Trois villages romands en finale. Chandolin, Epesses et Gruyères: trois régions et près de 400 kilomètres à parcourir en trois jours! Au volant de sa voiture couleur lagon, la championne de ski cross Fanny Smith s’est accordée une pause dans sa préparation sportive pour réaliser un carnet de route de ses découvertes valaisanne, vaudoise et fribourgeoise! Suivez notre ambassadrice romande à la recherche du «Plus beau village de Suisse». Et n’oubliez pas de voter jusqu’au 15 août.
Chandolin (VS)
Plus c’est haut, plus c’est beau? Chandolin, 1934 mètres d’altitude, 120 habitants, bronze plein Sud au bout des épingles à cheveux de la route du Val d’Anniviers. Vendredi 19 juillet, dans cette capitale universelle du ressourcement, Fanny découvre le cadre idyllique et la tranquillité absolue des lieux. Pile électrique, elle savoure un nectar d’abricots du Valais sur la terrasse du Chalet. Dans le cœur du vieux village, greniers et raccards en mélèze vieillis au soleil, des fleurs pour le décor, le four banal, un clin d’œil sur la faune et la flore locales. L’espace Ella Maillart, consacré à la voyageuse, écrivaine et photographe, habitante du village pendant 51 ans, fascine la jeune femme. «Quel modèle d’indépendance»!
Un tour par l’épicerie de Chandolin et ses produits régionaux. Sur la terrasse du mythique Grand Hôtel centenaire, admirer la vue sur la couronne impériale: les six sommets qui tutoient le ciel à plus de 4000 mètres. Presque aussi haut, gare aux orties, l’un des plus vieux mélèzes d’Europe, 860 ans, vedette du sentier botanique. Dernier bye bye à Chandolin depuis le télésiège du Tsapé. Fanny repart avec une photo souvenir: elle pose avec Claudy en bas de sa remontée mécanique.
Epesses (VD)
Le vert des vignes en terrasse, les toits vierges de toute antenne, le bleu du Léman en point de mire, partout, toujours. Arrivée à Epesses sous un soleil de plomb. Drôle d’hydratation à 9h30 dans les vignes de Philippe Rouge, nom prédestiné, famille de vignerons depuis 1553: petit-déjeuner dégustation dans une capite, au cœur du vignoble classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Nicole Gross, ancienne syndique du village, avant la fusion de sa commune, vante les atouts de son Epesses chéri. Rien n’arrête Fanny Smith: un tour en monorail, vertige garanti, suivi d’une virée dans le bourg à bord d’un tracasset. Au volant du bolide classique d’Epesses, qui organise tous les deux ans un championnat du monde de ces drôles de «tricycles» à moteur, Aurélie Badoux, épouse de vigneron plusieurs fois recordman de vitesse.
Madame Badoux est en costume. La Fête des vignerons fait vibrer le village cette année. Ici les personnages costumés sont presque aussi nombreux que les lézards qui paressent au soleil.
A l’Auberge du Vigneron, seul restaurant du village, Fanny boit son vin en sauce: une truite au calamin, vue à couper le souffle, service ultra chaleureux. De caveau en caveau, Le Verre gourmand, suivi du Caveau des 11 terres, la sportive découvre les bâtisses sublimes du village. Et aussi, la passion des habitants pour leur coin de pays, leur sens de l’accueil. Ici, tout est prétexte à la fête et au partage.
Gruyères (FR)
On quitte les terres du vin pour le royaume du fromage, de la double crème et de la meringue. En-deçà du promontoire de la cité médiévale, visite exceptionnelle de la Maison du gruyères avec sa directrice Fabienne Porchet. On compte jusqu’à 7000 meules de fromages dans la cave. Trente producteurs de lait livrent quotidiennement leur or blanc à cette institution, autant musée que fromagerie, parmi les 170 de la zone du gruyère AOP.
Gruyères, cité fortifiée et son cirque de montagnes: Dent de Broc d’un côté, Moléson de l’autre. Jean-Pierre Doutaz, syndic, et Monique Durussel, municipale, emmènent Fanny à la découverte de ce village.
Sur les pavés, les touristes déambulent ahuris par tant de beauté préservée. On pourrait croire à un musée à ciel ouvert, mais la cité vit, peuplée, solidaire, active.
Règlement oblige, chaque bâtisse comporte au minimum un appartement d’habitation. Chocolaterie, fromagerie, boutiques, galeries, musées et restaurants attirent les visiteurs, mais Gruyères se révèle le mieux, authentique, secrète, magique, dans ses endroits les plus calmes. Le tilleul devant l’église, dans le cimetière, la tombe, étonnamment sobre, de l’artiste grison HR Giger, père d’«Alien» et amoureux de Gruyères. Son musée, noirceur et créatures fantastiques, faisait craindre le diable aux habitants.
Les remparts offrent une ombre bienvenue. La porte de la Charrières des morts subjugue la Vaudoise. Une fondue gourmande au Chalet de Gruyères et un atelier avec le chocolatier Richard Uldry permettent à Fanny de boucler son périple avec une sucette chocolat-crème double, l’estomac repu et des souvenirs plein la tête.