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Le padel, un sport de raquette au succès grandissant

Le padel est en plein essor en Suisse. Cet hybride entre tennis et squash présente de nombreux avantages et séduit de fervents adeptes. Il occupe par exemple presque toute la vie des Suissesses Karin Hechenberger et Larissa Meyer, les meilleures joueuses du pays.

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Padel

L’équipement pour jouer au padel. Les raquettes en fibres de carbone avec noyau en mousse sont disponibles dès 100 francs environ. Les balles ressemblent à des balles de tennis, mais ont moins de pression et sont donc un peu plus lentes.

Desirée Good

Karin Hechenberger le reconnaît sans détour: «Il faut être folles comme nous pour accorder autant d’importance à ce sport.» Avec Larissa Meyer, elle forme le meilleur duo féminin suisse de padel, intouchable des lieues à la ronde. Elles sont si souveraines à l’intérieur de ce terrain bordé de verre et de grillages qu’elles jouent le plus souvent contre des hommes. Notamment au Padel Sports Club Joweid de Rüti (ZH), dirigé par les ex-footballeurs pros Adrian Winter et Marco Schönbächler. 

Le padel est en plein boom dans de nombreux pays. En Suisse, on estime à plus de 10 000 les joueurs réguliers. Ils s’arrachent les meilleures heures de jeu online, car ces lieux sont moyennement bien répartis, même si de nouveaux viennent s’ajouter. Entre Berne et Altenrhein (SG), il existe moins de 20 endroits pour jouer, avec jusqu’ici une seule salle en Suisse centrale, alors qu’on en compte plus de 12 dans la région de Genève. 

Comment cela fonctionne-t-il? Le terrain de jeu mesure 20 mètres de long et 10 mètres de large. Il est divisé par un filet, sans couloirs et fermé sur le fond et les côtés par des vitres et des grillages. La balle doit toucher le sol une fois du côté de l’adversaire, puis peut être renvoyée par le joueur via le grillage ou la paroi en verre. Les points sont comptés comme au tennis. Sauf que, à 40-40, un «point en or» détermine le vainqueur du jeu. 

Voilà pour les règles, très simplifiées. Avec encore diverses spécialités, tel le service par le bas. Les raquettes courtes, en fibres de carbone avec un noyau en mousse, se vendent aux alentours de 100 francs, mais une vraie bonne raquette peut valoir 400 francs. Pour éviter qu’elles ne s’envolent dangereusement dans le feu de l’action, elles sont attachées au poignet par un cordon. Quant aux balles, elles ressemblent à des balles de tennis, avec la même taille mais moins de pression. Elles sont plus lentes et conçues pour ce jeu.

Ancienne pro de tennis (ex-924e mondiale), Karin Hechenberger y a découvert un mélange idéal de technique et de tactique. «Cela m’a permis de retrouver le plaisir du sport», dit-elle, alors que la charge d’entraînement l’avait épuisée pendant sa carrière de tenniswoman, l’obligeant à fréquenter des cliniques et des hôpitaux. Sa partenaire, Larissa Meyer, pratiquait plutôt le squash, jusqu’à être numéro 10 en Suisse. «Mais je ne pouvais pas aller plus loin. Or, comme je suis curieuse, j’ai commencé à jouer au padel. Cela m’a fascinée, car c’est un sport d’équipe. Et du point de vue des coups, c’est complètement différent du squash.» Au padel, qui se joue à quatre, il peut arriver qu’une joueuse ne touche pas la balle pendant un échange alors que, au squash, il s’agit de frapper une balle sur deux. «Le squash est très intense et beaucoup plus dur physiquement. Au padel, tu as pas mal de lobs», explique Larissa Meyer.

Avides de s’améliorer, elles s’entraînent des semaines entières en Espagne, un eldorado pour le padel. A Madrid, à Malaga ou à Barcelone, il y a une salle à chaque coin de rue. Elles rêvent de participer aux Championnats du monde. Leur amour inconditionnel pour le padel le mériterait. 

Par Christian Bürge publié le 12 septembre 2023 - 08:53