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George d'Angleterre, le prince heureux

Deuxième dans l’ordre de succession au trône d’Angleterre depuis le décès de la reine Elisabeth II, George, le prince de Cambridge vit une enfance aussi normale que possible, mais aussi protégée, tant son père, William, a souffert de l’intrusion médiatique.

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Le petit George s'amusant en marge d'une compétition de polo en 2018. Dukas
Albertine Bourget

Pour son anniversaire, le 22 juillet dernier, George de Cambridge a paraît-il demandé des jumelles d’ornithologie et une voiturette électrique. Le jouet comme les copains d’école, les jumelles comme les 3 millions de Britanniques passionnés d’oiseaux. Rien d’extravagant pour un garçon presque comme les autres. Ses parents, le duc et la duchesse de Cambridge, l’ont dit et redit: ils veulent pour George, Charlotte et Louis une enfance aussi normale que possible. Et le montrent. L’expert en royauté Phil Dampier a même vu dans le maillot de football porté par le petit prince sur l’une des images diffusées «une jolie touche, qui montre George comme n’importe quel autre enfant, qu’il vienne d’un palais ou d’un logement social».

Explosion des codes

Des observateurs y voient l’influence de Kate Middleton, la roturière. Soit. La princesse Diana, âgée de 20 ans quand elle a eu William, avait fait sensation pour l’avoir emmené bébé en voyage officiel en Australie, contrairement à la tradition. Plus tard, c’est elle qui l’accompagnerait à son école de garçons, comme c’est William qui a tenu la main de son fils intimidé pour sa rentrée à la Thomas’s Preparatory School, en 2017. Un établissement londonien privé, huppé, et mixte: sa sœur Charlotte le rejoindra en septembre. Selon un parent d’élève cité par Vanity Fair, «George y est vraiment heureux. Il est très populaire et personne ne fait grand cas de qui il est. C’est soit Kate ou William qui le dépose, et ils sont toujours très sympas. William aime bien discuter avec d’autres parents et rejoindre des mamans au fitness.»

Comme ses père et grand-père, George grandit dans de belles demeures. Comme eux, il apprend l’équitation, fréquente ses cousins lors de matchs de polo. Mais en deux générations, les codes ont explosé; Charles, lui, a connu une enfance solitaire. Il n’avait que 3 ans quand sa mère a été couronnée, en 1952, et il a été élevé par des nurses.

Dans «Prince Charles: The Passions and Paradoxes of an Improbable Life» (2017), Sally Bedell Smith raconte que lui et sa sœur Anne ne voyaient leurs parents qu’«après le petit-déjeuner et au moment du goûter». Il avait 5 ans quand la reine et le prince Philip se sont absentés six mois durant pour des obligations. Les retrouvailles auraient été scellées par une froide poignée de main. Son père aurait surtout tenu à l’endurcir et à lui enseigner la chasse et la pêche. A l’école, qu’il est le premier héritier du trône à fréquenter, il est moqué par ses camarades. Enfin, ses années dans un pensionnat écossais auraient été misérables, à en croire la série Netflix «The Crown».

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Kate et ses trois enfants, Louis, George et Charlotte.

Dukas

Une intimité protégée

Dans le documentaire «Diana, notre mère: sa vie, son héritage», diffusé par HBO en 2017, le frère de William, le prince Harry, confiait que leur mère, «coûte que coûte, malgré toutes les difficultés liées au fait de grandir dans cette lumière, était déterminée à ce que nous ayons tous les deux la vie la plus normale possible. Cela voulait dire nous emmener manger un burger, nous faire entrer en douce dans une salle de cinéma ou nous conduire sur les routes de campagne, le toit de sa vieille BMW baissé, à écouter Enya.»

S’ils ont pu échapper aux rigueurs du protocole, les deux frères ont souffert d’avoir été exposés et de l’attention médiatique qui a fini selon eux par tuer leur mère. Et William aurait mis beaucoup de temps à accepter le rôle que sa naissance lui a dévolu. Aujourd’hui, le duc de Cambridge et sa femme protègent d’autant plus jalousement l’intimité de leurs enfants. Pas question de les photographier sur l’île caribéenne de Moustique où ils se trouvent ces jours-ci. Eux, habilement, distillent au compte-goutte l’image d’une famille à la fois classique et détendue. Histoire de faire durer, autant que possible, l’enfance normale de leur petit prince.


Par Albertine Bourget publié le 31 juillet 2019 - 22:38, modifié 10 septembre 2022 - 12:19