Le Musée d’ethnographie de Neuchâtel (MEN) est non seulement un endroit merveilleux, mais il propose aussi des expositions particulièrement bien faites qui, par leur mise en scène originale, provocatrice et souvent pleine d’humour, invitent à la réflexion. En 2020, on avait adoré Le mal du voyage dès la porte d’embarquement. Aujourd’hui, le MEN propose, sur trois étages, une exposition faisant écho à celle présentée au Muséum d’histoire naturelle entre 2020 et 2022 en explorant la notion de sauvage. Comme toujours, l’affiche interpelle. Cette fois-ci, les informations essentielles prennent la forme de patchs rebelles sur un blouson en jean cousus autour d’un tigre féroce.
Comment aborder le sujet du point de vue des sciences humaines? En lui accolant d’entrée le qualificatif d’«impossible», le MEN met le curseur sur le caractère ambigu d’un terme qui se transforme selon les contextes, les imaginaires culturels et les sensibilités individuelles. En effet, en regardant en arrière, on retrouve les notions de bon et de mauvais sauvage, mais toujours avec une certaine crainte.
Aujourd’hui, ce qui est sauvage, brut, laissé intact par l’homme fait rêver… Avec notamment un reportage photo autour de la ZAD du Mormont ou l’exploration de lieux désaffectés où la nature reprend ses droits, L’impossible sauvage questionne habilement notre rapport à la nature, mais aussi à l’autre.
>> Retrouvez «L’impossible sauvage»: jusqu’au 26 février 2023 au Musée d’ethnographie, rue Saint-Nicolas 4, Neuchâtel, www.men.ch