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Histoire de l'art

Quand l’histoire de l’art voit double: La Joconde et La Gioconda

«La Gioconda», la soeur jumelle de la célébrissime «Mona Lisa» de Léonard de Vinci, s’expose jusqu’en janvier 2022 au Prado à Madrid. Mieux conservée, elle dévoile une partie des mystères de «son aînée».

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La joconde et sa jumelle découverte au Prado lors d'une restauration

«La Joconde» du Louvre (à gauche), finesse des traits, sourire ambigu, velouté des contours grâce au fameux sfumato popularisé par Léonard de Vinci, aurait une jumelle. Plus colorée, la Mona Lisa espagnole (à droite) a été découverte par les équipes du musée madrilène lors de la restauration d’un tableau de leur collection.

Leemage/AFP, Fine Art Images/Heritage Images/Keystone

La plus ancienne copie de La Joconde a été découverte dans les réserves du Musée du Prado en 2012 déjà. Il y a dix ans, elle avait enflammé le milieu de l’histoire de l’art qui, en la restaurant, avait reconnu le paysage du tableau de Léonard de Vinci sous une couche de peinture noire. La spectrométrie infrarouge avait alors révélé que le dessin était identique à l’oeuvre fétiche du Musée du Louvre à Paris. Réalisée à la même époque par l’un des disciples du maestro italien dans son atelier, elle aurait ensuite été transportée en Espagne au XVIIe siècle, attendant de partager ses secrets quatre siècles plus tard. Grâce notamment aux nouvelles technologies.

Aujourd’hui, elle s’affiche dans une exposition inédite, «Leonardo y la copia de Mona Lisa del Museo del Prado», pour présenter les techniques picturales de «l’artiste sur lequel on a le plus écrit», selon l’historien de l’art Daniel Arasse, spécialiste de la Renaissance. C'est la restauratrice de l’institution madrilène, Almudena Sánchez Martin, qui lui a rendu son allure, dévoilant son vrai visage. Au 19h30, sur la RTS, elle s’est enthousiasmée de leur trouvaille: «Cela montre les superbes couleurs que doit avoir La Joconde de Léonard de Vinci sous les couches de vernis vieilli. Mais on ne sait pas si l’on aura la chance de la voir restaurée un jour.»

La collection du Prado expose d’autres copies autorisées par le peintre, mais les visiteurs s’amusent beaucoup à comparer La Gioconda avec sa jumelle parisienne. La cadette se différencierait par l’absence du sfumato léonardesque, un effet «enfumé » réalisé à partir de contours imprécis que l’on retrouve dans le sourire vaporeux de La Joconde. Et même si les soeurs se ressemblent beaucoup, chacune possède son propre regard énigmatique.

Par Jade Albasini publié le 8 novembre 2021 - 09:04