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L'édito

«L’illustré» veut plus de représentativité!

Stéphane Benoit-Godet se questionne quant à l'identité des médias. Pour le rédacteur en chef de «L’illustré», le monde évolue rapidement, notamment en matière d'inclusion et de diversité culturelle, et les médias doivent s'adapter. Entre local et global, pas facile de trouver le juste milieu, comment parler à tous en restant sur une ligne éditoriale cohérente? La parole est à vous!

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Le monde évolue rapidement, notamment en matière d'inclusion et de diversité culturelle, et les médias doivent s'adapter et inclure les personnes venant de tous horizons.

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Comment définir son identité en 2022? Ce thème nous passionne à «L’illustré». Retour en arrière: septembre 2021, nous fêtons nos 100 ans et dans notre numéro anniversaire nous réalisons une galerie de portraits photographiques de 101 de nos abonnés, nés entre 1921 et l’année de notre jubilé. Résultat, que des visages blancs et quasi pas de noms exotiques. Je ne vous parle même pas de «itch» – une discussion intense en Suisse alémanique sur la représentation des populations originaires des Balkans – mais pas vraiment non plus de noms à consonance portugaise, italienne ou espagnole. Vous qui venez d’ailleurs, nous avons du boulot pour vous amener à nous lire. Et ceux qui nous lisent depuis cent ans, on vous aime, aucune ambiguïté à ce sujet!

Alors que la société romande évolue à toute vitesse, les choses bougent lentement dans les médias, avec toutefois d’excellentes initiatives de traductions automatiques de sites d’infos chez nos concurrents ou des partenariats avec des médias basés à l’étranger. Mais on se définit encore souvent de manière très cantonale quand on est un quotidien, une télé ou une radio locales. Comment bien servir l’audience qui n’est pas là depuis des générations? Et qu’en est-il de la représentation des Suisses d’origine étrangère dans les rédactions?

Il ne s’agit évidemment pas de renier la formidable diversité que représente l’ancrage cantonal. Mais on sent que l’identité devient un thème de moins en moins géolocalisé. Les débats sociétaux sont passés par là, ils ont réduit à quasi rien la question liée à l’appartenance, par exemple, à une affinité politique, à l’armée ou même – dans les zones urbaines – à une religion. Un rédacteur en chef a confié un jour à un collègue qu’il n’accéderait jamais à son poste car ce dernier était catholique dans un canton majoritairement protestant. C’était il y a trente ans.

La fabrication, comme la consommation, des médias est bel et bien une question culturelle. Si nous avons été critiqués ces derniers mois, comme profession et comme agent de pouvoir, c’est aussi à cause de ce manque de représentativité. A «L’illustré», nous préparons des initiatives dans ce domaine et nous souhaitons en parler avec vous, chers actuels et futurs lecteurs. Faites-nous signe: sbg@illustre.ch

Par Stéphane Benoit-Godet publié le 23 février 2022 - 08:38