Editorial. «Qu’ils commencent par faire la grève de l’avion…» Cette phrase idiote est devenue le mantra des politiciens les plus ringards du pays. Comme s’ils s’étaient glissé ce «bon mot» pour éviter d’avoir honte de leur propre indigence, face à une jeunesse qui leur reproche de ne pas en faire assez pour préserver la planète. Honte qu’une vingtaine de milliers d’écoliers puissent leur donner une leçon. Des cyniques, des blasés, qui, au lieu d’écouter, s’attachent à dénigrer l’autre pour donner l’impression d’avoir raison. Surtout, s’enfermer dans sa petite suffisance. La marque des faibles et des médiocres, depuis toujours. On les croyait une poignée, on les découvre légion, et ça fait vraiment de la peine.
Quel triste spectacle de voir une grande partie de notre classe politique totalement dépassée par les enjeux actuels, tellement déconnectée de la jeunesse qu’elle la traite comme un vulgaire opposant, lorsque celle-ci a le malheur de faire valoir des inquiétudes légitimes. Alors que, dans un élan démocratique, des milliers de jeunes s’adressent pour la première fois à celles et ceux qui gouvernent notre pays, comment est-ce possible qu’une grande frange de la classe politique les considère comme des adversaires?
Présente à Davos, l’égérie du mouvement, Greta Thunberg, souhaite voir les «grands» de ce monde «paniquer». On en est malheureusement loin. Préoccupée par son petit confort et celui de quelques lobbys à qui elle semble devoir des comptes, la classe politique actuelle semble avoir oublié qu’elle a été élue pour gouverner, non pas pour diriger.
Alors tenez bon, chers jeunes, la Suisse a besoin de vous pour cesser de faire la politique du passé! Ne lâchez rien et débarrassez-nous de celles et ceux qui ne vous méritent pas. Ça se passe le 20 octobre. Date des élections fédérales.