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Musique

Le rêve symphonique de Phanee de Pool

C’est dans un petit village de Corrèze, en France, que la chanteuse fait une rencontre déterminante. Coup de foudre et début d’une jolie aventure musicale.

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UNE CHANSON POUR SAUVER LA PLANETE, Phanee de Pool, chanteuse

Pour «L'illustré», la chanteuse Phanee de Pool revient sur un épisode marquant de sa carrière : avoir réalisé un concert avec un orchestre symphonique. 

Nicolas Righetti / lundi 13

«Quand j’ai commencé à être un peu connue, j’ai répondu à une interview pour un magazine français, FrancoFans. J’y déclarais avoir deux rêves. Le premier était de jouer à l’Olympia et le deuxième, de me produire avec un orchestre symphonique. Quelques jours après la parution de l’article, en faisant mes courses à la Migros, je reçois un message d’un monsieur que je ne connaissais pas. S’affiche sur mon écran: «Je peux réaliser une toute petite partie de votre deuxième rêve. Je dirige un festival en Corrèze, DécOUVRIR, dont le principe est de rassembler des poètes et des artistes d’univers complètement différents, et j’aimerais vous inviter à vous y produire accompagnée d’un orchestre de chambre.» J’étais complètement euphorique, j’ai appelé mon père dans la foulée et suis partie de la Migros sans rien dans mon cabas!

>> Lire aussi notre portrait (2019):  Phanee de Pool, la fille qui fait ce qui lui chante

Mon père, qui s’occupe de ma carrière, envoie quelques vidéos live de mes prestations à la direction artistique du festival. Impossible de leur transmettre des partitions car je ne sais pas lire la musique malgré une maman professeure de piano et concertiste classique. Je compose uniquement à l’oreille. Quand je suis seule sur scène, j’ai des accompagnements très minimalistes. Pas plus de quatre accords.

Quelques semaines plus tard, je pars en voiture avec papa et maman, direction Concèze, en Corrèze. Plus on roule, plus je me demande ce qui m’a pris de me lancer dans cette aventure. J’ai la nausée sur ces petites routes, je suis chamboulée intérieurement et je ne suis plus sûre de rien. Arrivée sur place, j’aperçois un monsieur aux cheveux longs, très élancé, qui nous fait des signes sans s’approcher de nous. Les membres de l’orchestre nous saluent froidement, tout le monde était mal à l’aise. Je commence à me liquéfier et dis à ma mère: «On repart.» L’homme aux cheveux longs s’approche pour m’emmener répéter. C’est Etienne Champollion, celui qui a arrangé mes morceaux afin que l’orchestre puisse les jouer. On débute la répétition et là, mes parents sortent leurs portables pour prendre leur petite fille en photo. La honte totale! Je suis tétanisée. Je reprends mes esprits et finalement, je me lance. Sur le premier morceau, je construis une boucle sur mon ordinateur, j’entends les cordes des violons, puis le piano et… je fonds en larmes. Je vivais mon rêve, mes morceaux électros constitués de quatre accords prenaient une tout autre ampleur. Je regarde Etienne du coin de l’œil et me dis que c’est avec lui que j’ai envie de bosser dorénavant.

Peu après, je reçois une demande pour un spectacle complet au festival Assemblage’S de Genève, notre première scène suisse avec l’Ensemble DécOUVRIR. Et de fil en aiguille, Etienne Champollion est devenu mon arrangeur; nous avons retravaillé tout mon répertoire chez lui à Paris. D’abord, pour orchestre de chambre, puis on a élargi le travail pour orchestre symphonique. On a proposé Symphogramme au Théâtre du Jorat. Là, mon rêve s’est vraiment réalisé et je le dois à Etienne. Il m’a pigée. Un coup de foudre. L’osmose musicale absolue. J’ai une confiance entière en lui. C’est mon arme de guerre.»

Les prochains concerts de Phanee de Pool 
 

Vous pourrez retrouver Phanee de Pool avec le spectacle Symphogramme pendant lequel elle sera accompagnée de 50 violons (orchestre Amati de Lausanne) et 30 invité·e·s surprises, le 6 novembre à l’Auditorium Stravinski, à Montreux. Plus d'informations sur phaneedepool.com

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Par Alessia Barbezat publié le 1 septembre 2021 - 08:48