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Entre plantes et insectes, tous les coups sont permis pour survivre et se reproduire. Dans un livre somptueux paru aux Editions La Salamandre, le photographe Stéphane Hette et le professeur Gregory Roeder en font une splendide démonstration, avec humour, suspense et esthétisme.
Le papillon monarque est le fruit d’un processus évolutif entre l’insecte, ses plantes hôtes et ses prédateurs. La ponte des œufs et le développement des chenilles, par exemple, se déroulent sur des végétaux contenant des toxines développées comme défenses contre les herbivores. Par la consommation de cette nourriture empoisonnée, le monarque devient lui-même indigeste et l’affiche au travers des couleurs vives et nettes d’une livrée décourageant l’immense majorité de ses prédateurs.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comDans la nature, la créativité et les ruses du vivant ne connaissent aucune limite. Insectes et plantes se mêlent en une infinité de combinaisons, dans des équilibres qui profitent à la pérennité de chaque espèce. Tout le monde connaît l’existence des fourmis éleveuses de pucerons. Mais connaissez-vous celle du méloé printanier? C’est un cousin des scarabées. En consommant les feuilles de certaines plantes, les mâles se procurent les éléments nécessaires à la fabrication de la cantharidine, une substance extrêmement irritante et toxique qu’ils relâchent en cas de danger. Ils transmettent à leur tour ce venin protecteur aux femelles lors de l’accouplement. Leurs œufs fécondés deviennent ainsi de véritables billes de poison, de même que les larves qui en sortiront, ce qui dissuade la plupart des prédateurs.
Ces baies de groseille sont la cible de petites mouches tueuses, la drosophile suzukii. Cette espèce invasive colonise graduellement l’Europe depuis une décennie. Elle est capable de pondre au travers de la peau de multiples variétés de fruits, même les plus épaisses. Les larves y engendrent des dégâts importants qui pourront même causer la mort de leur hôte. Néanmoins, une sorte de guêpe parvient à localiser les asticots de la drosophile et peut les mettre hors d’état de nuire.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comCes baies de groseille sont la cible de petites mouches tueuses, la drosophile suzukii. Cette espèce invasive colonise graduellement l’Europe depuis une décennie. Elle est capable de pondre au travers de la peau de multiples variétés de fruits, même les plus épaisses. Les larves y engendrent des dégâts importants qui pourront même causer la mort de leur hôte. Néanmoins, une sorte de guêpe parvient à localiser les asticots de la drosophile et peut les mettre hors d’état de nuire.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.com«Histoires surnaturelles» présente 20 histoires du même acabit: des alliances à peine croyables, des manipulations sournoises et des rivalités sans pitié entre petites bêtes et végétaux. Qu’il s’agisse de l’insecte qui utilise une plante aquatique comme scaphandre pour vivre sous l’eau, du champignon pathogène qui ensorcelle son hôte végétal pour fabriquer de fausses fleurs et mystifier ainsi les pollinisateurs ou du coléoptère qui se nourrit de poison pour se rendre indigeste, ce livre vous surprendra à coup sûr.
L'ouvrage de Gregory Roeder et Stéphane Hette, «Histoires surnaturelles», 144 pages, édité par La Salamandre, est disponible dans les librairies aux rayons nature et beaux livres au prix de 49 francs.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comL'ouvrage de Gregory Roeder et Stéphane Hette, «Histoires surnaturelles», 144 pages, édité par La Salamandre, est disponible dans les librairies aux rayons nature et beaux livres au prix de 49 francs.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comMieux encore, ces exemples saisissants sont aussi magnifiquement illustrés par le photographe Stéphane Hette et racontés avec humour et suspense, parfois sur le ton du polar, par le professeur Gregory Roeder. Une façon de suggérer, en filigrane, que l’être humain est soumis aux mêmes règles, et que ce terrain de jeu est aussi le sien!
La famille des chrysomèles alpines est riche de nombreuses espèces, telle l’«Oreina gloriosa». Sous sa livrée métallisée, son corps regorge de divers poisons, dont ceux obtenus en consommant des plantes toxiques. Des cardénolides synthétisés par des glandes spéciales de leur carapace et le stockage corporel d’alcaloïdes issus de leur régime végétarien constituent un arsenal défensif des plus dissuasifs capable de les protéger contre leurs prédateurs, et même d’intoxiquer un être humain.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comLe papillon monarque est le fruit d’un processus évolutif entre l’insecte, ses plantes hôtes et ses prédateurs. La ponte des œufs et le développement des chenilles, par exemple, se déroulent sur des végétaux contenant des toxines développées comme défenses contre les herbivores. Par la consommation de cette nourriture empoisonnée, le monarque devient lui-même indigeste et l’affiche au travers des couleurs vives et nettes d’une livrée décourageant l’immense majorité de ses prédateurs.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comUne cétoine dorée (hanneton des roses) succombe au charme d’un rosier. Il s’agit là d’un simple butinage. Mais d’autres insectes sans gêne rôdent également dans les parages, prêts à profiter de la plante. Certains d’entre eux modifient le développement de la plante pour y implanter une galle, autrement dit une petite structure touffue qui servira de maison à des larves.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comL’isabelle («Graellsia isabellae») est l’un des plus grands et des plus spectaculaires papillons nocturnes d’Europe. Sa livrée s’accorde parfaitement avec le pin sylvestre, sa plante hôte de prédilection. Les chenilles consomment les aiguilles, mais semblent préférer celles qui ont plus de 1 an, ce qui évite de mettre en péril le développement de l’arbre.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comCette épine-vinette subit une attaque de rouille visible sur les feuilles de gauche. Ce champignon finira par travestir complètement la plante. Il va transformer certains tissus végétaux en pseudo-fleurs. Leur parfum délicieux ne manquera pas de séduire les insectes de passage, ce qui permettra d’assurer au champignon parasite sa propre reproduction.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comLa mante religieuse est passée maître dans l’art du camouflage. Sa coloration imite la végétation des prairies et sa texture permet à l’insecte de se confondre avec ses plantes de prédilection.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comEn Europe, le buis est depuis peu victime d’un ravageur, un papillon nommé pyrale du buis. Pour se protéger, la plante émet un parfum redoutable qui, fait remarquable, attire les prédateurs du même parasite. Ceux-ci vont permettre à l’arbuste de limiter les dégâts. C’est le cas d’une minuscule guêpe parasite, appelée trichogramme. Aidées de leurs antennes, ces guêpes suivent les signaux olfactifs émis par la plante en perdition et localisent les œufs de pyrale se trouvant sur les feuilles du buis.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.comCes baies de groseille sont la cible de petites mouches tueuses, la drosophile suzukii. Cette espèce invasive colonise graduellement l’Europe depuis une décennie. Elle est capable de pondre au travers de la peau de multiples variétés de fruits, même les plus épaisses. Les larves y engendrent des dégâts importants qui pourront même causer la mort de leur hôte. Néanmoins, une sorte de guêpe parvient à localiser les asticots de la drosophile et peut les mettre hors d’état de nuire.
Stéphane Hette/www.artofbutterfly.com