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Louer une voiture électrique plutôt que de l'acheter?

Diverses entreprises débarquent sur le marché avec des offres de location de voitures électriques. Ce n’est pas toujours une bonne affaire pour le client.

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Cela semble alléchant: choisir une voiture en ligne, entrer ses coordonnées et conclure un abonnement. Toutes les assurances, taxes de circulation, réparations, le montage des pneus d’hiver ou d’été sont inclus dans le tarif mensuel fixe. Quand on ne veut plus de la voiture ou que l’on désire en changer, on résilie le contrat pour la fin du mois et on fait reprendre le véhicule. En un clin d’œil, tout est réglé.

Phase de test

C’est tout simple, s’est dit Jérémie Maret, 36 ans. Son Audi d’occasion ne convenait plus à sa nouvelle vie: «J’ai maintenant un fiston de 1 an.» Mais il a aussi été sensible aux arguments écologiques. Il a comparé diverses voitures électriques et, ce faisant, il est tombé sur des offres d’abonnement. «A vrai dire, je déteste les bagnoles, mais c’est diablement pratique. C’est pourquoi je trouve génial de devoir m’en occuper un minimum.» Depuis quatre mois, il conduit une BMW i3 de location. «Nous examinons la chose. Si ça ne nous convient pas, nous la restituerons.»

Après l’industrie du film et de la musique, le principe «louer plutôt qu’acheter» a atteint l’industrie automobile. Audi, BMW, Mercedes, Porsche, Volvo, Cadillac, tous sont au moins en phase de test de la formule d’abonnement.

Mais en Suisse, ce ne sont pas les géants de l’automobile qui dominent ce segment. On trouve Juicar du groupe d’énergie Alpiq, Upto de l’assureur Axa et la start-up Carvolution. Les CFF sont également présents avec la CFF Green Card, qui combine l’abonnement général et la location d’une voiture électrique. Avec Care by Volvo, le constructeur suédois entend prochainement lancer un modèle d’abonnement en Suisse.

ça semble avantageux

Les Suisses paient en moyenne 733 francs par mois pour leur voiture et même 928 francs pour une voiture électrique, selon le Car Cost Index de l’entreprise de leasing Leaseplan. En comparaison, les voitures électriques à l’abonnement ont l’air avantageuses, du moins accessibles: ça démarre à 299 francs par mois sans crédit de kilométrage et à 749 francs avec 1750 kilomètres.

Les offres se différencient également par la durée minimale du contrat de location. Chez Juicar, ce n’est qu’un mois, chez Upto, c’est six mois. Par ailleurs, chez Carvolution et Upto, tous les conducteurs supplémentaires munis d’un permis de conduire valable en Suisse sont assurés, tandis que Juicar limite cette prestation aux membres de la famille annoncés et vivant sous le même toit.

L’offre d’abonnement peut être intéressante pour ceux qui aiment conduire les derniers modèles et ne s’attachent guère à une voiture, estime Ferdinand Dudenhöffer, professeur d’économie automobile à l’Université de Duisburg-Essen. «Mais plus la durée d’utilisation croît, plus l’achat du véhicule se rentabilise.» Quand on prévoit d’utiliser une voiture cinq ans, il convient de vérifier si un abonnement vaut vraiment la peine. «Et si vous roulez 50 000 kilomètres par an, vous vous en tirez généralement mieux avec votre propre voiture.»

Au TCS, on considère le «pack zéro souci» comme une offre confortable dont le prix se justifie. «Reste à voir si une majorité peut se l’octroyer.» Ce sont surtout ceux qui utilisent un véhicule pour un temps limité ou désirent faire l’expérience d’une voiture électrique qui seront intéressés.

Un stimulant pour la voiture électrique?

«La solution de l’abonnement vous engage moins et pourrait bel et bien stimuler l’avènement de l’électromobilité», pense Ferdinand Dudenhöffer. Pour l’heure, les voitures électriques ne sont pas encore très répandues, si bien que, sur le marché de l’occasion, il y a encore un certain risque du point de vue prix et/ou technique. «Les abonnements vous épargnent ce risque. Cela pourrait servir à les populariser.»

Les chiffres parlent en faveur de cette solution. «Nous constatons une augmentation de la demande pour les voitures électriques», nous dit-on chez Carvolution. Et chez Upto, les voitures électriques sont également appréciées: «Elles représentent déjà 40% de notre flotte.»

Reste que les experts ne sont pas tous d’accord sur le caractère éco- logique du modèle d’abonnement. «Certes, les voitures les plus récentes sont en principe plus efficaces. Mais par ailleurs, le fait d’en changer plus souvent mène davantage de véhicules à la casse», déplore Ferdinand Dudenhöffer.

L’Association transport et environnement (ATE) a son opinion sur les abonnements à kilométrage forfaitaire: «Ils incitent à utiliser jusqu’au bout les kilomètres achetés, qu’ils soient utiles ou non. Du point de vue de la défense de l’environnement, ce n’est pas une bonne option.» Juicar, va même jusqu’à récompenser ceux qui roulent le plus: il y a remboursement de 20 francs par mois par 100 kilomètres parcourus.


Un livre sur les voitures électriques

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L’ouvrage de référence sur l’histoire des voitures électriques, de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui. «Les voitures électriques. Un futur pour l'automobile», par Luc Debraine, chez Favre.


Nicole Krättli
Nicole Krättliist Multimedia-Journalistin und berichtet vorwiegend über gesellschaftspolitische Themen, Rechte von Minderheiten, Gesundheit und das Leben in einer digitalen Welt. Mehr erfahren
Par Nicole Krättli publié le 9 septembre 2019 - 09:34, modifié 18 janvier 2021 - 21:09