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Simone de Montmollin, un parcours sinueux qui a forgé son caractère

La mort de son père a été pour la conseillère nationale genevoise Simone de Montmollin, aujourd’hui âgée de 53 ans, un électrochoc. Et l’a poussée à gagner très vite son indépendance.

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Simone de Montmollin

La conseillère nationale genevoise Simone de Montmollin, 53 ans. 

David Wagnières pour Le Temps

J’ai 12 ans, en 1980, quand mon père, âgé de 50 ans, décède subitement. Il travaillait beaucoup, je le voyais peu. Je vivais ma vie d’enfant, toujours dehors, sur mon vélo. Là, je grandis d’un coup: je réalise que je ne vais pouvoir compter que sur moi-même et que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Quand il est mort, ma mère a dû se débrouiller seule pour élever quatre enfants, dont j’étais la benjamine. Et moi, je n’ai eu en tête que le moment où je partirais pour gagner ma vie. Mon seul souci, c’était mon indépendance économique, gage de sécurité. Je me disais: ce que je vais avoir, ce sera parce que je l’ai acquis. Il y avait encore alors cette certitude liée à la valeur du travail, que si on était fiable et bosseur, on y arrivait. Et de là où je partais, je ne pouvais que progresser.

Je voulais étudier la biologie, mais j’ai préféré renoncer. J’étais pressée de me lancer dans l’existence! A 16 ans, j’entame donc un apprentissage en pharmacie. Auquel je mets fin après deux mois: c’est trop loin de mes affinités. Une formation d’assistante médicale, financée grâce à la part de mon héritage, sera mon premier diplôme, synonyme de cette indépendance tant convoitée. Après un séjour en Angleterre, je décroche un premier job à la Société européenne de cardiologie (ESC) et trois ans plus tard, à 23 ans, j’inscris mon entreprise au Registre du commerce (sourire de fierté). Réaliser de manière indépendante des projets menés pour l’ESC, puis pour les pharmas a été très formateur. S’ensuit un diplôme de gestion d’entreprise. Je vous passe les détails, mais avec ce parcours non linéaire, je n’ai pas croisé beaucoup de courageux prêts à travailler avec une jeune femme autodidacte…

A 26 ans, je décide de me remettre aux études. Ce ne sera pas la biologie, mais l’œnologie, par amour de la terre et du vin. Clin d’œil à mon père originaire du Palatinat (en Allemagne, ndlr) et qui m’avait initiée au riesling? Peut-être… En deux ans, je dois tout rattraper, matu en candidate libre, stages professionnels et examens d’entrée à l’Ecole d’ingénieurs. Mon bachelor en viticulture et œnologie en poche, un nouveau défi conditionnera mes choix. J’avais effectué plusieurs stages chez Schenk, à Rolle, une grande cave où je rêvais de travailler. Juste après mon diplôme, Schenk me propose le poste… et j’apprends que je suis enceinte. J’aurais été la première femme œnologue de la cave, mais j’ai renoncé. Et j’ai repris le statut d’indépendante.

Ce chemin sinueux de mes premières années professionnelles, j’aurais sans doute préféré ne pas l’emprunter. Mais cela vous construit, et mon caractère a fait que j’ai toujours voulu aller plus loin, cru en la force des rencontres et gardé ce goût d’entreprendre. Je me retrouve bien dans la théorie de la «capabilité» d’Amartya Sen (économiste et philosophe indien, ndlr), soit la possibilité pour chacun de faire des choix individuels divers et de les atteindre pour se réaliser. Et, il y a dix ans, j’ai adhéré au Parti libéral-radical, me retrouvant dans l’esprit libéral humaniste qui vise à transcender les différences. Par idéal de liberté, mais aussi par la conviction que chacun doit pouvoir baliser son propre chemin, par la force de son travail et de sa volonté.


Mon actualité:

Je vais mettre à profit ces prochains mois pour nouer des contacts plus directs avec les citoyennes et citoyens genevois. Après deux ans au parlement fédéral, j’ai besoin d’entretenir et d’intensifier ces liens. Le programme de ces rencontres sera bientôt disponible sur mon site, simonedemontmollin.ch.

Par Albertine Bourget publié le 5 janvier 2022 - 08:46