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Portrait

Georges Delaloye, guérisseur, s'exprime sur «le secret»

Il y a plus de quinze ans, le Valaisan Georges Delaloye recevait le secret de la part d’un frère prématurément décédé. Depuis, cet homme modeste 
et timide s’emploie à le partager avec ceux qui l’appellent 
dans l’espoir de se soulager d’une peine, d’une radiothérapie ou d’une simple verrue.

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Dans son petit cabinet de Martigny, Georges Delaloye, faiseur de secret, reçoit aussi pour des séances de massages et de magnétisme. Ses soins sont gratuits et ont lieu tous les jeudis. Didier Martenet/ L'illustré

Au-dessus de Martigny-Combe, Georges Delaloye nous conduit sur le sentier qui grimpe au sommet de l’Arpille jusqu’à la clairière où le secret lui fut révélé.

En face, le Catogne domine le bourg, dans le fond le Grand Muveran vire au rose. «Je me suis assis là, au pied de ce bel arbre, et j’ai commencé à écrire et à écrire encore et encore. Des mots forts, chargés de bon sens, me venaient par vagues successives et je remplissais ma feuille comme en écriture automatique. En me relisant, j’ai découvert, un peu sonné, que j’avais reçu le secret, celui qui permet de soulager et d’apaiser tous les maux ou presque.»

Un secret pour quoi faire?

En redescendant, le guérisseur prête sa belle canne gravée de symboles au journaliste en sandales et se souvient de ce fameux jour de juin 2005. «Comment allais-je annoncer ça à Alice, ma femme et la mère de nos quatre enfants? J’avais senti que le secret m’avait été transmis de l’au-delà par mon frère mort en 1979, à l’âge de 30 ans. Mais moi, qu’est-ce que j’allais en faire?»

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Révélation. En juin 2005, c’est dans cette clairière au-dessus de Martigny, sur un sentier qui conduit au sommet de l’Arpille, que Georges Delaloye a reçu le secret au cours d’un moment d’écriture automatique. 

Didier Martenet/ L'illustré


Ils sont plusieurs dizaines en Suisse romande à posséder un fameux secret, susceptible de soulager les brûlures, d’atténuer les effets d’un traitement médical lourd ou de faire miraculeusement disparaître une verrue. Mais les faiseurs de secret sont rares à accepter d’en parler, à chercher à mettre des mots sur leurs mystérieuses facultés. «Mon secret repose sur une formule de prière que j’adresse à trois archanges, Michaël, Raphaël et Gabriel, que j’appelle les «médecins du ciel». Je pourrais transmettre la formule (j’en donne quelques-unes à la fin de mon livre) mais ce n’est pas sûr que ça fonctionne pour n’importe qui. C’est comme pour le magnétisme: tout le monde en a un peu, mais il faut savoir le reconnaître, le cultiver et puis il faut certaines dispositions. Beaucoup de gens qui possèdent le secret ont connu des vies un peu cabossées et pas mal de remises en question…»

Un parcours cabossé

Georges Delaloye est né le 1er décembre 1955 au milieu d’une fratrie de six dans sa chère ville de Martigny-Bourg. «Chaque fois que je m’en suis éloigné, je suis vite revenu. Les gens sont sympas, on se dit encore bonjour. Moi, si je ne vois pas le toit du château, je ne me sens pas bien.» Au sortir de l’école, il est devenu boulanger comme son père, mais le métier ne lui plaisait guère. Plus tard, il sera tour à tour (parfois même simultanément) pompier, ambulancier et croque-mort. «Ce n’est pas tous les jours drôle quand il faut aller relever un copain sur la route, mais ça apporte beaucoup.» Pendant trois ans, il sera aussi gardien au pénitencier de Bochuz. «Vous vous souvenez du prisonnier mort brûlé dans sa cellule parce que les gardiens n’avaient pas le droit d’y entrer? Moi, je crois que j’y serais allé, je n’aurais pas pu respecter le règlement, parce que j’ai une éthique. Je suis peut-être trop gentil, c’est pour ça que je suis parti.»

Dans le jardin, on poursuit la discussion sous le sapin du premier Noël passé dans cette jolie maison arrivée préfabriquée du Canada il y a vingt-deux ans. «Pendant toutes ces années, j’ai travaillé dans le rouge!» Georges a le sens de la formule. Ouvrier pendant près d’un quart de siècle, il a fabriqué des pigments de cette couleur dans une usine chimique de Monthey. «J’étais syndicaliste et membre de la commission du personnel. J’insistais aussi pour que les collègues mettent leur masque de protection. Rétrospectivement, je pense que j’ai tout fait pour me faire foutre dehors.» Ce qui arrive en 2012, Georges a alors 58 ans. «Je travaillais dans le rouge, le rouge c’est l’énergie, j’en avais assez pris!»

L’équipe d’en haut

«Delaloye, bonjour. Que puis-je faire pour vous?» Comme à chaque appel, il répond à son téléphone. «Vous avez perdu votre chat persan? Je regrette, madame, mais je ne fais pas la recherche d’animaux. Voyez sur mon site internet, vous trouverez l’adresse de personnes qui le font.» Georges raccroche et ajoute: «Cette grand-mère était très angoissée. Je ne le lui ai pas dit, mais je vais faire pour elle la prière contre l’angoisse, mais en faisant attention à ne pas donner de faux espoirs.» L’appel suivant concerne une bague égarée pour laquelle le faiseur de secret ne peut pas grand-chose non plus. Plus tard, l’appel vient d’une femme hospitalisée. «Je vais faire pour vous la prière pendant vingt et un jours. Courage, madame.» Entre nous, le guérisseur ajoute: «Elle appelle presque quotidiennement, ça ne doit pas très bien fonctionner.» Simple et modeste, le «barreur de maux», comme il dit aussi, ne promet pas de miracle. «Moi, je ne suis qu’un canal entre l’équipe d’en haut (les «médecins du ciel») et ceux qui m’appellent. Je donne des pistes, je me sens un peu comme un réveilleur. Souvent, mes consultants parlent plus que moi. Ce que je reproche à la médecine traditionnelle, c’est qu’il n’y a plus de temps d’écoute. C’est pour ça que les médecines alternatives prennent le pas.»

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Porte-bonheur. Dans son cabinet VIP, pour «votre instant présent», Georges Delaloye conserve les messages de remerciement.

Didier Martenet/ L'illustré


Après une formation de masseur détente et santé, Georges Delaloye a, en 2014, ouvert un cabinet de thérapeute «en soins énergétiques et magnétiseur». Aujourd’hui, il est installé dans une moitié de son garage; le lieu dégage la même impression de calme et de tranquillité que son propriétaire. Au milieu des messages de remerciement qui s’accumulent, le faiseur de secret garde à portée de main toute une série d’objets réputés pour faire du bien. Une statue du célèbre capucin Padre Pio voisine avec une bouteille d’eau de Lourdes («J’en utilise parfois une goutte») et une statue en bois de Nicolas de Flüe ramenée d’un récent voyage dans le canton d’Obwald. Sur l’étagère, deux bols tibétains brillent à côté de trois carillons Koshi, quelques clochettes, un gros cristal de roche du Brésil et quelques belles labradorites bleues, «la pierre des guérisseurs». En face d’une pendule immobile, «parce qu’ici le temps s’arrête», une phrase de Mère Teresa: «Ce qui n’est pas donné est perdu.»

Dans ce cabinet, qu’il a baptisé VIP pour «votre instant présent», le thérapeute reçoit sans rancune «ceux qui, autrefois, se foutaient de ma gueule». Sauf le jeudi après-midi où tout est gratuit, les massages sont payants. «C’est comme ça que je gagne ma vie, mais le secret est toujours gratuit», comme il le rappelle en bas de chacun de ses SMS. «En comptant les téléphones, je reçois jusqu’à 150 demandes par jour. A 2 fr. 50 la minute, j’obtiendrais vite un montant à six chiffres.» Mais ce n’est pas comme ça qu’il entend «partager» son secret. Pour preuve, Georges Delaloye tient depuis 1999 une liste et une application (téléchargée 45 000 fois) qui recense les personnes pratiquant le secret selon son éthique: «Un FDS ne fait pas de promesses de guérison et n’impose pas d’arrêts de traitements médicaux. Il ne demande pas d’argent ni l’ouverture d’un dossier pour pratiquer le secret.» Une seconde application, Energy Dome, liste des pratiquants d’aides aussi différentes que la chirologie védique et la thérapie psycho-capillaire.

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Disponible Par téléphone ou par SMS, Georges reçoit jusqu’à 150 demandes par jour. Il répond à toutes, même quand on l’appelle à l’heure de l’apéro dans un de ces bistrots de Martigny-Bourg qu’il affectionne. 

Didier Martenet/ L'illustré


«De mon guide, j’ai dû enlever les exorcistes; pourtant toutes mes prières commencent par Notre Père et finissent par Je vous salue Marie…» Juché sur sa belle moto («J’ai acheté la première en 1974»), Georges a quelque chose du mousquetaire et du chevalier. «Le secret a aussi changé ma vie. Ça m’a pris du temps. C’est plus facile d’emmerder le monde que de faire du bien.» C’est la belle histoire qu’il raconte avec des mots simples dans un livre à paraître la semaine prochaine. Un livre plein de questions et de réponses, de témoignages aussi et dans lequel il constate, mystique et clairvoyant: «Des fois, le secret ne marche pas. C’est aussi ça, le plan divin.».

Que puis-je faire pour vous? Journal de vie d’un guérisseur et faiseur de secret, Ed. Favre. Site internet et applications: www.gedelaloye.ch

Par Jean-blaise Besencon publié le 12 octobre 2018 - 09:19, modifié 17 décembre 2023 - 09:56