Alors que les températures baissent, nous nous accrochons désespérément à la belle saison en continuant à nous promener sur les bords du Léman. Et là, le long du quai Milliquet à Pully, une série de photos grand format nous tirent de notre rêverie automnale. Magnifiques, minimalistes parfois, sans rapport évident entre elles, elles parviennent instantanément à nous faire nous arrêter, à vouloir en savoir plus.
Le Musée d’art de Pully a réussi son teasing, efficace: on n’a qu’une envie, changer de cap pour lever un peu plus ce «voile du réel» qui donne son nom à l’exposition. Et là, on découvre qu’il s’agit d’une merveilleuse rétrospective du travail du photographe lausannois Matthieu Gafsou. On y trouve plusieurs de ses séries phares, mais aussi «Vivants», son tout dernier projet. On suit le parcours du Vaudois de 41 ans, de ses débuts en tant que simple étudiant jusqu’à l’artiste confirmé qu’il est devenu aujourd’hui. Avec, en point de mire permanent, ses craintes et ses angoisses de jeune homme d’ici.
C’était le cas pour «Sacré» (2011-2012), «Only God Can Judge Me» (2012-2014) et «H+» (2015-2018). Une éco-anxiété profonde «face aux menaces qui découlent de la dégradation de l’environnement» est à l’origine de «Vivants». Elle résonne encore plus fort dans le double catalogue de près de 450 images édité pour l’occasion.
>> Retrouvez l'exposition «Matthieu Gafsou, le voile du réel»: jusqu’au 11 décembre au Musée d’art de Pully, ch. Davel 2, Pully, www.museedartdepully.ch