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A 34 ans, après avoir trusté les trophées et porté 89 fois le maillot national, Sandy Maendly, la meilleure footballeuse suisse 2021, a troqué son pull de joueuse contre celui de coordinatrice sportive de son club de cœur, Servette Chênois féminin. Une reconversion en douceur qu’elle savoure sans modération.
Christian Rappaz
Sandy Maendly a été élue meilleure footballeuse suisse en 2021.
MICHELE LIMINACinq titres nationaux (trois en Italie, deux en Suisse), une coupe et trois Supercoupes dans la Péninsule, une coupe de Suisse, deux ligues des championnes, 89 sélections en équipe nationale, 36 en classes juniors, n’en jetez plus, la coupe est pleine… de lauriers. Et de souvenirs lumineux qui riment avec glorieux. Manière de dire qu’en une demi-vie consacrée au ballon rond, Sandy Maendly a accumulé les titres et empilé les trophées avant de raccrocher ses crampons, le 18 juillet dernier, au terme d’un Euro pétillant et épatant.
«Si j’étais un homme» chante Diane Tell. On le glorifierait pour beaucoup moins que ça. Autre débat. Qui n’effleure guère la Genevoise, pas jalouse de nature et très heureuse de son sort. «Je n’ai aucun regret. J’ai beaucoup donné au foot et il m’a apporté des tonnes de bonheur et de satisfactions en retour. Je crois avoir arrêté pile au bon moment. Tous les jours à fond pendant seize ans avec la pression de la performance en sus, cela finit par user. J’ai senti que l’heure de revenir à une vie plus «normale» et paisible avait sonné», devise l’ex-milieu de terrain du club grenat, au moment où décline pour elle une année riche en émotions.
«Ma décision a été mûrement réfléchie et je me suis délectée de chaque seconde de ma dernière saison. Malgré cela, j’ai eu un affreux blues qui m’a tenaillée deux ou trois semaines», reconnaît l’ancien pilier du Servette Chênois, qui dit avoir très vite rebondi grâce à l’indéfectible soutien de son club, à son nouveau job qu’elle adore et à ses nouvelles et explosives activités sportives.
Car quitter la compétition de haut niveau ne signifie pas pour autant perdre son esprit. Alors, pour combler le manque et garder ce lien presque charnel avec le ballon, Sandy, désormais responsable de la cellule de recrutement, de la gestion des jeunes talents de l’Académie féminine ainsi que du développement de l’image du club à l’étranger, s’est lancée à corps perdu dans le foot salle, le padel tennis et même la boxe.
«Maintenant, je peux toucher à tout, profiter de la vie à fond, traîner avec des amis jusqu’à 2 heures du matin si ça me chante, sans avoir mauvaise conscience ou me soucier du lendemain», confie celle qui, plus jeune, se voyait physiothérapeute. «Aujourd’hui, je peux travailler et vivre de ma passion. C’est merveilleux. Il n’y a rien de plus beau que de se lever le matin pour aller faire ce qu’on aime. Cela étant, je reste ouverte à tout. Peut-être que l’envie d’être plus proche du terrain se fera sentir un jour», confie la préparatrice physique diplômée de l’Université de Lyon, qui a également dans sa besace un diplôme en thérapies manuelles. «On verra bien. Pour l’instant, je suis très contente de ma vie et je savoure encore ce formidable happy end.»
Une attitude positive puisée dans une carrière vécue au jour le jour avec comme unique priorité de rester constamment au sommet de sa forme. «Ma dernière saison exceptée, je n’ai jamais pu vivre du foot. A côté, j’ai fait un peu de tout. Logisticienne aux CFF, postière et, plus excitant, secrétaire à mi-temps à l’Association suisse de football quand je jouais à YB.»
Un destin qui aurait sans doute pris une autre tournure si elle avait accepté de rejoindre l’Académie d’Arsenal, comme le lui proposait le prestigieux club londonien, en 2008. «Je n’étais pas prête. J’avais 20 ans et je sortais d’une grave blessure. Et puis, qui sait, peut-être qu’à trop en faire j’aurais été dégoûtée du foot», suggère la cinquième joueuse la plus capée du pays, qui se définit comme une indécrottable optimiste qui regarde le monde et ses malheurs du haut de la sagesse et d’un certain bon sens.
«Il se passe des choses horribles et inquiétantes sur la planète. Des tragédies humaines et des périls qui m’interpellent et m’ébranlent bien sûr. Pour me rassurer un peu, je me dis qu’au fond ils ont toujours existé.»
Diffusée sur les réseaux sociaux, cette image est le symbole de la révolte des Iraniennes après la mort de Mahsa Amini, une jeune fille de 22 ans décédée à la suite de son arrestation et de sa détention par la police des mœurs pour avoir mal porté son foulard. Septembre, Téhéran, Iran:
«Sans être une féministe radicale, je suis à fond derrière cette révolte. Nous sommes en 2022 bon sang! Toutes les femmes de la terre devraient pouvoir sortir, se maquiller ou se vêtir comme elles le souhaitent. Le temps est venu de changer les choses dans ces Etats où les femmes sont sous le joug de règles et de normes d’un autre âge.»
Social Media/Zuma Wire/Imago-imagesAprès leur double à la Laver Cup, dernier match officiel de l’exceptionnelle carrière du Bâlois, Roger Federer et Rafael Nadal se tiennent la main, submergés par l’émotion. 23.09, Londres, Grande-Bretagne:
«Malgré son heure tardive, je n’ai pas raté une miette de cette rencontre. Je suis une grande fan de Roger Federer. Cette photo montre une magnifique image du sport professionnel. Ces deux-là se sont tiré la bourre pendant quinze ans mais sont pourtant de très bons amis en dehors des courts. Cela arrive plus souvent que les gens ne le pensent. Rivaux sur le terrain mais copains ou copines en dehors du terrain.»
Tom Jenkins/Eyevine/DukasGiorgia Meloni, leader du parti d’extrême droite Frères d’Italie, prend un selfie lors d’un rassemblement avant les élections anticipées du 25 septembre. Réélue députée des Abruzzes à 51,5% des voix, à 45 ans, elle devient le 22 octobre la première femme de l’histoire élue présidente du Conseil des ministres. 11.09, Milan, Italie:
«J’ai vécu cinq ans en Italie et je reste très proche de ce qui s’y passe. Quand j’étais là-bas,Matteo Salvini était de plus en plus populaire mais son ascension faisait peur à mes amis et à mon entourage. Comme eux, je ne suis pas une supportrice de ces partis et j’aurais souhaité que le pouvoir ne tombe pas dans ces mains-là. Je suis de très près et avec une certaine inquiétude l’évolution de la situation.»
Flavio Lo Scalzo/ReutersLors du défilé Coperni à la Fashion Week, la mannequin Bella Hadid, apparue quasiment nue, est aspergée d’un tissu en spray se solidifiant au contact de son corps, créant ainsi, en sept minutes, une robe ajustée. 30.09, Paris, France:
«Les créateurs rivalisent d’imagination pour apporter une touche d’exclusivité à leurs collections. C’est de bon aloi mais je n’y suis guère sensible. Je suis plutôt du genre «joli, simple et pratique» et j’investis mes sous dans autre chose. Dans le foot masculin, les joueurs sont souvent accros à la mode vestimentaire. Cette tendance se remarque également chez beaucoup de joueuses de football.»
Julien de Rosa/AFPInauguré en 2001,le restaurant de Glacier 3000, conçu par le célèbre architecte tessinois Mario Botta, est la proie des flammes. L’intérieur sera fortement endommagé mais les structures semblent récupérables.19.09, Les Diablerets (VD), Suisse:
«Je ne connais pas les lieux mais je peux imaginer que,pour les milieux touristiques de la région et pour les touristes qui s’y rendent régulièrement, cet incendie est dramatique.Il semble heureusement que ce bâtiment renaîtra de ses cendres, si je peux me permettre ce mauvais jeu de mots.»
Laurent Gillieron/KeystoneVladimir Poutine se recueille devant le cercueil de Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l’ère soviétique, qui a enterré la guerre froide. Poutine lui refusera des funérailles nationales et ne participera pas à la cérémonie. 01.09, Moscou, Russie:
«Autant le dire sans détour: j’aurais préféré que ce soit le contraire. Poutine dans le cercueil et Gorbatchev devant. Alors que ce dernier a marqué l’histoire, Poutine l’a fait revenir trente ans en arrière. C’est dramatique. Et nous sommes là en train d’assister à une tragédie humanitaire sans pouvoir réellement réagir.»
AP/KeystoneSur le perron du château, les deux fidèles welsh corgis de la reine attendent le cortège pour un dernier adieu à leur maîtresse. Les deux chiens sont adoptés par Andrew et la princesse Béatrice, qui les avaient offerts à la reine à la mort de son mari, le prince Philip. 19.09, Windsor, Grande-Bretagne:
«J’adore les chiens, j’en ai un d’ailleurs, Roma, un berger des Abruzzes que j’ai ramené de mon long séjour en Sardaigne. C’est dire si cette photo me touche particulièrement. Peut-être que celles et ceux qui n’en ont pas ne comprennent pas la relation unique qui se crée entre le maître et le chien. Perdre son maître est un grand drame pour un chien. Il est démontré que certains vont même jusqu’à faire une sorte de dépression. Ces deux pauvres welsh corgis semblent d’ailleurs très malheureux.»
Justin Setterfield/Getty ImagesEmma, l’un des poneys préférés de la défunte monarque (à droite), assiste au cortège cérémoniel du cercueil de la reine à son arrivée au château de Windsor. 19.09, Windsor, Angleterre:
«Les centaines de milliers de personnes qui ont tenu à rendre hommage à la reine, faisant parfois la queue pendant vingt-quatre heures, témoignent du respect et de l’affection que lui vouait son peuple. Je crois que tout le monde l’aimait et cette image du poney immobile regardant passer le cortège funèbre est très émouvante.»
La reine Elisabeth II attend l’arrivée de Liz Truss, fraîchement élue première ministre, dans la Drawing Room du château écossais. La dernière image de Sa Majesté, qui décédera deux jours plus tard, après avoir régné durant septante ans. 06.09, Balmoral, Ecosse:
«On avait beau s’y attendre mais la nouvelle de la mort de la reine m’a tout de même bouleversée. Cette grande dame m’a en quelque sorte accompagnée depuis ma naissance. Elle personnifiait un peu la grand-mère de Monsieur et Madame Tout-le-Monde. J’avais beaucoup de respect et d’admiration pour elle. Elle a courageusement assumé son rôle jusqu’au dernier jour, presque jusqu’à la dernière heure de sa vie, et s’est montrée bienveillante envers son peuple et le monde même si derrière la reine se cachait une femme avec un caractère bien affirmé, dit-on. Elle va nous manquer.»
Des ouvriers enlèvent une bâche de protection placée sur ce qui reste du glacier de Tsanfleuron, sur le domaine de Glacier 3000, pour l’empêcher de fondre. Un glacier existant depuis au moins 2000 ans. 13.09, Les Diablerets, Suisse:
«L’image d’un glacier qui fond et disparaît ébranle forcément les consciences. Celle-ci a de surcroît le mérite de montrer que cela arrive chez nous, pas de l’autre côté de la planète comme nous le pensons souvent par commodité. Elle nous incite à faire des efforts pour éviter la fatalité d’un réchauffement irréversible.»