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Des fruits exotiques dans votre jardin

Chaque année, de nouvelles variétés de fruits et de baies font leur apparition sur le marché suisse. Vaut-il la peine de les cultiver? Réponse et conseils.

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Kakis. Shutterstock

Avez-vous jamais dégusté un pawpaw? Il ressemble à une mangue verte et sa saveur se situe entre l’ananas, la mangue et la banane, parfumé de vanille. L’arbre à pawpaws, dit aussi bananier indien mais plus précisément nommé asiminier trilobé, est originaire d’Amérique du Nord (Virginie) mais toujours plus planté dans les jardins helvétiques. Son fruit figure parmi les multiples variétés relativement peu connues récemment arrivées sur le marché suisse. Parmi elles, l’akébie à cinq feuilles, les baies de goji, le jujube ou datte chinoise, la pointilla et la schisandre de Chine.

Vocation: traqueur de fruits

Pour les dénicher, les spécialistes ès fruits et baies explorent la planète. Un des plus grands producteurs suisses est le pépiniériste thurgovien Häberli, qui a même développé un département de recherche et développement. «Nous cherchons de nouvelles variétés dans les foires internationales spécialisées et chez les arboriculteurs du monde entier», raconte le patron, Urs Rütishauser. Dans sa pépinière expérimentale, il vérifie sur plusieurs années si les plantes s’acclimatent chez nous et s’il est possible de les importer tout en respectant la législation sur la protection des végétaux.

Markus Kobelt est lui aussi un de ces traqueurs de fruits. «Le marché du jardin se développe, on constate une soif de nouveauté, explique le fondateur de l’entreprise Lubera. Ma vocation est de l’assouvir et de trouver des variétés inédites.» Markus Kobelt ne fait pas que chercher, il élève aussi. Les critères sont nombreux: les fruits doivent avoir bon goût, la plante doit pouvoir se cultiver aisément, s’avérer résistante aux maladies et aux ravageurs. Et si en plus elle est belle, tant mieux.

Nouveaux croisements

Reste que chez les pépiniéristes et dans les jardineries suisses, on ne trouve pas que des espèces exotiques, mais aussi de nouveaux croisements. A l’instar de l’aprikyra, un hybride de l’abricot et de la cerise. Ou un hybride de prune et d’abricot. Ou encore un hybride d’abricot et de mirabelle.

Quelles variétés fruitières s’imposent effectivement? «Un bon marketing peut suffire à convaincre», estime Dora Aebi, de l’association faîtière JardinSuisse, où elle est responsable des pépinières. Mais cela dépend aussi de la capacité de ces plantes à se multiplier, de leur résistance aux froidures de l’hiver et du goût de leurs fruits.

Les goûts et les couleurs

Mais c’est justement en matière de goût que les avis divergent. Urs Rütishauser, de Häberli Beeren, trouve par exemple la plante grimpante akébie «pas fameuse». Sa fille, à l’inverse, l’adore.


Des fruits hors du commun

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Jujubes ou dattes chinoises. Shutterstock

Jujube ou datte chinoise («Ziziphus jujuba»): arbre résistant aux conditions hivernales, il peut atteindre les 4 mètres. Les fruits à noyau de la taille d’une olive peuvent être mangés à moitié mûrs. Ils sont alors croquants et acidulés. Mûrs, ils deviennent mous, doux et font penser aux dattes. Ces fruits n’arrivent à maturité qu’en octobre, de sorte que l’arbre devrait jouir d’une situation ensoleillée et protégée. Le sol doit être perméable, car la plante réagit fortement à l’hydromorphie.

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Kakis. Shutterstock

Kaki («Diospyros kaki»): le plaqueminier (ou arbre à kakis) nécessite un lieu protégé du vent et très ensoleillé. Le sol doit être perméable et nutritif. A l’automne, cet arbre prend de belles couleurs et porte des fruits délicieux. Les kakis ne sont récoltés au mieux qu’à partir de fin octobre, lorsque les feuilles sont pour la plupart déjà tombées. On aura avantage à choisir une variété non astringente. Il existe des variétés à manger fraîches et d’autres qu’il faut d’abord laisser mûrir.

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Baies de goji. Shutterstock

Baies de goji («Lycium barbarum»): ce sont des baies très riches en vitamines et en oligoéléments. En Asie, on les utilise comme aliment et à des fins thérapeutiques. Ces petits fruits rouges sont mûrs à partir de fin août. Frais ils sont assez amers, une fois séchés ils sont un peu plus doux. L’arbuste est très vivace et se cultive à la manière des mûriers. Il supporte bien l’hiver et pousse facilement en altitude. Enfin, il n’est pas exigeant quant à la nature du sol.

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Akébie à cinq feuilles. Shutterstock

Akébie à cinq feuilles («Akebia quinata»): cette délicatesse venue d’Asie, dite aussi liane chocolat, est une plante grimpante qui pousse très vite. Elle se prête donc bien à la végétalisation des façades. Ses fleurs pourpres ont un parfum de chocolat et pendent à la manière du raisin. La chair gélatineuse du fruit couleur lilas se déguste telle quelle et l’épaisse pelure peut être cuisinée comme un légume. L’akébie nécessite un sol riche, frais et bien drainé.

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Schisandres de Chine. Shutterstock

Schisandre de Chine («Schisandra chinensis»): une excellente baie alimentaire dont les fruits comme les feuilles sont utilisés en médecine chinoise. En Chine, elle se nomme baie aux cinq saveurs, car elle est à la fois sucrée, salée, acide, amère et piquante. Elle aurait en outre des vertus aphrodisiaques. Plante grimpante, elle peut servir à végétaliser un mur ou à ménager de l’ombre sous forme de pergola, mais elle a besoin d’un treillis pour s’accrocher. Elle aime les sols meubles et nourrissants, elle supporte l’hiver et s’avère facile à entretenir.

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Banane indienne. Shutterstock

Banane indienne («Asimina triloba»): C’est un arbre fruitier originaire d’Amérique du Nord que l’on trouve de plus en plus dans les jardins helvétiques. Avec ses fleurs violettes et ses belles couleurs à l’automne, il est visuellement attrayant. Les fruits ressemblent à des mangues vertes, ils ont une chair blanche crémeuse, dont le goût évoque la banane, l’ananas et la mangue. L’arbre doit avoir une situation ensoleillée et il n’aime pas les sols détrempés. Il pousse lentement et atteint une hauteur de 3 mètres. Il passe facilement l’hiver et s’avère résistant aux maladies et aux ravageurs.


Par Sarah Fasolin (Beobachter) publié le 16 mai 2019 - 16:27, modifié 18 janvier 2021 - 21:08