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Killian Peier, du Pied du Jura au sommet de son art

A 23 ans, le sauteur à ski vaudois Killian Peier s’est envolé si loin qu’il en a décroché une médaille de bronze aux Mondiaux d’Innsbruck, huit ans après Simon Ammann et vingt-deux après un autre Romand, Sylvain Freiholz. Récit.

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Le sauteur à skis vaudois Killian Peier. DR

Le samedi 23 février, exalté au bas du tremplin d’Innsbruck après ses bonds à 131 mètres et 129,5 mètres, Killian Peier a attendu d’interminables secondes que l’impensable se réalise. Une torture, d’autant que ce fils d’un professeur de sports du Pied du Jura est plutôt du genre impatient.

Quand le verdict est finalement tombé, quand sa folle troisième place sur le grand tremplin des Mondiaux a été confirmée, il est entré dans «un sentiment incroyable», avant d’être porté en triomphe par ses équipiers, le légendaire Simon Ammann et le néophyte Andreas Schuler.

Fin de la vie en communauté

Mais tout n'était pas coulé dans le... bronze: il y a un an à peine, le jeune prodige disposait de résultats si peu convaincants qu’il n’a pas été choisi pour participer aux Jeux olympiques. Lui-même couronné il y a tout juste vingt-deux ans, l’ex-sauteur et aujourd’hui consultant à la RTS Sylvain Freiholz se souvient, lui, de cet après-midi de 2004 où ce petit garçon est venu en tenant la main de son père, Jean-Pierre, pour participer à la journée d’initiation au saut qu’il organisait chez lui, dans une pente du Brassus (VD).

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Killian Peier et son amie finlandaise, Veronika. DR

Le sauteur nouvellement sacré dit aussi combien les options prises l’été dernier, après la déception de sa non-sélection, ont été décisives. Il a choisi de quitter l’appartement qu’il partageait avec d’autres sauteurs pour vivre seul à Einsiedeln (SZ), a commencé à travailler avec un coach mental et décidé de sortir de sa zone de confort: «J’ai appris à mieux me connaître», glisse-t-il.

«Inarrêtable»

Entamée dès cet été avec quelques excellents résultats, sa reconquête n’a jamais cessé. Il s’est habitué à intégrer les dix meilleurs sauteurs du monde, avec pour meilleur résultat un septième rang à Innsbruck, au début de l’année. Peu à peu, le regard de ses adversaires a changé.

Vendredi 1er mars, le saut au petit tremplin des Mondiaux, toujours à Innsbruck, l’attendait pour que la suite de l’histoire se tisse. «Comme je vois Killian aujourd’hui, je le sens inarrêtable. Ce qui se passe a quelque chose de magique», osait Sylvain Freiholz, qui n’a jamais cessé de s’entretenir avec lui, entre le grand et le petit tremplin.

Las. Intégrer les dix meilleurs, c'est ce qu'a encore fait le Vaudois le 1er mars à l'issue des deux manches au petit tremplin. Quatrième de la 1e manche, Killian Peier a été défavorisé par les conditions météo exécrables pour au final décrocher un 10e rang. Une grosse déception.

Mais Sylvain Freiholz a un autre espoir: que l’irruption en pleine lumière de Killian Peier motive l’une ou l’autre région romande à ériger un de ces tremplins, même de petite taille, qui ont aujourd’hui complètement disparu. Cette médaille de bronze épatante aurait alors une belle signification.


Par Marc David publié le 26 février 2019 - 17:07, modifié 18 janvier 2021 - 21:03