Il a beaucoup été exposé de son vivant, mais depuis son décès, en 2020, il s’agit là de la première grande exposition consacrée à Markus Raetz. Et quoi de plus logique que de lui redonner vie à la Fondation Jan Michalski, ce temple des lettres et de l’écriture? Car le langage faisait partie de manière intrinsèque de l’œuvre du Bernois.
En effet, celui qui est considéré comme l’un des plus importants artistes suisses de ces dernières décennies a su donner aux mots la forme d’une sculpture, de dessins ou d’estampes. Mais toujours en toute discrétion. Ces travaux relèvent presque de l’intime, car ils ne dépassent que rarement le format A4, alors que, à l’époque, c’est-à-dire autour des années 1970 et 1980, la tendance était plutôt au gigantisme.
Ce que Markus Raetz préférait avant tout, c’était de jouer avec la perception que l’on avait de ses créations, jouer avec ses mots. Un «Me» dessiné sur une feuille miroir devient un «We» ou la sculpture montrée à Genève en 2000, selon l’angle de vision du visiteur, affiche tantôt un «Oui» tantôt un «Non». Au spectateur d’exercer son potentiel d’interprétation tout en gardant à l’esprit que l’humour est toujours sous-jacent à ces fines et élégantes compositions.
>> Retrouvez «Markus Raetz – Le reflet des mots», du 18 mars au 10 avril, Fondation Jan Michalski, En Bois Désert 10, Montricher, 021 864 01 50, www.fondation-janmichalski.com.