Cinquante mille emplois. C’est ce qu’a perdu en moins de deux ans l’industrie de l’hôtellerie et de la restauration en Suisse. Soit environ 20% de ses effectifs. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), le secteur employait 237 897 personnes en 2020, temps pleins et partiels confondus. Et l’hémorragie se poursuit. Pour le seul premier trimestre de 2021, la restauration a perdu près de 23 000 emplois et 69,3% de son chiffre d’affaires par rapport à 2019. Un cumul de difficultés qui plonge des milliers d’enseignes, parmi les 28 000 cafés-restaurants du pays, dans des problèmes inextricables, pour ne pas dire fatals, comme à Martigny, Versoix ou Lausanne.
En outre, les prévisions de GastroSuisse ne vont pas regonfler le moral de la branche. «La pénurie de travailleurs qualifiés, déjà perceptible avant la pandémie, va s’accentuer à long terme en raison du manque de places d’apprentissage et des places d’apprentissage non pourvues. Le secteur devra lutter contre les conséquences de la pandémie pendant un certain temps encore», estime en effet la faîtière de la profession, qui assure mettre tout en œuvre pour contrer le phénomène. «Grâce à différentes campagnes, le nombre de demandes de renseignements émanant de personnes à la recherche d’un apprentissage a considérablement augmenté ces dernières semaines. Les jeunes talents sont recrutés par le biais d’opérations ciblées, comme le sera la campagne RockYourFuture qui sera lancée à l’automne dans toutes les régions du pays», nous a fait savoir sa représentante. Une petite lueur d’espoir dans un ciel plutôt sombre…