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Du Bangladesh au Valais, Babu Islam, l’amoureux des vaches d’Hérens

Leurs métiers sont typiquement suisses et leurs origines sont diverses. Dans cette série d’été, «L’illustré» vous fait découvrir le parcours professionnel et personnel de cinq Suisses AOP (Aux Origines Plurielles). Aujourd’hui, partons à la rencontre de Babu Islam. Venu du Bangladesh et installé aux Agettes (VS), ce presque retraité élève ses vaches d’Hérens avec passion depuis plus de quarante ans. Rencontre.

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Babu Islam, éleveur de vache d'Hérens
DR

Babu Islam est devenu éleveur de vaches d’Hérens par amour. Pour sa femme Brigitte, rencontrée en Allemagne dans un cours de langue, qui l’a ramené dans son Valais natal en 1980. Pour ses beaux-parents, les Salamolard, propriétaires d’un cheptel d’une dizaine de têtes aux Agettes, juste en dessus de Sion. Cuisinier de formation, c’est auprès d’eux qu’il découvre l’agriculture et les spécialités de la région. Par amour, enfin, pour cette race d’Hérens si particulière. Ces reines des Alpes noires et combatives, parfois effrayantes, mais avec lesquelles il noue une relation fusionnelle.

Son beau-père et sa belle-mère ont œuvré toute leur vie pour la sauvegarde de ces bovins typiques du Valais. «Je suis aussi devenu éleveur en souvenir de mes beaux-parents, raconte-t-il avec émotion. Lorsque ma belle-mère a perdu son mari, elle ne voulait pas se séparer de ses vaches. Je lui ai assuré que j’allais m’en occuper.» Babu et sa femme ont repris ensemble l’exploitation agricole et s’occupent aujourd’hui de cinq ou six bêtes à cornes.

Il ne s’en cache pas, son nom et sa couleur de peau ont suscité l’étonnement dans son village, chez les autres éleveurs et lors des traditionnels combats de reines, auxquels il a plusieurs fois participé. Certains se posent des questions à son sujet: «Il est pas d’ici celui-ci, comment ça se fait qu’il s’occupe des vaches?»; «Tu es de quelle origine?»; «Est-ce que tu es immigré ou adoptif?»; «Tu es le fils de qui?»; «T’as déjà fait les foins?»

Pour y répondre, Babu reste calme et malicieux. Il distille quelques mots en patois, dit qu’il est «le fils du curé». Surtout, il démontre qu’il connaît son métier sur le bout des doigts et explique être le beau-fils Salamolard. «La plupart du temps, ils sont satisfaits et me demandent si je me considère comme Valaisan, avant de m’affirmer que j’ai l’accent de Savièse, rigole Babu. Après avoir passé tant d’années en Suisse, au contact des gens d’ici, je peux dire que je me sens plus Valaisan que Bangladais.»

Babu Islam s’est armé de patience et n’a jamais compté les heures. Il n’a pas souvent eu l’occasion de se rendre au Bangladesh. «Elever des vaches d’Hérens, c’est 365 jours par an, explique-t-il. Bien sûr, j’ai envie de revoir le pays où je suis né, dans lequel j’ai des souvenirs. Mais mes obligations et mon travail me permettent de libérer trop peu de temps.» A 63 ans, la retraite lui tend les bras. Il appréhende cette transition, car personne ne pense pour l’instant reprendre son élevage. Il ne sait pas encore ce qu’il fera de Bataille, de Bandit ou encore de Fripouille.

SUISSES AOP

Du Bangladesh en Valais, Babu Islam, l’amoureux des vaches d’Hérens

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Leurs métiers sont typiquement suisses et leurs origines sont diverses. Dans cette série d’été, «L’Illustré» vous fait découvrir le parcours professionnel et personnel de cinq Suisses AOP (Aux Origines Plurielles). Aujourd’hui, partons à la rencontre de Babu Islam. Venu du Bangladesh et installé aux Agettes (VS), ce presque-retraité élève ses vaches d’Hérens avec passion depuis plus de quarante ans.  
Par Léo Michoud publié le 22 juin 2022 - 08:51