On a l’impression, lorsque l’on voit ces stars de plus de 45 ans arpenter les tapis rouges avec leur ventre arrondi, qu’avoir un bébé une fois passé la mi-temps de la vie est une chose non seulement aisée mais aussi totalement entrée dans les mœurs. Alors peut-être qu’au pays des Oscars tout se passe de manière magique comme au cinéma, mais, dans la vraie vie, c’est loin d’être le cas. Nous avons rencontré cinq Romandes qui ont vécu un véritable parcours de la combattante pour tomber enceintes ou mener à bien leur grossesse. Elles ont accepté de se livrer sans fausse pudeur, sans atermoiements.
Sous leurs mots se dessine en filigrane leur solitude vis-à-vis de certains membres de leur entourage, mais aussi du corps médical de Suisse romande. Ce dernier a un comportement en demi-teinte envers ces futures mamans âgées de 45 ans et plus. Souvent découragées, celles qui ne sont pas tombées enceintes naturellement sont allées consulter à l’étranger. En effet, la plupart de nos centres de procréation médicalement assistée (PMA) refusent de traiter ces femmes.
Parce que porter neuf mois un enfant durant ce que l’on appelle les grossesses très tardives augmente les risques de diabète, de tension artérielle et de césarienne. Parce que les dangers pour le fœtus sont fréquents et les cas de naissances prématurées, avec tout ce que cela sous-tend au niveau de la future santé de l’enfant, nombreux. Quant au bonheur de ces nouvelles mamans, lui non plus ne laisse pas indifférent. L’annonce de ces futures maternités a toujours été accueillie de manière très tranchée, soit par des cris de joie, soit par des remarques désagréables appuyées sur des jugements moraux tels que: comment, alors que l’on a l’âge de devenir une jeune grand-mère, ose-t-on devenir une jeune maman? N’est-ce pas un acte égoïste, voire irresponsable vis-à-vis de cette nouvelle vie mais aussi de la planète? Personne n’a de réponse mais une chose est certaine: donner la vie n’a jamais été un crime.