Les bras de Morphée sont parfois sélectifs et l’insomnie l’une des principales causes de consultation médicale. Si l’on dort mal et que l’on veut éviter de passer par la case benzodiazépines avec leurs risques de dépendance, il convient en premier lieu, selon Sara Taddei, médecin spécialiste en phytothérapie, de respecter quelques simples règles d’hygiène de vie: avoir une activité physique régulière, se coucher à des horaires fixes, supprimer les écrans trois heures avant d’aller faire dodo, dormir avec les pieds au chaud et la tête au frais. Autre remède souverain: se livrer à quelques galipettes ou séances de plaisir solitaire une fois sous les draps. Si malgré tout cela vos nuits demeurent agitées, toute une brassée de plantes peuvent vous venir en aide.
Les insomnies sont souvent liées au stress de la vie moderne. Dans ces situations, Sara Taddei prescrit des plantes adaptogènes comme l’orpin rose (Rhodiola rosea), une racine des régions arctiques et montagneuses. En diminuant le cortisol dans le corps, l’orpin rose améliore la concentration et la mémoire tout en ayant un effet calmant sur le plan émotionnel. Immunostimulante, c’est la plante idéale pour les étudiants stressés avant un examen ou les athlètes fatigués en phase de récupération.
La dépression peut également affecter le sommeil. Là, c’est le millepertuis qui fait des miracles (à l’exception des patients sous anticoagulants). Antidépresseur naturel, il contient de l’hyperforine qui inhibe la recapture de la sérotonine à l’image des antidépresseurs de synthèse. Comme pour ces derniers, les effets, prouvés scientifiquement, ne se manifestent qu’après deux semaines d’un traitement qui doit être suivi pendant au moins six semaines. Le ginseng de Sibérie (Eleuteroccus senticosus), qui stimule les fonctions cognitives et l’immunité, peut être prescrit pour des cas plus légers. Quant aux crises d’angoisse nocturne, elles gagnent à être traitées par un bouquet de plantes à associer en fonction des profils: mélisse (tranquillisante et digestive), passiflore (sauf en cas de grossesse), aubépine (anxiolytique), pavot de Sibérie (sauf en cas de grossesse), lavande officinale (tensions musculaires)… A noter que la mélisse, associée à la valériane, aide également les enfants hyperactifs à s’endormir.
La ménopause s’accompagne souvent de troubles du sommeil. Les sauts hormonaux en sont la cause et le houblon, une plante très intéressante car œstrogen-like et sédative, aide au rééquilibrage des décalages hormonaux et atténue les bouffées de chaleur. L’actée à grappes (Cimifuga) constitue également un traitement de fond de la ménopause: une goutte d’huile essentielle de sauge officinale dans l’eau du bain ou dans sa lotion hydratante est également souveraine.