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L'édito

Douter jusqu’au firmament

Les témoignages de célébrités et de sportifs qui osent briser le tabou et parler de santé mentale, de dépression ou encore de burn-out sont de plus en plus fréquents. Dans l'édition de cette semaine disponible dès ce mercredi 13 décembre en kiosque, «L'illustré» dresse le portrait de ces stars qui malgré les succès doutent continuellement.

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Emma McIntyre/Getty Images

Le 6 décembre dernier, elle a été nommée personne de l’année 2023 par le prestigieux magazine Time. En 2022, c’est Volodymyr Zelensky qui remporta cette distinction. Alors si l’on compare le trajet de ces deux individus qui n’ont pas grand-chose à voir, on se demande comment ou plutôt pourquoi Taylor Swift a atteint la première marche de ce podium. Elle ne fait pas la guerre. Elle chante.

A 33 ans, cette blonde aux allures de Barbie est devenue un modèle économique mais aussi de pensées et d’humanité. Parce qu’elle partage ses convictions avec son public et que, depuis qu’elle est petite et en âge de tenir un journal intime, elle a écrit et clamé qu’elle voulait être un modèle que tout le monde aimerait. Parce qu’elle souhaite venir en aide aux autres. Parce que cette trentenaire est assise au même rang qu’Elvis Presley, Michael Jackson ou Madonna au panthéon des pop stars. Parce que ses talents d’écriture ont été comparés à ceux de Bob Dylan, de Paul McCartney ou de Joni Mitchell. Mais aussi parce qu’elle a quitté sa maison de disques, racheté tous ses titres et les a réenregistrés pour être libre comme l’air et à la tête d’une fortune estimée par le Time à 1 milliard de dollars.

Toutes les grandes villes du globe prient pour que l’Américaine vienne y faire son show. The Eras Tour, qui passera par Zurich les 9 et 10 juillet prochains, déclenche un mini-boom économique dans tous les lieux où elle s’arrête. Ses textes sont étudiés au collège aux Etats-Unis et même à Harvard, où une professeure la compare au poète William Wordsworth. Bref, du haut de son mètre 80, celle qui a reçu sa première guitare à 6 ans après avoir vu un concert de LeAnn Rimes tutoie les dieux du succès. 

Et pourtant elle doute. Dans le documentaire que lui a consacré Netflix, elle avoue avoir l’impression qu’il existe toujours une meilleure version d’elle-même ailleurs. Car, malgré son jeune âge, elle a connu les insultes, les campagnes de discrédit, la haine et une forme de burn-out. A force de vouloir être conforme aux désirs des autres, à ne viser que l’excellence, la jeune femme disparaît des radars à 25 ans. Pendant un an, elle se reconstruit, apprend à s’aimer, même si elle ne se débarrasse pas vraiment de son sentiment d’usurpatrice.

Ce même sentiment qui a étreint le nageur suisse Jérémy Desplanches, qui avoue avoir été tellement dur avec lui-même et qui estimait «ne pas avoir assez de talent naturel» pour réussir. Aujourd’hui presque remis, le jeune homme de 29 ans avoue espérer se satisfaire de ce qu’il aura accompli. Un sentiment ou plutôt une sensation d’incertitude permanente que l’actrice Eva Green, 43 ans, trimballe à ses côtés depuis ses débuts sur les planches et ensuite devant les caméras. Comme le disait l’auteur australien Robert Hughes: «Plus grand est le talent, plus grand est le doute; la confiance parfaite n’est accordée qu’aux moins talentueux, en guise de prix de consolation.»


Au menu de «L'illustré-TV8» disponible dès ce mercredi 13 décembre en kiosque:


- A LA UNE: Le nageur genevois Jérémy Desplanches raconte le burn-out qui l’a comme paralysé. Un récit emblématique d’un fléau qui touche aussi les sportifs de haut niveau
Personnalité de l’année: Taylor Swift, un phénomène XXL
Neige: Remo Nägeli, un photographe-menuisier qui vous propose de fabriquer vos skis ensemble
Cinéma: Eva Green, star chevaleresque
Exit: Avec Michel, 82 ans, lors de son dernier voyage
Interview perso: Jean-Luc Moner-Banet, le jeu des questions

Le nageur genevois Jérémy Desplanches

Le nageur genevois médaillé olympique se confie en exclusivité sur le burn-out qu’il a enduré et raconte comment il s’en est sorti. Témoignage rare dans le sport de haut niveau.

Photo de couverture de Magali Girardin
Par Laurence Desbordes publié le 13 décembre 2023 - 08:46