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Les profs des people

Philippe Jeanneret: «Mon prof nous faisait faire des tours à moto!»

A l’occasion de la rentrée scolaire, six personnalités romandes parlent avec émotion de la maîtresse ou du maître qui les a le plus marqués. Philippe Jeanneret est né à Bienne, il a 61 ans et est M. Météo sur la RTS. Il a eu Christian Lanza comme prof de français et de latin au CO de la Florence (GE). Ce dernier, 73 ans, a sorti cette année «Le loup blanc et le diable», un roman largement autobiographique.

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Philippe Jeanneret et son prof Christian Lanza

«Je ne l’ai eu qu’une seule année, mais avec lui, c’était à la vie à la mort!», Philippe Jeanneret.

Blaise Kormann
Didier Dana

En 1973, à 12 ans, Philippe quitte l’Institut Florimont en cours d’année. Il est malheureux dans cette école privée genevoise. «Nos profs étaient des pères et tous mes anciens camarades de primaire avaient rejoint l’école publique. Ayant perçu mon mal-être, ma mère m’a permis d’aller au cycle d’orientation de la Florence.» Miracle. «Mon prof de latin et de français était Christian Lanza. Il avait 24 ans et était aux antipodes du style vieux jeu que j’avais connu; il roulait sur une grosse moto et faisait parfois faire des tours à ses élèves. Il avait du charisme. Sa voix autoritaire était bienveillante. Il me donnait envie d’apprendre et de travailler.» L’ambiance des années 1970 était à la fois permissive et stimulante.

«Lanza a éveillé mon goût pour la littérature. J’ai découvert la notion de plaisir. Il nous faisait lire à haute voix des chapitres de grands romans. On a bien rigolé avec «La guerre des boutons». Son enseignement a également nourri ma passion pour l’histoire. C’était une personne qu’on aimait et qu’on saluait dans les couloirs les années suivantes. Avec lui, c’était à la vie à la mort.» Un jour, l’ado amena en classe son animal de compagnie. «J’avais un iguane de 1,30 m que j’étais venu présenter lors d’une conférence. Un mois plus tard, la bête m’a mordu au visage. Lanza m’apostrophait en me disant: «Quel iguane te mord?» et non pas: «Quelle mouche te pique?» Je n’ai jamais oublié la formule.»

A la fin de l’année, l’actuel M. Météo de la RTS devait rattraper son retard en latin. «Ma mère a proposé à Christian de venir en vacances avec nous en Italie, où elle était en train de monter un centre d’art. Il a débarqué avec sa Kawasaki 900.» Une heure par jour, il enseignait à Philippe les subtilités de la langue d’Ovide. Auteur cette année du roman «Le loup blanc et le diable» (Ed. Favre), Lanza s’en souvient bien. «Après la leçon, nous allions à la plage à moto. J’avais dit à Philippe de ne pas anticiper les virages. Il a fait le contraire et l’engin s’est couché sur la route.» Plus de peur que de mal. «Une dame est accourue avec du sparadrap. Elle devait avoir l’habitude.» Le duo prof-élève, toujours en contact après quarante-neuf ans, en rit encore. 

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Par Didier Dana publié le 26 août 2022 - 08:33