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Personnes âgées: que faire en cas d’abus financier?

Les escroqueries touchent les seniors en priorité, mais pas seulement.

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Les personnes âgées sont souvent victimes d'abus financiers

Malgré de nombreuses mesures de prévention, les abus financiers restent un problème majeur chez les personnes de plus de 55 ans. Pro Senectute Suisse révèle que le montant des dommages est particulièrement alarmant, puisqu’il atteint en moyenne quelque 675 millions de francs suisses par an.

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Quels signes permettent de repérer une tentative d’abus financier?

Il est important de connaître les différentes escroqueries pour pouvoir les repérer et s’en protéger. Certaines visent plus les personnes âgées (mais pas uniquement), par exemple les «appels chocs», les escroqueries à la fausse assistance technique, au faux neveu ou au faux policier, les arnaques aux sentiments. En général, une demande d’argent inhabituelle doit attirer l’attention et augmenter la vigilance, peu importe sa justification. La pression à remettre de l’argent est aussi un indice. Enfin, dans certains cas, une nouvelle choquante, stressante et accompagnée d’une demande d’argent est un autre signal d’alerte.

Pour quelle raison les personnes âgées sont-elles plus touchées?


Les méthodes utilisées exploitent les points faibles de n’importe quelle personne visée. Chez les personnes âgées, ce sont par exemple des qualités comme être serviable ou respecter l’autorité. Certains points faibles, parfois liés au vieillissement, sont aussi utilisés: perte de mémoire, baisse de la capacité de réaction ou de la vivacité mentale. Une connaissance limitée des outils digitaux augmente aussi le risque d’abus par ces moyens.

Qui sont les principaux auteurs d’abus financiers?


Les abus qui coûtent le plus cher sont les abus par des professionnels qui ont une relation de confiance avec la personne ainsi que l’utilisation abusive d’une procuration ou d’un accès à un compte bancaire par des proches. Ces abus ne sont pas les plus fréquents mais les montants concernés sont plus élevés. C’est important de le savoir car des personnes à qui on a tendance à faire confiance sans hésiter figurent aussi parmi les auteurs d’abus financiers sur les personnes âgées. Par exemple: les membres de la famille, les proches, les professionnels. Pas seulement les spécialistes de l’escroquerie.

Que faire pour éviter les abus financiers?


Les deux stratégies principales sont s’informer et en parler. Connaître les différentes escroqueries et méthodes d’action permet de repérer les signaux d’alerte et d’éviter les pièges. En cas de doute, il est important de partager son expérience avec un service spécialisé ou une personne de confiance. Pour certains types d’escroqueries, des mesures de protection – informatiques, par exemple – peuvent être mises en place. Deux recommandations générales sont valables dans presque toutes les situations: être prudent lorsqu’on reçoit un appel téléphonique inattendu ou un message de personnes inconnues et refuser de donner des informations personnelles ou financières.

En tant que proche, que puis-je faire?


Les proches ont un rôle important, en particulier pour encourager la communication ou repérer des abus. Il existe un tabou fort autour de ce sujet, raison pour laquelle beaucoup de victimes se taisent, restent seules avec la honte qu’elles ressentent et les conséquences de l’abus financier. De forts changements de comportement, des difficultés financières soudaines et inexplicables, des actions inhabituelles ou dans l’urgence peuvent indiquer un problème. Face à des signes d’abus, il est important d’en parler ouvertement et sans jugement avec la personne concernée.

Comment agir en cas d’abus financier ou de doute?


Il est très important d’en parler rapidement. Il n’y a pas de quoi avoir honte ou se cacher. En cas d’abus, le premier réflexe est de contacter la police. Il est important de déposer plainte car cela permet de rechercher et de punir les auteurs d’abus. Pour les situations non urgentes, il existe un service spécialisé: le centre Vieillesse sans violence. Sa ligne téléphonique est gratuite, confidentielle et anonyme. Elle propose écoute, conseils et orientation aux personnes concernées, aux proches et professionnels. Vous pouvez aussi parler au service d’aide qui vous accompagne habituellement. Enfin, parler avec sa famille ou ses proches permet de trouver du réconfort et d’éviter qu’il ne leur arrive la même chose. 

>> Pour en savoir plus: Vieillesse sans violence, 0848 00 13 13, vieillessesansviolence.ch et Pro Senectute, prosenectute.ch

Par Nicole Berger publié le 7 décembre 2023 - 09:38