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Katia Hess: «Ma force, c’est ma spontanéité»

Avec cette troisième saison de «Mon animal et moi», la journaliste de la RTS devient en quelque sorte sa propre patronne. Parcours d’une célébrité romande presque malgré elle, d’une mère de famille qui a tissé patiemment et avec le sourire sa carrière sur les ondes et sur le petit écran.

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Katie Hesse avec son chat avec son chat de race, un maine coon, Santi, 13 ans

La journaliste a elle-même un chat de race, un maine coon, Santi, 13 ans, dont le diabète nécessite un traitement quotidien à l’insuline. Quant aux hérissons handicapés qu’elle a recueillis dans son jardin, ils étaient timides ce jour-là. 

Valentin Flauraud/vflpix.com

Depuis son titre de Miss Suisse romande en 1996, Katia Hess a géré avec modération sa romande notoriété. Bien sûr, les pages people du journal «Le Matin» et de «L’illustré» avaient à l’époque relayé, un peu malgré elle, sa brève idylle avec Darius Rochebin, puis son mariage avec un chirurgien plasticien lausannois et, enfin, les naissances successives de leurs enfants, Julien, Audrey et Stella. Mais hormis ces rares concessions médiatiques, la Valaisanne a mené sa carrière d’animatrice sur Radio Framboise puis de journaliste à la rubrique société-culture au TJ de la télévision romande sans se mettre en avant, sans apparaître face caméra et en protégeant sa vie privée.

Depuis trois semaines pourtant, Katia Hess est de retour à l’écran avec une nouvelle saison de «Mon animal et moi». Mais ces aventures animalières romandes qu’elle avait lancées il y a trois ans avec Martina Chyba ont évolué. D’abord, elle a produit ce troisième service avec sa propre maison de production, sobrement baptisée Les Productions Romandes, une boîte qu’elle vient de fonder avec son collègue de la RTS Jonas Schneiter. Quant à la forme, l’humour, la bonne humeur et un montage dynamique achèvent de rendre ce rendez-vous très plaisant, avec un bon équilibre entre l’information, l’émotion et l’insolite. Et une Katia qui paie de sa personne en jouant notamment le rôle du méchant (avec les vêtements de protection) face à un chien policier qui lui «mange» la jambe sans pitié.

Katia Hess sur le tournage de la troisième saison de «Mon animal et moi»

L’équipe de tournage se frotte à des créatures pas forcément attendrissantes au premier abord, comme ce petit alligator.

Les Productions Romandes

Fantasia canine
 

Dans le premier épisode (sur sept, le samedi à 18h45), la journaliste allait notamment au chevet d’un bébé blaireau égaré dans la nature et recueilli par un refuge. Ce tendre babysitting était suivi, diversité de ton oblige, d’une sorte de fantasia canine avec une princesse Katia s’essayant au «dog dancing» avec le chien d’un menuisier lui-même converti à cette discipline chorégraphique interespèce. Le tour de force de cette émission sur les bêtes, c’est non seulement d’être pleine de peps, mais aussi de n’être jamais bébête, justement. Pour relever ce défi délicat, la décontraction de la journaliste et la sincérité de ses émotions lui économisent l’obligation de jouer à la présentatrice. «Pour une émission comme celle-ci, ma force, je crois en effet que c’est ma spontanéité. Je reste moi-même du début à la fin. Nous avions envie de faire quelque chose d’aussi vivant que possible pour cette troisième saison. Il fallait donc privilégier le naturel. Nous avons dailleurs décidé que je me maquillerais et m’habillerais sans l’aide de professionnels, afin de renforcer ce climat général de spontanéité.»

Photo du tournage de "Mon animal et moi"

Dans cette troisième saison de «Mon animal et moi», Katia Hess paie plus que jamais de sa personne, ainsi que les caméramans Steven Blatter et Manu Zirnheld.

Les Productions Romandes

«J’étais très inquiète»
 

Son magnifique sourire tout plein de dents blanches, ses éclats de rire sonores, ses coups de cœur ou ses grosses frayeurs (selon les bestioles et les situations): Katia Hess est parfaite dans cet emploi de zoologiste du troisième type. «Mais bon, quand on a lancé les tournages de la première saison, en 2020, j’étais très inquiète, car cela faisait près de vingt ans que je ne m’étais plus adressée à la caméra, quand j’avais créé de petites émissions sur Canal9 notamment. Mais j’étais devenue très journaliste après toutes ces années dans les coulisses du TJ, même si beaucoup de monde m’avait plutôt poussée à faire de l’animation. Avec «Mon animal et moi», j’ai d’une certaine manière retrouvé ce qui me faisait rêver dans les métiers de télévision et de radio quand j’étais enfant, cette fascination pour ce monde du divertissement, qui m’avait fait arrêter mes études de psychologie à l’université pour me lancer sur les ondes et dans l’audiovisuel.»

Sa boîte à elle
 

En parallèle à sa carrière, Katia et Mishal, le père de ses enfants, ont réussi à élever leurs trois enfants. Mais comme ceux-ci deviennent grands, il y a soudain un peu plus de place pour ses ambitions de femme de 47 ans. Elle vient ainsi de fonder sa maison de prod à elle: Les Productions Romandes. Mais pas toute seule. Katia a eu la prudence de s’associer à un jeune mercenaire de l’audiovisuel romand déjà bien installé dans la branche: Jonas Schneiter, l’animateur en chef des «Beaux parleurs» sur La Première le dimanche, un polyvalent lui aussi mais qui connaît bien les joies et les affres de l’indépendance pour avoir fondé il y a six ans déjà sa propre boîte, Nous Prod.

«On se connaissait sans se connaître avec Jonas, explique sa nouvelle associée. Mais on a découvert que, malgré nos quinze ans d’écart et nos parcours différents, nous avions une même envie de divertir et de faire des choses sociétales. Avec cet alliage de complémentarité et de points communs, nous espérons pouvoir proposer et créer des émissions et des événements de qualité.»

Katia Hess et Jonas Schneiter, fondateurs de Les Productions Romandes

En pleine séance de travail avec Jonas Schneiter, avec qui elle vient de fonder Les Productions Romandes.

Blaise Kormann

Le premier bébé du duo d’associés est donc cette troisième volée de «Mon animal et moi». Mais déjà d’autres projets sont en gestation, notamment une émission originale de «dating» (c’est-à-dire de rencontres) qui pourrait s’appeler «Extrêmement compatibles». Mais impossible d’en savoir plus pour le moment. Et puis Laurent Voulzy (le chanteur français est le parrain d’un des enfants de Katia) viendra chanter fin octobre à la cathédrale de Genève sous l’égide des Productions Romandes.

«Secret des affaires!»
 

Et puis, c’est une bonne affaire d’être producteurs? Quelle somme d’argent demandent-ils par exemple pour un épisode de «Mon animal et moi» de 27 minutes à la RTS, maintenant que cette dernière est devenue leur cliente? Les deux chefs des Productions Romandes resteront muets sur ces aspects bassement matériels: «Secret des affaires!» s’exclame théâtralement Jonas Schneiter, le «surdoué», comme le surnomme sa nouvelle associée. Elle est visiblement ravie, Katia, de ce nouveau défi, de ce nouveau départ, elle qui n’est pourtant pas du genre à chambouler sa vie tous les deux mois: «J’aime en effet plutôt travailler des années avec les mêmes personnes, comme ce fut le cas à Radio Framboise, puis comme c’est encore le cas, aujourd’hui, au sein de la rédaction du 19h30 de la RTS, où j’ai commencé en 2005. Je suis comme ça en amitié aussi. Et j’ai aussi et surtout pris le temps de fonder une famille, de voir mes enfants grandir. J’ai adoré cet accomplissement maternel que je considère comme un privilège.» 

La journaliste Katia Hess chez elle avec ses enfants Audrey, Julien et Stella (de gauche a droite) le dimanche 7 mai 2023.

Katia Hess a élevé ses trois enfants, Audrey, Julien et Stella, à Pully (VD), tout en menant sa carrière de journaliste à Radio Framboise (devenue Rouge FM en 2005), puis de journaliste à la RTS. L’aîné, 18 ans, va commencer des études de médecine, Audrey, 16 ans, est gymnasienne et la cadette, 12 ans, «la plus artiste», va passer en 9e année.

Valentin Flauraud/vflpix.com

Et son animal à elle, celui qui n’apparaîtra pas dans son émission? «J’ai toujours eu des chats. Je suis plus chat que chien. Et toujours des chats de gouttière. Mais là, j’ai Santi, un maine coon diabétique de 13 ans. Son frère est hélas décédé il y a deux ans. C’est un chat de race, donc assez chien dans son comportement, qui absorbe les émotions de la famille», commente l’ex-future psychologue. 

>> Retrouvez «Mon animal et moi» les samedis à 18h45 sur RTS 1.

Par Philippe Clot publié le 17 juin 2023 - 09:39