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Symbole du retour du printemps, le coucou ou primevère est aussi bon à croquer. Cette plante médicinale soigne la toux et les rhumes.
Primula veris signifie «première du printemps».
Wikipedia Commons Richard GilesSon nom sonne comme une formule magique. Primula veris signifie littéralement «première du printemps». Messagère du renouveau, la primevère officinale a le pouvoir de chasser l’hiver. De ses couleurs vives, elle illumine prés défraîchis et forêts clairsemées à partir du mois d’avril. Mais il n’est pas rare que, à la faveur d’un redoux hivernal, elle fleurisse déjà en mars.
En Suisse, on recense une quinzaine d’espèces de primevères sauvages. Comment reconnaître l’officinale, qui doit son nom à son usage thérapeutique? Ses fleurs jaune doré sont en forme de clochettes. Soudés, les pétales s’insèrent dans un support vert, le calice, gonflé comme un ballon. Quant aux feuilles, vert tendre dessus et blanchâtres dessous, elles présentent une texture gaufrée, légèrement velue. Autre trait particulier, qui permet d’identifier à coup sûr la primevère officinale: les cinq petites taches orange situées à l’intérieur de la fleur.
La primevère a de nombreux surnoms. Le plus connu, coucou ou fleur de coucou, fait référence à sa période de floraison: elle éclôt au moment où se font entendre les premiers chants de l’oiseau gris, de retour de migration. La primevère est aussi appelée clé de saint Pierre. Une légende raconte que le gardien des portes du paradis, surpris dans son sommeil par une ribambelle de diablotins, laissa échapper son trousseau de clés. Saint Pierre envoya aussitôt un ange, mais les clés finirent leur course sur Terre. Depuis ce jour, une touffe de primevères – semblable à un trousseau de clés jaunes – fleurit chaque printemps à l’endroit des impacts.
Indigestion, la camomille vraie (Matricaria chamomilla): La douceur de cette plante lui confère des effets bénéfiques en cas d’indigestion. Ce sont les capitules, donc les fleurs, qui, utilisés en tisane, calment les douleurs abdominales, les gastrites et les coliques, notamment pour les enfants. Ses propriétés antispasmodiques sont également efficaces contre les tensions nerveuses et l’irritabilité.
ShutterstockFièvre, le saule blanc (salix alba): Astringente, l’écorce de saule blanc contient de la salicine et du tanin, ce qui lui donne un goût amer. Les Assyro-Babyloniens exploitaient déjà ses propriétés fébrifuges, antiseptiques et vulnéraires pour lutter contre les états grippaux et la fièvre. Produit de manière synthétique, l’acide salicylique est l’un des principes actifs les plus utilisés du monde.
ShutterstockRègles douloureuses, l’armoise commune (Artemisia vulgaris): Cousine de l’absinthe, dont elle partage les propriétés digestives et stimulantes, l’armoise commune emprunte son nom latin à la déesse Artémis, ce qui explique qu’on l’associe volontiers aux femmes, dont elle guérit de nombreux maux. Les sommités fleuries et feuilles prises en infusion soulagent les troubles menstruels et les infections urinaires.
ShutterstockToux, le thym commun (Thymus vulgaris): Les Egyptiens auraient déjà utilisé les propriétés antiseptiques du thym pour embaumer leurs morts. Tout comme le thym serpolet, le thym commun possède un pouvoir réchauffant. Il est recommandé sous forme de tisane pour dégager les voies respiratoires. Quand on y ajoute une cuillère de miel, l’effet antitussif est remarquable.
ShutterstockInsomnie, la valériane (Valeriana officinalis): Les troubles du sommeil sont souvent liés à un stress. L’une des plantes les plus efficaces pour calmer et aider à l’endormissement est la valériane, dont la racine possède un pouvoir sédatif. Bien qu’il existe des médicaments à base de valériane, il est possible de la consommer en tisane ou en teinture mère.
ShutterstockDéprime, le millepertuis (Hypericum perforatum): Puissant antidépresseur, le millepertuis est efficace en cas de troubles nerveux. Antiseptique, l’huile rouge obtenue après macération des sommités fleuries cicatrise plaies et brûlures et soulage crampes et névralgies par voie externe. Par voie interne, elle calme les brûlures d’estomac et les ulcères gastriques, mais prudence en cas de prise de médicaments.
ShutterstockTroubles de la concentration, le romarin (Rosmarinus officinalis): Dans la Grèce antique, les étudiants brûlaient du romarin en période d’examens. Ses propriétés toniques et stimulantes sont aujourd’hui reconnues pour favoriser la concentration. Non seulement il soulage les migraines, mais il permet aussi d’améliorer la mémoire en optimisant la circulation cérébrale. A utiliser de préférence sous forme d’huile essentielle.
ShutterstockContusions, la consoude (Symphytum officinale): Le nom latin symphytum signifie en grec «réunir». Le nom vulgaire, consoude, vient, lui, du latin consolida, pour «consolider». Pour ses vertus, la consoude est employée depuis longtemps pour réparer fractures, entorses et contusions. C’est sa racine, qui contient des mucilages et des tanins, qui est la plupart du temps utilisée sous forme de baume.
ShutterstockPsoriasis, la pensée sauvage (Viola tricolor): Le psoriasis a tendance à apparaître en phase de stress. Il est possible d’avoir recours à différentes plantes pour drainer son terrain et favoriser un renforcement de son système. La pensée sauvage en tisane ou en teinture mère va permettre un traitement de fond au niveau de la peau, grâce à ses propriétés dépuratives, toniques et sudorifiques.
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En allemand, notre fée Clochette porte le nom de Schlüsselblume, la fleur-clé. Son effet synergiste est bien connu des droguistes et herboristes, qui l’intégraient à presque tous les mélanges de tisanes. Les composants de la primevère jouent en effet un rôle d’«ouvre-porte», facilitant l’accès aux propriétés thérapeutiques des autres plantes. Excellente dans l’armoire à pharmacie, la primevère a aussi sa place dans l’assiette. On croquera ses jeunes feuilles tendres et légèrement piquantes en salade, alors que ses boutons floraux, au nectar parfumé, décoreront nos plats. Les amateurs de douceurs pourront glacer ses corolles dans du sucre et en faire de délicieux bonbons végétaux.
Cathy Roggen-Crausaz. Elle est accompagnatrice en montagne, auteur et éditrice à Cottens (FR).
Julie de TriboletCathy Roggen-Crausaz. Elle est accompagnatrice en montagne, auteur et éditrice à Cottens (FR).
Julie de TriboletLes fleurs de la primevère officinale sont utilisées en tisane pour traiter les affections des voies respiratoires (toux et refroidissements) et les maux de tête. Une manière originale de l’avoir à disposition toute l’année est d’en faire un sirop. Remplir un bocal à confiture en alternant une couche de fleurs de primevère et une couche de sucre cristallisé. Couvrir avec un mouchoir et fixer le tissu au moyen d’un élastique. Laisser macérer à la lumière, à l’intérieur, durant deux à trois semaines. Placer la préparation dans une casserole et ajouter de l’eau (environ 20% du volume du bocal). Porter à ébullition. Filtrer et verser dans une bouteille. Fermer et conserver à l’abri de la lumière. Pour renforcer l’effet bénéfique pour les bronches, on peut combiner les primevères avec des pissenlits, en veillant à n’utiliser que la partie jaune de la dent-de-lion.
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