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Samantha et sa vie minimaliste dans sa «tiny house»

Par conviction, par passion ou à la recherche de nouvelles expériences, ils ont tourné le dos à des types d'habitation conventionnels. Pour ce quatrième épisode de notre dossier, nous vous proposons une rencontre avec Samantha Oswald, 33 ans, Yvorne (VD), qui vit dans une «tiny house».

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vivre autrement tiny house

Samantha Oswald, 33 ans, Yvorne (VD), vit dans une «tiny house».

GABRIEL MONNET

Quand on vous dit maison d’architecte, vous pensez à quoi? Une bâtisse originale, unique et contemporaine, des lignes épurées et de grandes baies vitrées, le tout conçu en fonction des envies et besoins de son propriétaire? C’est exactement ce qu’a imaginé, dessiné et bâti Samantha Oswald, architecte de 33 ans. A deux différences près: sa maison est dotée de roues et ses dimensions sont petites, très petites: 13 m2 pour cette «tiny house» installée au camping d’Yvorne, au cœur du Chablais vaudois. Au camping? La jeune femme sourit: «Oui, j’ai un profil atypique, il n’est pas fréquent de voir une architecte tout plaquer pour s’installer dans un camping, mais la loi étant ce qu’elle est en Suisse, il est nécessaire de demander un permis de construction, même pour une maison sur roues.»

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La «tiny house» est extrêmement bien isolée phoniquement grâce à de la laine de mouton disposée entre les parois de bois. Musicienne, Samantha peut jouer de son instrument sans troubler la quiétude du voisinage.

GABRIEL MONNET

«Construire sa propre maison est un rêve d’architecte»

 

Pourquoi avoir opté pour ce type d’habitat? «J’ai commencé une réflexion sur la façon dont je voulais vivre lorsque je suis arrivée à Lausanne en 2014, explique cette Canadienne de Toronto. Adopter un mode de vie décroissant, c’est tendre vers une forme de sobriété volontaire et admettre que le système économique actuel basé sur une croissance infinie n’est pas soutenable à long terme. Cela s’applique aussi à sa manière d’appréhender le travail: le rythme qu’on attend de nous ne nous permet pas de trouver un équilibre satisfaisant. On peut travailler moins et vivre avec moins.»

>> Lire aussi: Une «tiny house» version poids lourd

Mue par cette philosophie minimaliste, elle imagine et dessine les plans de sa future maison, la modélise en 3D et calcule les quantités de matériaux nécessaires. Elle perce, assemble, peint. Des amis viennent parfois lui donner un coup de main, son père se charge de l’installation électrique. En cinq mois, le rêve devient réalité, la «tiny house» est là. Un espace ouvert avec un minuscule salon, un lit, une cuisine, et même des toilettes sèches. Et un accès à la nature immédiat. «Construire sa propre maison est un rêve d’architecte, même si elle est de taille réduite. Je n’ai pas souhaité de mezzanine pour y mettre mon lit. Il fait partie intégrante de l’espace de vie, je voulais que tout soit ouvert et ne pas avoir d’espace perdu.»

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Ce bidon de 27 litres contient la quantité d’eau que consomme Samantha en... une semaine. La douche? Elle la prend au camping.

GABRIEL MONNET

Elle a réduit son temps de travail à 60% et ne débourse plus que 300 francs mensuels de loyer. Son temps libre, elle le consacre aux sports de montagne et à la vie associative au sein d’HaLège, association pour l’habitat léger et les «low-tech» en Suisse. «En Suisse, il y a une volonté de vivre autrement, mais, pour l’instant, pas vraiment d’offres et des moyens réduits. Avec HaLège, on essaie de faire avancer ce sujet, de mettre en commun nos savoirs et d’assister des coopératives qui viennent de se former. Notre rêve? Une vie alternative où chacun disposerait de sa structure légère mais d’infrastructures partagées. Cultiver un potager, posséder des poules et produire nos propres aliments.»

Par Alessia Barbezat publié le 7 janvier 2022 - 08:51