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Interview

60 ans de paparazzade: «En Suisse, la chance était au rendez-vous!»

En soixante ans de carrière, le roi des paparazzis Daniel Angeli a coursé les stars, entre Saint-Tropez et chez nous, en plaine comme en montagne. Des clichés made in Switzerland que l’on retrouve dans la rétrospective géante de sa carrière à l’Arche de la Défense à Paris. Il nous livre ses souvenirs et ses secrets.

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ANGELI ET LES PEOPLE

L’amitié de vingt ans de Johnny Hallyday et Daniel Angeli s’est nouée en Suisse, à Gstaad. «Il m’a dit un jour: «Tu étais un paparazzi, j’ai fait de toi un photographe.»

DANIEL ANGELI / BESTIMAGE

- Vous avez 20 ans lorsque vous prenez votre première photo historique. Comment cela s’est-il passé?
- Daniel Angeli: Après un stage au service de documentation de Jours de France, pistonné par mon père qui ne savait pas quoi faire de moi – il travaillait au Jimmy’s, la boîte recevait les célébrités du monde entier –, je me suis retrouvé, dès 1960, à 17 ans, laborantin à l’agence de presse et de photoreportage Dalmas. En développant les films, voir apparaître les stars à Cannes, comme Kirk Douglas, me faisait rêver. Comme je possédais un appareil photo Leica, un jour on m’a envoyé faire Edith Piaf. Très timide, j’ai attendu en bas de l’immeuble où elle enregistrait son album. Soudain, j’ai vu débouler son mari, Théo Sarapo, énervé: «Qu’est-ce que tu veux?» Je bredouille: «Faire une photo.» Il répond: «Ben, t’as qu’à entrer!» Je me suis retrouvé, tremblant, devant le monument Piaf et j’ai dit: «Si vous pouviez faire semblant de chanter…» Elle: «Je ne sais pas faire semblant!» La Môme a convoqué tout l’orchestre et j’ai eu droit à un concert privé. Sans le savoir, j’avais fait les seules photos d’elle en enregistrement. Elle s’est éteinte cette année-là, le 10 octobre 1963.

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Un cliché historique d’Angeli, daté de 1963: «J’avais 20 ans, j’étais pétrifié. Piaf n’avait jamais été photographiée en enregistrement. Elle a accepté de chanter rien que pour moi.»

DANIEL ANGELI / BESTIMAGE

- La chance fait partie du talent, dit-on, et vous en avez eu beaucoup en soixante ans. En Suisse notamment.
- Après mon premier divorce, j’ai fréquenté une Suissesse en 1977. Elle habitait Gland (VD). Je l’ai rejointe en apprenant que Robert Redford était arrivé, en famille, dans les Alpes bernoises, à Wengen. Sur la route, à Vevey, j’ai dit à ma compagne, qui conduisait: «S’il te plaît, range-toi sur le bas-côté, je vais essayer d’apercevoir le manoir de Chaplin.» J’avais lu dans la presse locale qu’il était très souffrant. Je me suis servi de mon téléobjectif comme de jumelles et j’ai vu apparaître un fauteuil roulant: c’était lui! Sa femme, Oona, poussait la chaise. Ça s’est joué en quelques secondes. J’ai déclenché sept fois, sans savoir que ce seraient les toutes dernières photos de lui vivant.

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Jack Nicholson et Roman Polanski en 1975: «Ce sont eux qui m’ont fait signe pour me signaler leur présence», se souvient le paparazzi. L’année précédente, ils avaient tourné «Chinatown» ensemble.

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- A Wengen, votre bonne étoile est encore au rendez-vous…
- A peine avais-je déniché le chalet de Robert Redford qu’il ouvre les volets et apparaît avec son fils. Sa femme et leur fille étaient dans le cadre de la seconde fenêtre. Ils admiraient un envol de montgolfières. Je les ai suivis à pied jusqu’au tire-fesses. Redford était alors une immense star. Voyant que je m’approchais, il m’a interpellé: «Qu’est-ce que vous faites là?» J’ai répondu: «Je suis venu immortaliser vos vacances en famille.» A ma grande surprise, ils ont gentiment posé pour moi. Ma mission accomplie, j’ai filé à Gstaad.

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Robert Redford et son fils, James, à Wengen. «Il a ouvert les volets pour admirer des montgolfières et j’étais là.»

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- Jamais deux sans trois, vous avez toujours la baraka, dès votre arrivée.
- A l’Hôtel Olden, un serveur me glisse dans la conversation: «Au fait, hier soir, nous sommes allés apporter une livraison à Romy Schneider dans son chalet des Diablerets.» L’actrice, en couple avec Daniel Biasini, était enceinte et sa grossesse alimentait toutes les curiosités. Je me suis mis en planque et au bout d’une demi-heure, ils sont sortis et ont échangé un baiser interminable sur le pas de la porte. On aurait dit une scène de film. J’avais eu trois énormes scoops en trois jours. En redescendant, le 25 décembre, j’ai appris la mort de Charlie Chaplin. Mes clichés ont fait le tour du monde.

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«C’est la dernière photo de Charlie Chaplin vivant, dans le parc du manoir de Ban, à Vevey, en 1977. Oona Chaplin, sa femme, pousse la chaise roulante et on aperçoit leur fille Géraldine, 33 ans. Je l’ai prise en quelques secondes, juste avant de partir pour Wengen. A la mort de Charlot, le 25 décembre, peu de temps après, cette année-là, mon image a fait le tour du monde.»

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- Vous étiez, parmi vos confrères, connu pour être le plus rapide et le plus tenace.
- Le jour des obsèques de Charlot, il ne s’est rien passé au manoir de Ban. Mes collègues et moi étions bredouilles. A un moment, l’un d’eux a jeté l’éponge et entraîné les autres: «Allons manger des filets de perche!» Moi, je suis resté. Après dix minutes, j’ai vu Oona sortir sur la pelouse, une rose à la main. D’un geste lent, elle a jeté sa fleur. J’ai immortalisé la scène, la photo est parue dans Match. Mon «exclu» valait bien un repas.

- D’un côté, vous voliez des images, et de l’autre, vous obteniez aussi des rendez-vous officiels. Mais qui faisait les stars?
- C’est le public! Nous étions le relais entre les deux et le thermomètre du succès. Johnny me l’a souvent répété: les images volées lui faisaient une pub gratuite énorme. Cela renforçait la sortie d’un disque ou d’un film. Richard Burton m’a dit un jour: «Je m’inquiéterai le jour où il n’y aura plus de photographes devant ma porte.» Ces photos faisaient vendre les hebdomadaires, qui tiraient jusqu’à 3 millions d’exemplaires. Nous étions des témoins de la vie des célébrités, bien avant la presse people, les figures de la téléréalité et leurs scoops arrangés, les images contrôlées et postées sur les réseaux sociaux. Le public n’était pas gavé comme aujourd’hui, la rareté avait de la valeur. Et c’était assez bon enfant. A Gstaad, Caroline de Monaco dessinait des cœurs sur mon pare-brise; Burton, dont le regard me bouleversait, montait à l’arrière de ma voiture et on partait boire un coup de blanc.

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Gina Lollobrigida, l’actrice italienne de «Vénus impériale» – ici en fourrure – joue les photographes, à Gstaad, en 1977. Daniel Angeli, avec son appareil, n’était jamais bien loin des stars dans la station.

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- Qui dit Burton dit Liz Taylor. Comment était-elle?
- Au début, c’est pour elle que j’ai commencé à monter à Gstaad. Quel personnage! Lorsqu’elle atterrissait à Genève, avant de rejoindre son chalet, elle mettait les choses au point: «Vous n’allez pas gâcher mon séjour. On fera des photos sur la route!» Au bout d’un moment, elle nous faisait signe de stopper, descendait, se remaquillait et se prêtait au jeu des photos. Elle avait la paix pour le reste de la saison.

- Vous mettiez des limites?
A la sortie d’une boîte, un soir, en station, le millionnaire Gunter Sachs, héritier du fondateur d’Opel, était au bras d’une beauté qui n’était pas sa femme d’alors, Brigitte Bardot. Ils étaient en pleine séparation. Il m’a glissé une liasse de billets de 500 francs dans la poche – l’équivalent de 10 000 francs –, en ajoutant, gêné: «S’il vous plaît, donnez-moi les pellicules, je vis un divorce compliqué.» Je lui ai rendu son argent et lui ai tendu mes bobines en répliquant: «Je ne suis pas un maître chanteur.» On est devenus amis. Après ça, il m’a invité à faire un reportage chez lui tous les ans.

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«Brigitte Bardot se fichait de la présence des photographes comme si nous étions des mouettes. Elle s'allongeait sur le ponton de sa villa, La Madrague à Saint-Tropez, seins nus, ce qui faisait jaser à l’époque.»

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- Et l’icône Brigitte Bardot?
- Nous étions cinq ou six à l’attendre, au large de la Madrague, pour la voir apparaître sur son ponton pendant les mois d’été. Elle ne nous calculait pas. Parfois, elle envoyait ses chiens pour se marrer. Je l’avais photographiée de loin, seins nus, me regardant. Dans les années 1970, ça faisait jaser. Je lui ai reparlé lorsque j’ai vendu une photo dont les bénéfices ont été reversés à sa fondation. A cause d’elle, nous étions bronzés uniquement des épaules, immergés jusqu’au cou, nos appareils au-dessus de la tête. Ça l’a fait marrer.

- Que cherchiez-vous à capturer en vous cachant?
Une part d’humanité, une expression. Celui qui ne vous voit pas ne joue pas. Il faut savoir saisir cet instant de vérité fugace.

- Le directeur du mensuel «Photo» vous a surnommé le roi des paparazzis. Vous étiez aussi celui des constats d’adultère, non?
- (Rires.) Giovanni Agnelli plongeait nu depuis son yacht et vivait, la journée, entouré de jeunes femmes, sans son épouse. Il dirigeait Fiat et la firme rachetait nos films, via un intermédiaire, afin d’éviter un scandale dans la presse dont il était, il faut le savoir, propriétaire. Un jour, arrivant derrière notre embarcation, il nous a interpellés, moi et un collègue, en disant: «C’est qui l’artiste?» Je me suis avancé, nous avons discuté et il a accepté de m’accorder l’unique rendez-vous, chez lui, de toute sa vie. Il m’attendait, élégance et charisme incarnés, avec son épouse et leurs enfants. Il plaisantait, disant: «Monsieur Angeli possède même des sous-marins.» Lorsque nous sommes arrivés dans son bureau, mon plus célèbre cliché, lui tout nu, trônait, encadré sur un meuble. Par la suite, il m’a téléphoné pendant quatre ans: «Comment est la météo?» Et il ajoutait, rieur: «Est-ce qu’il y a des filles?»

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«La Callas et Onassis étaient amants et se cachaient. On m’a proposé une fortune pour les photographier. En souriant, comme s’il posait, Onassis a dévalué la valeur de l’image…»

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- Vous avez sympathisé avec un autre milliardaire, Aristote Onassis. Dans quelles circonstances?
- Il était l’amant de Maria Callas. Comme je faisais le pied de grue en bas de son immeuble, il a fait dire à Rosa, son chauffeur, de m’appeler lorsqu’il était à Paris, histoire que je ne poireaute pas inutilement. Le soir, nous avions un rituel qui consistait à nous promener, Onassis et moi. C’était un homme passionnant et brisé par le chagrin. En 1973, Alexandre, son fils et héritier, a perdu la vie en avion. Il pleurait en se confiant. Je n’avais pas le cœur à le photographier à ce moment-là. Un jour, un magazine m’a commandé un sujet avec lui: «Comment devenir riche?» Il m’a répondu: «Certainement pas en faisant votre métier!» (Rires.)

- L’adrénaline et l’argent ont été vos deux moteurs. Un scoop pouvait rapporter gros. Sarah Ferguson, en 1992, notamment…
- Il m’a fallu des heures pour la retrouver dans le massif des Maures, hors saison. Un confrère de Nice-Matin m’avait filé le tuyau, sans savoir où elle était. Incapable de la localiser, j’ai bien failli abandonner quand j’ai eu envie de faire pipi. Je me suis avancé dans une clairière et là, en contrebas, j’ai vu la duchesse d’York, ses enfants, son amant et les policiers de la reine, autour d’une piscine. La photo de Fergie, topless, batifolant avec le millionnaire texan John Bryan a provoqué un scandale planétaire. Ces images m’ont rapporté 1,5 million d’euros et ont permis à mon agence de tourner pendant trois à quatre ans. Vivre dans le sillage des stars coûtait extrêmement cher.

- En mars 1988, à Klosters, dans les Grisons, vous êtes témoin d’un drame qui a touché le prince Charles.
- Je le suivais à ski chaque année. Il était accompagné par l’un de ses proches, le major Hugh Lindsay, un écuyer de la reine, plus un guide de montagne et un officier de police suisse. A un moment, je les ai dépassés et je suis remonté avec la benne. Ils faisaient du hors-piste quand une avalanche a emporté Lindsay. De là où j’étais, à travers les vitres givrées, j’ai saisi la scène. Charles pleurait son ami décédé.

- Personne ne vous a jamais agressé ou menacé?
- J’ai pris une claque de Jean Gabin en essayant de lui voler une photo au maquillage. J’ai subi des menaces, notamment de Philippe Junot, le premier mari de Caroline de Monaco. Je les avais surpris dans un moment intime sur un bateau. Le cliché a précipité… leur mariage. Il m’avait promis pour 100 briques de chirurgie esthétique. (Rires.)

- Pourquoi certaines stars – on cite souvent Deneuve – semblent pouvoir préserver leur intimité?
- D’elle, j’en ai fait plein! Ma seconde épouse était sa coiffeuse. Le jour où Deneuve est revenue de la maternité avec Chiara Mastroianni en 1972, la Callas, qui habitait le même immeuble, marchait juste derrière elle. Difficile de passer inaperçue…

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Catherine Deneuve rentre de la maternité avec sa fille Chiara dans les bras, en 1972.

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- Avez-vous raté des occasions?
- Oui, lorsque John Lennon et Yoko Ono m’ont invité à venir faire les photos de leur mariage. Ils m’avaient fait contacter un jour à Paris: «On part se marier à Gibraltar. Viens, tu auras l’exclusivité.» Je les ai accompagnés jusqu’au Bourget, sans oser monter dans l’avion. Je n’avais rien sur moi, ni argent ni affaires, je n’y ai pas cru. Ils ont convolé le 16 mars 1969. Quel con j’ai été! Je le regrette encore. Nous nous sommes retrouvés deux ans plus tard au Festival de Cannes. Ils présentaient deux courts métrages et logeaient à l’Eden Roc, un véritable paradis. «John vous attend», m’a dit Yoko en ouvrant la porte de la suite. La voix de Lennon m’invitait à entrer dans la salle de bains. Nu sur les WC, très à l’aise, il m’a proposé de commencer le shooting. J’ai décliné, rougissant, et ça l’a fait rigoler. Il était très original et parlait français. On a passé quatre jours comme des potes. Nous allions même voir des films pornos au cinéma. J’étais crevé et il me réveillait lorsque l’action s’emballait… (Rires.)

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John Lennon et Yoko Ono au Festival de Cannes en 1971. «Il m’a reçu dans sa chambre d’hôtel tout nu, assis sur les WC. Nous avons passé quatre jours ensemble et sommes même allés voir des films pornos», rigole Daniel Angeli.

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- Qu’est-ce qui vous a bloqué?
- J’étais comme quelqu’un qui ne sait que voler ce qu’il n’y a pas, mais n’a pas appris à recevoir ce qu’on lui donne. Le principe de mon métier consistait à braver les interdits. C’était ma quête et ma motivation…

- Pourquoi avez-vous renoncé à suivre Diana et Dodi?
- A l’époque, on disait qu’elle sortait avec le père Al-Fayed, or je savais que Diana fréquentait son fils, Dodi. En croisant leur bateau, le Jonikal, je suis tombé en panne d’essence. Ne pouvant pas les suivre, ma femme allait accoucher, j’ai filé le tuyau à Mario Brenna. Il les a immortalisés en Sardaigne. Ces images ont fait sa fortune. Après ça, il a acheté une ferme et s’est retiré. C’est le plus gros coup de tous les temps et le plus gros raté de ma vie.

- Votre carrière de paparazzi s’est terminée lorsque vous avec entamé vingt ans de compagnonnage avec Johnny. Ça démarre en Suisse. Comment?
- Mal! Je l’avais, comme d’autres, pris en photo à Saint-Tropez, très éméché, à la sortie du Papagayo. L’image a fait la une de Voici. Je le retrouve à Gstaad, où il me dit: «Le roi des paparazzis, tu m’as fait perdre 5000 places à Bercy.» Je réponds: «Non. Le public se reconnaît en toi. Je t’en ai fait gagner 10 000!» Il a ri. Nos femmes ont échangé leurs numéros de téléphone. Le lendemain, Johnny nous appelait. Il voulait skier et faire des photos. Je n’ai plus travaillé que pour lui. Un jour, il m’a lancé: «Tu étais un paparazzi, j’ai fait de toi un photographe!» Sa mort a marqué la fin d’une longue époque libre et joyeuse. Après ça, c’est comme si on avait éteint la lumière. Il n’y a plus de stars.

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Johnny Hallyday au balcon de son chalet à Gstaad avec Laeticia et leurs filles, Jade et Joy.

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- N’avez-vous jamais eu envie de reprendre du service?
- J’aurai 78 ans le 27 septembre. J’ai vécu quatre divorces, j’ai eu cinq enfants – dont une fille disparue – et j’ai trois petits enfants. J’ai fait un AVC en 2014 et j’ai failli crever du covid l’an dernier. Mais j’ai un vieux rêve en Suisse: immortaliser Jean-Luc Godard à Rolle. (Il s’enhardit.) P… de Dieu, je vais le faire! Vous savez, par hasard, où il habite?

Par Didier Dana publié le 15 septembre 2021 - 09:06