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Régime santé

Soigner sa ligne en ligne

Ma balance indiquait 8 kilos de trop. J’ai donc suivi scrupuleusement la version numérique du régime Weight Watchers. Mon smartphone a-t-il réussi à me faire maigrir?

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Weight Watchers

L'application «Weight Watchers», qui propose des régimes et recettes pour perdre du poids, a été testée par notre journaliste qui e été surpris par le résultat... 

ps-illustration.com

Mise en garde
Notre test n’a pas de valeur médicale. Les personnes souffrant de troubles alimentaires ou de tout autre problème nutritionnel sont invitées à n’en tirer aucune conclusion pour leur alimentation.

Mon gros problème
J’aurai 58 ans à la fin de l’année, je suis petit et n’ai jamais pesé aussi lourd: 73,6 kg. Il était temps de me débarrasser de ce fichu bourrelet abdominal qui, avec ma taille XS, me fabrique une silhouette de tirelire. Mon ancien et glorieux poids de forme oscillait entre 63 et 67 kilos. Pour la première fois de ma vie, j’ai donc suivi un régime alimentaire.

Mais c’est mon côté geek qui m’a motivé. Les régimes minceur numériques sont en effet pléthoriques. J’ai opté pour le poids lourd historique du genre: l’app de Weight Watchers et son abonnement mensuel à 39 fr. 90. Cette marque, qui s’est renommée WW et qui est née comme moi en 1963, a dû licencier ces derniers mois des milliers de collaborateurs. Le covid a en effet provoqué une vague planétaire de désinscriptions aux fameuses réunions Weight Watchers. Dans ce contexte de confinement, son outil et ses abonnements numériques font de gros scores et des ateliers virtuels ont remplacé les rencontres présentielles.

Sa ligne en ligne
DR

Le régime
Même si le but principal de ce test consiste à évaluer la qualité technologique de cet outil numérique, rappelons les principes diététiques du système WW. La base de ce régime, ce sont les «smartpoints». Les produits (frais et industriels) et les recettes proposés sont notés de 0 à plusieurs dizaines de smartpoints. Cette notation n’est pas seulement dépendante des calories. Il existe ainsi une longue liste de produits à 0 smartpoint, principalement des fruits et des légumes. Et les aliments riches en protéines et néanmoins fit, telle la viande séchée, sont faiblement pénalisés. Le programme que l’application a choisi pour moi m’accorde 30 smartpoints quotidiens, auxquels s’ajoutent 35 autres smartpoints de bonus à répartir comme je veux durant la semaine. D’autres points bonus peuvent être obtenus en fonction de mes activités physiques enregistrées par le téléphone ou/et une montre connectée. Une cuillère à café d’huile d’olive vaut par exemple 1 smartpoint; un verre de lait écrémé, 4 smartpoints; 100 g de pommes de terre, 2 smartpoints; une barre de Ragusa, 13 smartpoints; une portion de fondue moitié-moitié… 44 smartpoints!

Une app hyper-efficace
Première matinée, premier enregistrement de produit sur le téléphone dans la fenêtre ad hoc: une tranche de pain complet maison de 50 g (3 smartpoints), un cappuccino au lait écrémé (1 smartpoint)… C’est ultra-simple, notamment grâce à une base de données gigantesque qui simplifie la saisie. Tout s’additionne automatiquement, il faut juste être précis dans les critères de saisie et peser ses aliments.

A côté de son outil de consignation de points, l’application propose plus de 3000 recettes, des exercices et des astuces à foison. Elle réagit par des remarques et des encouragements aux pesées, aux choix d’alimentation, au total quotidien des smartpoints. L’excellente qualité rédactionnelle est épatante dans un univers numérique qui massacre si souvent le français à coups de traductions approximatives, voire automatiques. Je n’ai en revanche pas expérimenté les visioconférences de motivation et de conseil, ni participé au réseau communautaire WW sur lequel s’épanchent les membres. En revanche, j’ai profité de la participation en parallèle de ma compagne à ce régime. A deux, tout est plus facile et plus motivant, aux fourneaux comme à table.

Bien sûr, il faut parfois estimer les quantités et les ingrédients au jugé, notamment au restaurant. Mais on devient vite expert dans le maniement de ce journal de bord.

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Bon aussi pour la tête
Cette discipline alimentaire inédite a très vite des effets psychologiques. Je me suis mis à savourer chaque bouchée des recettes light que je me prépare le soir ou des salades que j’achète pour le midi. Je repose fréquemment la fourchette et mastique sagement au lieu de bâfrer. La première semaine, il n’est quand même pas toujours facile de s’interdire la plaque de chocolat au lait (28 smartpoints) ingurgitée tout entière en regardant une bêtise à la TV ou la régressive saucisse de Vienne en croûte de la Migros (14 smartpoints) en attendant le train. Mais dès la deuxième semaine, ces errances alimentaires sont domptées. La fermeture des bars a facilité aussi l’exercice sur le plan de l’alcool (4 smartpoints le verre de vin rouge). Et leur réouverture a soudain corsé la donne… Mais ce ne fut qu’un relâchement temporaire.

Le verdict de la balance
Après quinze jours à la mode WW, j’avais déjà perdu 4 kilos. Après un mois j’en ai perdu seulement un de plus. Mais le nombre 68 qui s’affiche désormais sur ma balance me vaut des remarques flatteuses de mon entourage. Et, par effet domino, je reprends mes activités sportives. En un mot, ce bidule a atteint son but et m’a appris à être bien plus attentif à mon alimentation. Pas de triomphalisme pour autant: les statistiques démontrent qu’une écrasante majorité des pertes de poids ne sont que temporaires.

Par Philippe Clot publié le 14 mai 2021 - 16:11