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Conseils santé

Comment combattre ou prévenir les acouphènes

Les bourdonnements ou sifflements dans les oreilles sont extrêmement pénibles. Or les médicaments ne sont pas d’un grand secours. Quelques conseils pour mieux s’en accommoder.

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Quelque 15% des Suisses entendent des bourdonnements, bruissements, sifflements, tintinnabulements ou même des coups de marteau. L’acouphène se manifeste de mille manières. Dans la plupart des cas, il surgit avec l’âge, lorsque la capacité auditive diminue. Chez les plus jeunes, il apparaît quand les cellules sensorielles de l’oreille interne sont endommagées pour avoir écouté de la musique trop fort ou à la suite d’une détonation, du stress ou d’une inflammation.

Les chances de guérir d’un acouphène se résument à un très bref laps de temps. «Si l’acouphène ne disparaît pas dans les vingt-quatre heures après être allé au concert ou en discothèque, il faut se précipiter chez l’ORL», suggère le médecin grison Andreas Schapowal, de la Ligue suisse du tinnitus (acouphène). Le spécialiste pratique alors un test auditif et recourt à la cortisone. Pour que l’irrigation sanguine s’améliore, il administre en outre un extrait de feuille de ginkgo. «Cette thérapie précoce aide environ un patient sur cinq et l’acouphène aigu disparaît dans les trois mois.» Chez les 80% de patients restants, les cellules sensorielles ne se rétablissent pas et l’acouphène devient chronique.

Répercussions psychologiques

Il n’existe pas de médicaments pour atténuer un acouphène chronique. Reste que la plupart des personnes affectées s’en accommodent très bien et n’ont pas besoin de traitement.

D’autres, en revanche, sont très dérangées par ces sons persistants. Il importe qu’elles en parlent dès que possible à leur médecin. «Plus la phase de souffrance dure, plus le patient se laisse dominer par l’acouphène», souligne le Dr Schapowal. Il en résulte un cercle vicieux et les répercussions psychologiques sont alors souvent plus graves que l’acouphène en lui-même. Le sommeil en pâtit, la vie quotidienne aussi, de même que le travail et les contacts sociaux.

Il y a quelques mois, une étude parue dans le New England Journal of Medicine a résumé les thérapies qui se révèlent effectivement d’un grand secours et celles qui sont inefficaces. Souvent proposés, les antidépresseurs, les somnifères et l’acupuncture n’auraient aucun effet sur les bruits persistants dans les oreilles.

Qu’est-ce qui agit?

D’abord un entretien informatif avec le médecin. «Il explique comment l’acouphène apparaît, qu’il n’est pas le symptôme d’une maladie inquiétante et qu’il n’en résultera pas une malentendance ou une surdité», poursuit le Dr Schapowal. Pour les personnes affectées, il importe aussi de savoir que le volume sonore de l’acouphène n’évolue pas mais que le stress ou la fatigue font qu’on l’entend davantage.

Cela dit, il existe un moyen auxiliaire technique appelé masqueur d’acouphène (noiser, soit «bruiteur»). Il a l’aspect d’un appareil de correction auditive et émet un bruit dit blanc, réglable individuellement, qui ne se superpose pas au son de l’acouphène mais l’éjecte du spectre de la perception auditive. De sorte que le cerveau peut de nouveau se concentrer sur les sons normaux de l’environnement.

Pour les personnes malentendantes, il existe une combinaison entre prothèse auditive et générateur de bruit. Il existe également désormais des applications pour smartphone qui émettent des sons thérapeutiques de nature à masquer l’acouphène. Finalement, une thérapie comportementale cognitive est utile aussi. Elle indique comment s’accommoder d’un acouphène en le considérant de manière appropriée au lieu de le combattre. «Quelque 80% des personnes affectées trouvent leur acouphène moins dérangeant après la thérapie et recouvrent ainsi plus de joie de vivre», constate le Dr Schapowal. L’idéal est de tenter une combinaison des diverses thérapies.


acouphène, prévenir et traiter

Définition

Appelée également «tinnitus», cette affection se traduit par un sifflement ou un bourdonnement, dans une oreille ou les deux, en permanence ou non, souvent associé à une perte auditive. Quelque 10% de la population suisse souffriraient d’acouphènes chroniques.

Quels types de bruit entendent les personnes affectées

• 43% plus qu’un bruissement
• 15% tintinnabulement
• 14% bourdonnement
• 11% bruissement
• 10% son strident et sifflement
• 4% bruit térébrant
• 3% autres

Prévenir l’acouphène

• Dans les concerts, porter des protections auriculaires, des bouchons d’oreilles.
• Ne pas rester tout près des baffles.
• Après une soirée bruyante, accorder une pause à ses oreilles.
• Ne pas écouter durablement de la musique à fond avec les écouteurs.
• Lors d’activités telles que la musique, le bricolage ou le tir, porter des tampons auriculaires.
• En travaillant sur des machines bruyantes, toujours porter des protections auriculaires.
• Faire soigner par un ORL les inflammations aiguës des oreilles.
• Réduire le stress, par exemple par le yoga, la méditation ou le sport.
• En cas de problèmes psys importants, requérir une aide psychologique.
• Lors d’une diminution soudaine de l’audition ou de l’apparition d’un son nouveau, consulter le médecin immédiatement.
• Alimentation saine, pas de drogue, pas de nicotine, l’alcool avec modération.

Traiter l’acouphène

• En parler avec l’otorhinolaryngologue (ORL) avant que le problème n’affecte gravement le psychisme.
• Si l’acouphène ne dérange que dans certaines situations (p. ex. au moment de s’endormir ou dans un travail nécessitant de la concentration), une application gratuite pour smartphone comme Zen Tinnitus, qui diffuse des bruits «blancs» et des sons apaisants dans les écouteurs, peut suffire.
• Les noisers ou masqueurs de bruit fonctionnent également par des bruits mais ils coûtent nettement plus que 1000 francs. En cas de malentendance, l’assurance maladie en paie éventuellement une part.
• Réduire le stress, notamment à l’aide de techniques de relaxation.
• Une thérapie comportementale individuelle ou en petit groupe peut contribuer à apprendre à vivre avec un acouphène.


Par Andreas Grote (Beobachter) publié le 2 septembre 2019 - 09:44, modifié 18 janvier 2021 - 21:09