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Interview

Les confidences de Jean-Luc Moner-Banet, directeur général de la Loterie Romande

Lancé le 30 octobre dernier, EuroDreams est le plus grand jeu de rente européen. Et c’est la Loterie Romande qui a donné l’impulsion nécessaire à sa conception. L’occasion pour son directeur général de lever le voile sur l’homme qui se cache derrière le businessman. Sous des dehors très sages se cache un être avide d’expériences et bien plus rock’n’roll qu’on ne l’imagine.

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Jean-Luc Moner-Banet, directeur général de la Loterie Romande

«Pour moi, je n’ai peur de rien. Du tout. J’ai peur pour les autres, leur bien-être, leur santé, leur futur. Presque un peu trop d’ailleurs.»

Darrin Vanselow

- Etiez-vous un enfant sage ou terrible?
- Jean-Luc Moner-Banet:
Avec une grande sœur et un petit frère, je suis le deuxième enfant d’une fratrie de trois. J’étais plutôt l’enfant sage. Jusqu’à mon adolescence, qui a été très agitée. De mes 15 à mes 19 ans, mes parents ont pas mal souffert.

- Est-ce que vous aimez le risque?
- Professionnellement, j’aime le risque qui a un sens. Ça peut sembler contre-intuitif, mais pour que l’entreprise progresse et s’adapte au monde moderne, il faut passer par une prise de risque constante et maîtrisée. Dans ma vie personnelle, j’ai fait beaucoup de parachutisme, de la plongée, des courses de moto. Ça donne du piment et amène un intérêt à la vie. 

- Etes-vous joueur?
- La loi me permet de le faire, mais je serais un peu emprunté si je gagnais le jackpot (rires). Alors je joue de préférence chez les collègues. Quand je voyage, je visite systématiquement les points de vente, les casinos et j’essaie un petit peu tout, notamment le pari sportif.

- Quel rapport avez-vous à l’argent?
- Assez décontracté. Mes parents sont issus de la classe moyenne. Nous n’avons jamais manqué de rien sans être riches. Pour ma part, je suis aisé. Pas riche. Et j’en fais bénéficier très largement ma famille et mes enfants.

- Quel est votre plus grand regret?
- Je n’en ai aucun. J’assume mes échecs, et ce ne sont jamais des regrets. C’est une manière d’apprendre.

- Votre plus grande fierté?
- Mes enfants. Ils sont tous adultes maintenant, ils ont 29, 27 et bientôt 20 ans. Le grand est médecin, le deuxième travaille dans l’informatique et le troisième est en année sabbatique. Il veut devenir avocat.

- Votre plus grande passion?
- Oh là! C’est très difficile de répondre, parce que j’en ai beaucoup. J’adore mon métier, ma vie de famille, mes enfants, le sport. Je lis beaucoup, des choses assez exotiques parfois. Mes choix musicaux sont éclectiques, je le suis aussi.

- Votre plus grande peur?
- Pour moi, je n’ai peur de rien. Du tout. J’ai peur pour les autres, leur bien-être, leur santé, leur futur. Presque un peu trop d’ailleurs. Mon épouse me dit de penser un peu plus à moi.

- Français d’origine, vous avez acquis la nationalité suisse. C’était quelque chose d’important pour vous? 
- Extrêmement important. Je suis arrivé ici à l’âge de 22 ans. J’y ai vécu toute ma vie d’adulte, je m’y suis marié – trois fois – j’y ai fait mes enfants. Ce pays m’a donné toutes mes opportunités professionnelles. Et puis pour être tout à fait honnête, je me sens beaucoup plus à l’aise dans le biotope suisse que français. Il y a un réel génie helvétique, notamment grâce à la diversité de langues, la proximité du pouvoir politique avec les gens.

- Votre papa a été maire d’une commune en France. La politique ne vous a jamais tenté?
- Si, bien sûr. Mon papa est un exemple d’engagement, que ce soit dans la vie associative ou politique. C’est quelqu’un de très important pour moi. J’ai été tenté de faire de la politique en Suisse, mais j’ai dû faire un choix avec ma vie professionnelle, à la Loterie Romande. Et puis, je crains d’être trop impatient, j’aurais dû commencer très tôt, pour pouvoir m’adapter. Quand l’opportunité s’est présentée, j’avais déjà 50 ans, c’était trop tard pour changer.

- Vous êtes plutôt voiture ou vélo?
- Les deux. C’est mon petit côté non écolo-compatible, j’adore les voitures. Mais je fais du vélo deux ou trois fois par semaine. Du vrai, pas de l’électrique. J’ai même fait le Grand Raid à VTT.

Jean-Luc Moner-Banet avec son épouse Lucia à l'île de Skye en automne 2022

Mon échappatoire
«My best place in the world», île de Skye, en Ecosse, randonnée automne 2022 avec Lucia, mon épouse.»

Collection J.-L. Moner-Banet

- Quel autre métier auriez-vous rêvé d’exercer?
- Enfant, je voulais être pilote de chasse, pilote militaire et astronaute. J’avais des problèmes de vue, c’est devenu impossible. D’où le dérapage à l’adolescence. Jusqu’à l’âge de 15 ans, c’était mon seul objectif. Je travaillais dur, j’étais toujours le premier de ma classe, excellent en mathématiques, en physique. Quand mon rêve s’est écroulé, ça a été un peu triste et difficile.

- Vous êtes plutôt du genre à mourir sur scène ou dans votre lit?
- Sur scène! J’aurai 60 ans dans trois mois. Même si ce n’est pas pour tout de suite, la retraite se profile et l’angoisse de quitter la scène avec. En tout cas, cette scène-là. C’est dans l’ordre des choses, mais que faire d’autre?

- Avec qui aimeriez-vous partager une partie de «Monopoly» dans l’au-delà?
- On va jouer à trois. Avec Albert Einstein, parce que je suis fasciné par sa capacité à se projeter dans ce qu’est l’univers et le comprendre. Et Gene Cernan, qui est le dernier homme à avoir marché sur la Lune. Je le préfère à Neil Armstrong, parce qu’il était très «wild», alors que Neil était à mon avis quelqu’un de très ennuyeux.

Par Katja Baud-Lavigne publié le 24 décembre 2023 - 09:32