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L'histoire du beau sapin de Noël, roi des forêts

Arbre de Noël mais aussi arbre de mort, le sapin blanc se reconnaît à son parfum de mandarine et à ses aiguilles douces à toucher.

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«Abies alba» pourrait connaître une deuxième vie

«Abies alba» pourrait connaître une deuxième vie

Bildagentur-online/Universal Images Group/Getty Images

Lorsqu’on frotte ses aiguilles vigoureusement entre les mains se dégage une agréable odeur d’agrume. «Ça sent Noël!» s’exclament les enfants, alors que d’autres y reconnaissent le parfum de la mandarine ou de l’orange. C’est la magie du sapin blanc, qu’on appelle aussi sapin pectiné ou sapin argenté. Un arbre qui est principalement connu du grand public pour les nombreuses traditions et valeurs symboliques qu’il véhicule.

Commençons par la fin: l’expression «ça sent le sapin» est utilisée pour dire que la mort est proche. Jadis, le bois du sapin blanc était utilisé pour fabriquer des cercueils à bon prix, destinés aux pauvres. Les fortunés, eux, se faisaient mettre en bière dans du bois plus noble, comme le chêne. Pour repousser le plus longtemps possible le sommeil éternel dans ce carcan de bois, il est bienvenu, en cas de refroidissement ou de gros rhume, de consommer du sirop de bourgeons de sapin. En Suisse, cette préparation est traditionnellement confectionnée avec les bourgeons de l’épicéa ou sapin rouge.

D’ailleurs, comment distinguer les deux espèces, qui font partie de la même famille botanique, les pinacées? Il existe plusieurs différences notables entre «Abies alba», le sapin blanc, et «Picea abies», l’épicéa. On reconnaîtra le sapin blanc avec ses cônes dressés comme des bougies sur les branches, où ils se désintègrent en fin de saison, avec ses aiguilles émoussées qui sont disposées de part et d’autre du rameau, et qui, lorsqu’on les retourne, présentent deux lignes blanches bien distinctes, servant à la respiration et à la transpiration de l’arbre. L’épicéa, lui, porte des pives qui ont la tête en bas. Si on s’aventure à le caresser, gare aux pics acérés de ses épines, qui sont, elles, implantées tout autour de la branche.

Depuis le XIXe siècle, le sapin blanc est en perte de vitesse dans nos forêts. La faveur des forestiers et des bûcherons avait alors basculé dans le camp du robuste épicéa, dont la croissance rapide et rectiligne répondait aux besoins du secteur de la construction. Avec les changements climatiques, cette essence, originaire des montagnes, montre des signes de faiblesse. Quant au sapin blanc, il n’a pas dit son dernier mot et pourrait connaître une deuxième vie, lui qui résiste mieux au réchauffement. Affaire à suivre!


Un arbre de Noël dans la nature


«Mon beau sapin, roi des forêts / Que j’aime ta verdure! / Quand, par l’hiver, bois et guérets / Sont dépouillés de leurs attraits (…) / Tu gardes ta parure.»

La comptine le dit: on vénère le sapin car, contrairement aux feuillus, il ne perd pas ses aiguilles. Historiquement, le «vrai» sapin de Noël, celui qu’on décore, c’est le sapin blanc. Si chacun revendique l’origine de la coutume, cette tradition viendrait des pays nordiques. En Alsace, on garnissait le sapin de pommes rouges, qui symbolisaient l’arbre du paradis. Il était aussi agrémenté de confiseries et de petits gâteaux. Ce n’est que bien plus tard qu’apparaissent les premiers sapins illuminés, puis les boules, guirlandes et autres parures synthétiques. Et si, en 2023, on revenait à davantage de simplicité avec un sapin décoré sur pied, qui serait de nouveau le roi des forêts, le temps d’un Noël différent… mais tellement authentique? 

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Par Cathy Roggen-Crausaz publié le 22 décembre 2023 - 06:45