Tout le monde connaît son nom, mais on connaît peu l’homme pudique et secret. Le public a appris à connaître son visage et son esprit vif grâce à l’édition 1979/1980 de l’émission de reportages télévisée «La Course autour du Monde». Il n’a que 19 ans, se classe deuxième derrière Stanislas Popovic, un autre Suisse, et maîtrise déjà l’image et le verbe.
Dès lors, on va le retrouver sur les planches, côté mise en scène. Avec son complice Pascal Bernheim, ils vont monter le «Père Noël est une ordure», «Topaze» et «Les dix petits nègres». Trois pièces, trois succès.
A la tête de sa propre société de production, il écrit et met en scène avec brio «La Revue de Genève» aux côtés de Bernheim et Thierry Meury, puis lance une émission sur les ondes de la RSR et fonde Yaka productions avec le duo Monnet et Mermet.C’est en 1993 qu’il rencontre Joseph Gorgoni pendant la Revue et créent le personnage truculent de Marie Thérèse Porchet. Leur premier spectacle «La truie est en moi» voit le jour en 1996. Leur succès ne s’est jamais démenti. Par la suite Naftule va notamment mettre en scène Yann Lambiel, Laurent Deshusses et Thomas Wiesel.
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Pierre Naftule, dont le nom de famille vient du prénom de son grand-père, Naftoule, un tailleur de pierres précieuses roumain, avait épousé Maï, sa compagne en 2017. L’homme de spectacle souffrait de la Maladie de Charcot depuis 5 ans. Paralysé, il était sous assistance respiratoire. Son coeur s’est arrêté samedi à 18h30, chez lui, à Arzier-le-Muids, au-dessus de Gland. Il détestait se plaindre et ne parla jamais de ce mal, en disant: «Faire larmoyer les gens, provoquer la pitié, ça m’emmerde.» A la place, il les aura fait rire aux larmes!