sacrés de Suisse romande

13. Dans les falaises du lac de Schiffenen à la recherche du fond de mer
Pour s’engager dans cette balade, il vous faudra passer outre-Sarine, mais de quelques kilomètres seulement. A cinq minutes en train de Fribourg, vous descendez à Guin/Düdingen. Le chemin vous conduit tout d’abord en direction des marais de Guin, pour longer ensuite un petit bois jusqu’au village de Räsch. De là, vous partez en direction de l’autoroute, que vous enjambez. Une fois le pont traversé, vous empruntez sur votre gauche un petit chemin qui descend en direction des rives de la Sarine. A moins de 500 m en contrebas, vous entrez dans un dédale de plus de 120 m de long creusé dans les falaises, l’ermitage de la Madeleine. Un ensemble occupé dès le XVe siècle et qui s’est développé au cours des âges. Les ermites qui s’y sont succédé ont fait construire, à même le rocher, une chapelle et toute une succession de salles qui surplombent directement le lac de Schiffenen. Lieu de silence et de spiritualité, l’ensemble a de tout temps attiré les pèlerins de par sa dimension vibratoire. La Madeleine abrite d’ailleurs un phénomène géologique des plus intéressants: son sol est parcouru de petites dunes de sable qui prouvent l’existence d’une mer à Fribourg, il y a environ 20 millions d’années.

Infos pratiques
Balade au départ de Guin/Düdingen (5 minutes en train de la gare de Fribourg) en direction de l’ermitage de la Madeleine et retour. Une boucle de 2 heures en passant par les marais de Guin (www.cff.ch).

>> Plus d'informations sur l'ermitage de la Madeleine, ouvert tous les jours durant l’été de 9h à 20h: www.fribourgregion.ch

Vue intérieure de l’ermitage de la Madeleine

Vue intérieure de l’ermitage de la Madeleine.

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Balades dans le canton du Valais


14. De Saint-Luc à Chandolin par le mystère des cupules
C’est une balade tout en douceur qui relie Saint-Luc à Chandolin. Deux villages du val d’Anniviers longtemps antagonistes mais qu’aujourd’hui tout unit. Plutôt que la liaison historique qu’empruntaient Lucquérands et Chandolinards pour passer d’un hameau à l’autre, on préférera le chemin du dessus qui sillonne la forêt des Teppes. Deux heures et demie de randonnée en légère montée à travers sapins, mélèzes et arolles avec de fréquentes percées sur la rive gauche de la vallée et les sommets qui la bordent. Point de départ, les hauts de Saint-Luc, au détour du chemin de la Fortuna. Mais avant d’entamer cette déambulation, on aura fait un petit crochet par une singulière particularité qui jalonne le parcours: la Pierre des sauvages. Un bloc de gneiss de 14 mètres de long percé de plus de 300 cupules, ces petites coupes taillées dans la pierre parfois reliées entre elles par des rigoles. Ont-elles servi, au temps des Celtes, comme l’avance la légende, de réceptacles à offrandes ou n’ont-elles qu’une dimension symbolique? Vous aurez tout loisir de mûrir la question le long du cheminement qui, de là, vous conduira jusqu’à Chandolin, refuge qui cinquante ans durant servit de base arrière à la fameuse exploratrice Ella Maillart.

La Pierre des sauvages sur les hauteurs de Saint-Luc.

La Pierre des sauvages sur les hauteurs de Saint-Luc.

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Infos pratiques
Balade au départ de Saint-Luc, 2h30 de douce montée par la forêt des Teppes jusqu’à Chandolin. Les deux villages sont atteignables en car postal depuis Sierre (www.cff.ch).

>> Plus d'informations sur la Pierre des sauvages, l’une des plus singulières pierre à cupules de Suisse: www.valdanniviers.ch

15. En descendant les gorges de la Borgne à la rencontre de l’ermite
L’itinéraire en question débute par une étonnante rareté géologique, les fameuses pyramides d’Euseigne. Les spectaculaires cheminées de fées qu’on rallie par car postal en moins de trente minutes depuis la gare de Sion. A cinq minutes à pied de là, on rejoint ensuite le bas du village d’Euseigne. Le chemin en forte pente traverse d’abord la Dixence pour gagner enfin le lit de la Borgne, cette rivière qui a façonné le val d’Hérens. Avant le grand saut vers les gorges qui surplombent la vallée du Rhône, le sentier escarpé suit, en rive gauche, les flancs du vallon en forte déclivité pour finir par rejoindre les bords du cours d’eau après une marche de près d’une heure et demie. La rivière franchie, la promenade se poursuit jusqu’à la hauteur de l’ermitage de Longeborgne. Un complexe troglodyte aménagé dans la falaise voilà 500 ans pour y abriter une communauté franciscaine. Cinq siècles plus tard, un ermite y vit toujours à l’année. Il y accueille les pèlerins et promeneurs de passage qui, à l’issue du chemin de croix escarpé qui précède, viennent s’y ressourcer. Outre le simple logement du moine et deux chapelles, le site recèle des centaines d’ex-voto, ces témoignages déposés là à travers les siècles en guise de reconnaissance pour des vœux exaucés.

L'ermitage de Longeborgne, au-dessus du village de Bramois, en Valais.

L'ermitage de Longeborgne, au-dessus du village de Bramois, en Valais.

Amélie Vouardoux

Infos pratiques
Balade de 2h40 toute en descente, au départ des pyramides d’Euseigne par les gorges de la Borgne, jusqu’au village de Bramois, à 15 minutes de l’ermitage de Longeborgne. Retour de Bramois sur Sion en transports publics (www.cff.ch).

>> Plus d'informations sur l'ermitage de Longeborgne: www.longeborgne.ch

Par Jean de Preux publié le 6 avril 2023 - 10:04