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«Couleurs locales»: 1000 émissions et plein de souvenirs

L’émission de début de soirée de la RTS «Couleurs locales» s’apprête à fêter sa 1000e édition. Célébration sous forme de souvenirs marquants des cinq présentatrices et présentateurs.

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«Couleurs locales»

L’équipe de «Couleurs locales» (de g. à dr.): Carole Pantet, Maude Richon, Julien von Roten, Fabienne Pambianco Carella, Rafael Poncioni.

RTS
Carré blanc
Thérèse Courvoisier

Vous ne le savez sans doute pas, mais l’émission de proximité 100% romande qui vous donne rendez-vous tous les soirs de semaine à 19 heures sur RTS 1 est tournée sur le fil du rasoir. Son ton, volontairement abordable, la chaleur avec laquelle les présentatrices et présentateurs nous accueillent dans l’édition du jour, le rythme des reportages plus détendu que pour le «19h30» ne laissent en rien deviner le véritable contre-la-montre qui s’est joué en coulisses tout au long de la journée.

«C’est un véritable défi que nous relevons au quotidien en tournant en extérieur et en une matinée l’émission qui sera diffusée le soir même, explique Claudio Zamperini, journaliste et producteur de «Couleurs locales» depuis le lancement de sa nouvelle version en 2017. Heureusement, la technologie moderne nous a fait gagner en liberté, mais si à 13 heures je ne suis pas en possession de tout le contenu du jour, il n’y aura pas d’émission! En fait, nous avons quelques sujets en réserve, mais nous n’avons encore jamais eu besoin de les utiliser alors que nous allons diffuser la 1000e à la mi-juin! On peut compter sur les équipes des régions pour nous fournir du matériel ainsi que pour fédérer toutes les régions de manière aussi égale que possible. Et moi, comme je suis le Tessinois de service, je donne une image neutre!»

Les petites équipes se mettent donc en route très tôt pour s’immerger dans le quotidien des Romandes et des Romands, pour coller aux réalités du terrain, pour se faire l’écho de la vie de tous les jours dans notre coin de pays. «Notre challenge est de nous mettre à la place de tous, de nous demander ce qu’un Chaux-de-Fonnier penserait de cette histoire montheysanne. Nous rencontrons le plus de gens possible pour être le plus justes possible. Puis nous retournons les voir quelques années après. Nous tissons avec eux des liens extrêmement forts. Avec le public aussi, je crois!»


Carole Pantet: «Une rencontre incroyablement forte»

«Couleurs locales»

Carole Pantet.

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«C’est le genre de tournage qui commence mal: je devais aller aux Jeux mondiaux des transplantés à Anzère et tourner sur les pistes… avec une météo exécrable et une équipe qui ne savait pas skier! Je m’apprêtais à enchaîner les galères quand j’ai regardé autour de moi. Toutes ces personnes qui avaient frôlé la mort étaient tellement reconnaissantes d’être en vie qu’elles se fichaient pas mal du mauvais temps. Cela m’a fait relativiser. En plus, j’avais rendez-vous avec une vieille dame dont le fils était décédé dans un accident de moto. Sans savoir ce qu’il aurait voulu, elle avait consenti à ce qu’on prélève ses organes. Elle avait eu beaucoup de mal à faire son deuil. Puis, quand elle a enfin eu le courage de ranger ses affaires, deux ans plus tard, elle est tombée sur la carte de donneur de son fils. Cette dame était très touchante et on a pu faire passer un message à travers elle. J’essaie de donner la parole aux femmes dans un maximum de mes sujets. C’est important.»

 

Maude Richon: «Une caméra qui nous lâche dans un planeur»

 
«Couleurs locales»

Maude Richon.

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«Je n’ai rejoint l’émission qu’en novembre 2021, mais j’ai déjà pas mal d’anecdotes à partager, c’est vrai! J’en choisis une toute fraîche: on s’est donné le challenge de faire une interview dans un planeur en plein vol à l’occasion des Championnats romands de vol à voile dans le canton de Neuchâtel. On installe cinq caméras, on est fin prêts quand la météo arrête de faire des caprices. Une fois de retour au sol, on se dit que c’est dans la boîte, mais non, deux des caméras n’ont pas fonctionné, dont celle qui devait filmer mon interlocuteur de face. Ni une ni deux, on trouve un plan B. De toute façon, on n’a pas le choix, vu notre manière d’opérer à flux tendu. L’entretien s’est finalement fait au sol à l’arrêt et on a tenté d’imiter la luminosité changeante avec deux gros parasols! Qu’est-ce qu’on a flippé, mais aussi qu’est-ce qu’on a ri!»

Julien von Roten: «Des batteries perdues sous la neige québécoise»

 
«Couleurs locales»

Julien von Roten.

RTS

«Ce que je trouve dingue, ce sont les spécificités régionales de chacun. En 2018, nous sommes exceptionnellement allés au Québec à la rencontre de Romands du Canada ou de Canadiens tombés amoureux de Romands et de leur culture. Et même si certains d’entre eux ont quitté la Suisse il y a quarante ans, ils gardent leur accent et restent non seulement Suisses, mais profondément attachés à leur canton. Mon anecdote s’est donc déroulée à plus de 20 000 km de la Suisse. Nous faisions un reportage sur un couple de Fribourgeois qui a une énorme exploitation. La dame nous propose une platée de spaghettis avec un bon pinot noir du pays. Comment résister? On passe un moment savoureux avant de nous rendre compte que nous avons oublié le sac de batteries dehors et que, le temps de manger, il a neigé plus de 1 mètre! Heureusement, nous en avions pas mal en réserve, parce que nous ne les avons jamais retrouvées…»

Fabienne Pambianco Carella: «Une interview dans la cage de la tigresse»

«Couleurs locales»

Fabienne Pambianco Carella.

RTS

«J’étais partie en tournage dans le Jura, plus précisément au Sikypark, un zoo à Crémines qui accueille notamment de vieux félins de cirque. Tout à coup, il me vient une idée un peu folle: et si je réalisais une des interviews dans la cage d’un d’entre eux? On m’assure que c’est possible, que le personnel les connaît bien… Je me retrouve donc face à une soigneuse et, derrière elle, l’impressionnante Shima, qui a fini par s’intéresser d’un peu trop près à la perche de prise de son et à son micro tout poilu au-dessus de nos têtes. Je suis quelqu’un qui parle généralement d’une voix bien assurée, je me suis surprise à presque chuchoter bien malgré moi! Ce jour-là de 2020, j’ai aussi posé avec Fritz le lama, Freddy le singe et un rapace dont je n’ai jamais su le prénom. Couleurs locales nous permet vraiment d’atteindre des endroits inaccessibles et de faire des rencontres improbables.»

Rafael Poncioni: «Mon grand-père dans un fort militaire»

«Couleurs locales»

Rafael Poncioni.

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«Comment choisir une seule anecdote quand on fait une émission aussi variée, que ce soit au niveau des sujets comme des lieux, des rencontres comme des conditions de tournage? Tout le monde croit qu’on va épuiser nos réserves de sujets, mais il y a toujours quelque chose de passionnant à raconter. J’aimerais beaucoup valoriser tous ces gens qui se mettent en quatre pour nous recevoir, mais je vais choisir une anecdote très personnelle. Grâce à Couleurs locales, j’ai pu assister aux travaux de réfection du château de Valère, j’ai pu grimper sur la grande échelle des pompiers et j’ai pu entrer dans de vieux bunkers construits par nos ancêtres et protégés par le secret-défense. Le hasard a voulu que je tombe sur le livret de service de mon grand-père, qui a servi au fort de Chillon, dans un vieux carton. J’ai donc décidé de ressortir son carnet durant l’émission et je trouve ce lien simplement génial!»

Par Thérèse Courvoisier publié le 15 juin 2022 - 09:40