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Sandrine Viglino: «Elle est l’étincelle du début de ma carrière»

A l’occasion de la rentrée scolaire, six personnalités romandes parlent avec émotion de la maîtresse ou du maître qui les a le plus marqués. Sandrine Viglino est valaisanne, elle a 46 ans, elle est humoriste-musicienne et chroniqueuse sur LFM (le vendredi) et claviers aux «Dicodeurs» sur les ondes de RSR La Première. Monette Daetwyler, 83 ans, a été sa prof de rythmique en 1980. Une femme rare et précieuse.

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Sandrine Viglino avec sa prof Monette Daetwyler

«Grâce à elle, je chantais, je dansais et je jouais la comédie avec un groupe de 12 musiciens. C’était «Fame»!», Sandrine Viglino. 

Blaise Kormann
Didier Dana

Pour résumer Monette Daetwyler, professeur de rythmique, Sandrine a une formule: «Elle nous faisait vivre «Fame!» Le décor est planté. En 1980, le film musical d’Alan Parker tournait autour d’une académie du spectacle et du potentiel de ses élèves. «De 15 à 19 ans, à l’Ecole normale du Valais romand, je me destinais à devenir enseignante. Sous la houlette de Monette, on préparait un spectacle de fin d’année dans un théâtre de 500 places. J’ai pu découvrir ce monde de l’intérieur. Grâce à elle, je chantais, je dansais, je jouais la comédie avec un groupe de 12 musiciens. Le frisson de ma première «standing ovation», c’était là!»

La petite Viglino n’était pas une novice. «J’ai commencé le piano à 4 ans, je jouais aussi de la guitare et de l’accordéon, à 13 ans, j’animais des bals le week-end dans tout le Valais.» Mais il manquait quelque chose. La lumière, le son, le maquillage parfaits. Monette, main de fer dans un gant de velours, allait nouer la gerbe. «Son enthousiasme était communicatif. Elle nous a inculqué les notions de rigueur et de placement. Elle, si élégante, avec ses yeux comme des billes, nous menait à la baguette. Parfois, ça gueulait. On filait droit.»

Elle savait repérer les talents et Sandrine n’en manquait pas. Monette s’en souvient. «A une audition de piano, quand j’ai entendu ce que la prof te faisait interpréter, je me suis dit: «Ce n’est pas possible, pourquoi elle ne lui fait pas jouer d’autres morceaux vu son potentiel?» Monette, digne fille du compositeur de «Marignan», l’hymne valaisan, avait l’œil et l’oreille sur tout. Elle a réussi à souder des artistes en devenir.

«Nous avons continué à jouer les uns avec les autres bien après la scolarité. Monette savait ce qu’était l’«entertainment», un terme qui n’a pas d’équivalent en français, entre compagnie musicale et théâtre. Moi qui étais si réservée et timide en classe, je me révélais sur scène. Se retrouver sur les planches avec un gros et bon son, de bons musiciens, se sentir prêt: c’est fabuleux. A la fin, lorsque Monette nous prenait dans ses bras, j’avais les larmes aux yeux. Je suis si heureuse de la retrouver aujourd’hui! Quelque part, je lui dois l’étincelle du début de ma carrière.»

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Par Didier Dana publié le 26 août 2022 - 08:33