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Registre national pour la santé du cerveau: pourquoi il pourrait tout changer?

Pourquoi, et surtout comment, le registre national pour la santé du cerveau pourrait améliorer la recherche sur la maladie d'Alzheimer? Peut-on s'y inscrire même sans avoir de trouble de la mémoire?  Explications de Giovanni Frisoni, neurologue et professeur au département de réadaptation et gériatrie de la Faculté de médecine de l’Université de Genève et directeur du Centre de la mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

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Giovanni Frisoni

Giovanni Frisoni, neurologue et professeur au département de réadaptation et gériatrie de la Faculté de médecine de l’Université de Genève et directeur du Centre de la mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

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- Conçu fin 2021 par le Centre de la mémoire des HUG, le Brain Health Registry (BHR) fédère aujourd’hui sept hôpitaux ou centres de recherche suisses. Quel est son but?
- Giovanni Frisoni:
Tout l’enjeu est de pouvoir mettre plus facilement en lien des personnes volontaires – atteintes ou pas de troubles de la mémoire – et le monde de la recherche pour mieux lutter contre la maladie d’Alzheimer. Cette démarche s’inscrit dans un changement de paradigme à l’œuvre actuellement: nous sommes de plus en plus convaincus que cette pathologie doit être prise en charge dans les prémices de son développement, soit probablement plus de dix avant la survenue des premiers symptômes.

- Sauf que personne ne consulte si tôt…
- C’est bien normal et c’est en même temps là qu’est le problème. Les traitements actuels contre la maladie d’Alzheimer se heurtent à plusieurs écueils: non seulement il reste beaucoup à découvrir pour mieux cibler les thérapies, mais nous agissons sans doute bien trop tard. Pour faire un parallèle avec les maladies cardiovasculaires, c’est comme si l’hypertension artérielle ou l’obésité, qui constituent des facteurs de risque majeurs, n’étaient prises en charge qu’après la survenue d’un infarctus. Le bénéfice n’est pas nul, mais il est minime et arrive tardivement.

- A quoi peuvent s’attendre les personnes s’inscrivant à ce registre?
- L’inscription est possible pour toute personne âgée de plus 50 ans, quel que soit son état de santé. Un formulaire médical est à remplir en ligne (la confidentialité des données est bien sûr extrêmement stricte). Dans les semaines ou mois qui suivent, les volontaires peuvent être contactés si leur profil correspond à ceux recherchés pour une étude médicale donnée. Celle-ci pourra reposer sur de nouveaux traitements, axes de prévention ou encore sur de nouvelles technologies de pointe pour le dépistage.

Par Clémentine Fitaire publié le 15 avril 2022 - 09:46