Il a le verbe haut et fleuri, comme Jean-Luc Bideau, son père, comédien romand iconique des années 1970, figure du cinéma suisse, qui saura conquérir au tournant du millénaire un public plus jeune grâce à la série humoristique H, devenue culte. Fils de soixante-huitards assumés, Nicolas Bideau, l’actuel directeur de Présence Suisse, unité administrative chargée de promouvoir notre pays dans le monde, raconte avoir dû trouver ses propres motifs de révolte avant de s’engager dans la voie qui sera la sienne, celle de la diplomatie.
Marcella Salivarova, sa mère d’origine tchèque, prof de piano et metteuse en scène, tente de lui imposer, enfant, le choix de la trompette dont jouait son propre père. Nicolas Bideau n’y trouve aucun intérêt. Lui, ce qui le fait vibrer, c’est la batterie, qu’il parvient à imposer aux siens. Il va l’étudier en privilégiant le jazz et explorer à travers le jazz l’extraordinaire complexité de cet instrument sublimé par des virtuoses comme Art Blakey, Max Roach ou encore Phil Collins dans le rock. Amoureux de la montagne, Nicolas Bideau estime qu’aujourd’hui encore, bien que ne jouant plus depuis longtemps, la coordination des mouvements, travaillée à la force du poignet, le sert régulièrement lors de ses randonnées alpines.
Pour Veni Vidi Vinyle, il replonge dans ses vinyles. Un bain de jouvence revigorant. Il dit sa fascination pour les groupes anglais comme les Smiths, les Clash, au message politique fort, mais aussi pour d’autres artistes des années 1980 aux parcours plus singuliers, comme le défunt Klaus Nomi, mi-clown blanc, mi-chanteur d’opéra à la voix haut perchée, l’un des papes de la new wave emporté par le sida. S’interrogeant sur sa propre révolte adolescente, Nicolas Bideau évoque aussi l’influence du cinéma de Kubrick et ses bandes originales, Orange mécanique en tête.
On l’écoute?
Cinq morceaux qui ont marqué Nicolas Bideau
Les liens YouTube des morceaux présents dans cet épisode de Veni Vidi Vinyle avec Nicolas Bideau: