Anh, 21 ans, de Granges-Paccot, a depuis toujours un joli brin de talent pour le dessin, la peinture. Son amie barmaid Laura, 24 ans, de Romont, a du bagou et de l’entregent. Un soir, pendant la période suspendue du confinement, quand la première est tombée sur des sites américains qui montraient des baskets customisées, la seconde, enthousiaste, a répliqué: «Et si nous essayions, en utilisant Instagram et Facebook?» C’était parti.
Anh s’est d’abord exercée sur les souliers de ses proches. Puis les demandes de clients ont commencé à affluer, aussi pour des chaussures neuves. Plus tard, un article dans La Liberté leur a donné un superbe élan. La dessinatrice a aujourd’hui réalisé environ 35 paires avec toutes sortes de motifs: de Lilo & Stitch jusqu’au Petit Prince. Le prix varie et se discute, avec une base fixée à 50 francs, qui ne rembourse pas vraiment les heures consacrées: parfois cinq heures par chaussure, surtout pour des motifs complexes, tels les mangas. Car le travail s’effectue à main levée, sans calque ni imprimante. Chaque œuvre est unique, les jeunes femmes y tiennent, même si «c’est beaucoup de concentration». La peinture spéciale, résistante, elles la commandent aux Etats-Unis.
Leur succès se nourrit aussi de la passion actuelle pour les chaussures, de la mode des sneakers. Mais ce peut être un cadeau d’une maman pour son enfant, d’un garçon pour son amoureuse. A chaque fois, éblouies, les jeunes Fribourgeoises ont «trop de plaisir» devant le sourire des clients qui retrouvent leurs objets transformés, magnifiés. Elles pensent déjà à se développer avec un site, un atelier: «Nous sommes d’abord motivées par tout ce qui touche à la récupération. Le nom que nous avons choisi, Re_sumption, signifie «donner un nouveau départ». Au lieu de se racheter des chaussures, nous proposons simplement de les porter à nouveau.»
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