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Voyage

Que faire contre le mal des transports

En voiture, en train, en avion ou en bateau, beaucoup de gens se sentent mal. Mais ce n’est pas irrémédiable et il est possible d’atténuer les maux. Nos conseils, tant pour les trajets en bateau qu'en voiture, en train ou en avion.

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Guillaume Long

Pour 80% de la population, les voyages induisent de la nausée, des maux de tête, des étourdissements, des sueurs froides ou des bouffées de chaleur. Une personne sur dix en souffre même beaucoup. Ces maux proviennent du fait que le cerveau reçoit des informations contradictoires. Par la fenêtre, les yeux enregistrent un mouvement rapide, l’organe de l’équilibre détecte des balancements et une accélération. Or les senseurs logés dans les muscles indiquent que le corps est immobile.

«On ne sait pas exactement pourquoi le cerveau réagit si violemment à ces schémas de mouvement illogiques», admet le neurologue Dominik Straumann, de l’Université de Zurich.

Les femmes et les enfants d'abord

Les tout petits enfants ne ressentent pas de symptômes, car leur sens de l’équilibre n’est pas encore entièrement développé. Mais ça démarre dès l’âge de 3 ans. Les enfants et les femmes sont plus souvent affectés et ce n’est qu’à partir de 50 ans que ces maux se mettent à diminuer.

Avec un peu de prévoyance, il est possible d’atténuer les maux. Manger léger avant le voyage: les légumes, les fruits et le poisson chargent moins l’estomac que des aliments gras. «De temps à autre, il convient d’occuper l’estomac avec de petits en-cas du genre morceau de pain, sticks au sel ou zwieback», conseille l’expert Dominik Straumann.

Un point à l'horizon

En outre, il importe de boire suffisamment. Pas de l’alcool, évidemment, qui risque d’empirer la situation. L’œil est essentiel pour le bien-être pendant le voyage. Lorsqu’on regarde par la fenêtre, il permet au cerveau de ressentir non seulement le mouvement mais aussi de l’interpréter. Le mieux est alors de fixer un point éloigné à l’horizon, de manière à ce que les mouvements perçus soient moins extrêmes. «Il est également recommandé de ne bouger que modérément le corps et la tête», précise Dominik Straumann.

Lire, regarder des films ou faire des jeux vidéo sont en revanche de nature à empirer la situation, car le fait de s’y concentrer est, pour le cerveau, en contradiction avec le mouvement à la fenêtre. Un livre audio ou une simple conversation avec les voisins de voyage conviennent beaucoup mieux.

A la pharmacie avant le départ

Certains remèdes naturels aident aussi contre les maux du voyage. Il est établi que le gingembre atténue l’envie de vomir et les étourdissements. On peut le trouver fortement dosé en capsules (par ex. le Zintona), moins dosé sous forme de gouttes ou de bonbons.

L’absorption de deux capsules de 500 milligrammes 30 minutes avant le départ, puis toutes les quatre heures, a fait ses preuves. Les remèdes homéopathiques tels que le Similasan Maux de voyage ou les tablettes de Cocculan sont à base de semences de Cocculus indicus. Ils n’agissent qu’après quelques heures et doivent être repris chaque heure. Souvent, l’acupressure agit plus vite: massage vigoureux avec le bout des doigts depuis la racine de la main, entre les tendons de l’avant-bras.

Eviter les effets collatéraux

Les remèdes de la médecine académique se trouvent en vente libre, mais il est utile de discuter avec le médecin d’éventuels effets collatéraux ou interactions. La substance active dimenhydrinate, comme on la trouve dans le chewing-gum Trawell, atténue le mal du voyage jusqu’à trois heures. «La cinnarizine, telle qu’elle figure dans les tablettes de Stugeron, fonctionne bien aussi», signale le neurologue Dominik Straumann. La méclozine (Itinerol B6) agit jusqu’à vingt-quatre heures. Les tablettes à sucer à la dompéridone, telles que le Motilium lingual, ne devraient être utilisées que pour une brève durée. Inconvénient commun à tous ces remèdes: il se peut qu’ils fatiguent.


Quelques conseils contre le mal du voyage

En voiture

• Si possible, asseyez-vous devant. Si c’est derrière, de préférence au milieu de la banquette.
• Regardez devant vous par le pare-brise, et non par la vitre latérale.
• En tant que passager, concentrez-vous sur la circulation, cela crée une diversion.
• Ou prenez de temps à autre le volant: celui qui conduit ne souffre en général pas du mal du voyage.
• Faites une pause toutes les deux heures. Sortez de la voiture, faites les cent pas, respirez profondément de l’air frais.

En bus ou en autocar

• Dénichez-vous une place à l’avant, pas en plein sur l’essieu.
• Asseyez-vous côté couloir, cela tangue moins.
• Regardez l’horizon devant vous ou fixez un point éloigné par la fenêtre latérale.

En bateau

• Réservez une cabine avec hublot au milieu du navire, juste au-dessus de la ligne de flottaison. C’est là que ça tangue le moins et vous voyez l’horizon.
• Ne restez pas dans votre cabine, promenez-vous sur le pont à l’air frais.
• Pour lutter contre la nausée, inspirez profondément quand la proue s’élève sur la vague et expirez quand elle retombe.
• Certains médicaments contre la nausée fatiguent, il vaut donc mieux ne pas en prendre avant une virée à terre.
• Tenez bon. Au bout de deux à quatre jours, le corps s’habitue au tangage et au roulis et les malaises diminuent.

En avion

• Réservez un siège côté couloir dans la zone des ailes. C’est là qu’en cas de turbulences ça secoue le moins.
• Abaissez le dossier de votre siège et appuyez la tête, fermez les yeux, détendez-vous.
• Certains médicaments contre la nausée fatiguent. Il vaut donc mieux ne pas en absorber si, après l’atterrissage, vous devez conduire.
• Lorsque vous regardez par le hublot, ne regardez pas vers le bas mais au loin.
• Levez-vous de temps en temps et faites quelques pas.

En train

• Asseyez-vous dans le sens de la marche.
• Dans les trains à caisses inclinables (pendulaires), montez vers l’arrière. C’est là que l’inclinaison correspond le mieux à la courbe.
• Ne contemplez pas le paysage mais un point éloigné sur l’horizon.
• Promenez-vous régulièrement. Aux arrêts, inspirez un peu d’air frais à la porte.


Par Andreas Grote (Beobachter) publié le 23 mai 2019 - 09:16, modifié 18 janvier 2021 - 21:08