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Stéphane Plaza: «C’est décidé, je signe mon dernier contrat télé!»

A 52 ans, Stéphane Plaza, agent immobilier chéri des téléspectateurs, signera en mai prochain son ultime mandat avec M6. De passage à Genève, il nous confie en exclusivité vouloir se recentrer sur sa vie privée. Il veut quitter le petit écran avant d’exploser en vol. Des révélations entre rires et larmes, sur lui, sa famille, ses amours, ses affaires, avant de jouer au théâtre en Suisse romande.

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Stephane Plaza

A Genève, ici le 27 septembre dernier, Stéphane Plaza, 52 ans, est heureux. Agent immobilier avisé, animateur star, comédien et chouchou du public, tout ce qu’il touche fait mouche, mais il songe à lever le pied depuis l’été. «Je vais signer mon dernier contrat sur M6 pour deux ans, quatre peut-être. Je termine tous les soirs à minuit. Le prix à payer est violent. Ma vie privée part dans tous les sens. Je ne veux pas exploser en vol», confie-t-il pour la première fois.

Julie de Tribolet
Didier Dana

- Stéphane Plaza, il y a dix ans, vous m’aviez confié vouloir vous installer à Genève. Or vous n’y êtes toujours pas. Pourquoi?
- Je n’y suis pas parce que, quand vous êtes très connu et que vous vous installez en Suisse, on peut penser que c’est parce que vous aimez trop l’argent, que vous cherchez à payer moins d’impôts. Mais je reste amoureux de la Suisse. Ici, les gens sont respectueux de votre vie privée.

- Ce n’est pas le cas à Paris?
- Oui. Sauf que, un soir, je rentrais du théâtre à scooter après un repas arrosé avec Jean-Pierre Castaldi et je me suis fait percuter par un automobiliste. J’étais par terre avec une fracture au pied et le gars, au lieu de me relever, m’a dit: «Bougez pas, je fais un selfie!»

- Vous ne semblez jamais fatigué. Quel est le secret de votre énergie?
- Je suis à l’eau minérale depuis soixante-deux jours. A 52 ans, j’ai décidé de purger mon corps pour être au top niveau en ce début de saison lorsque je monte sur scène. Mais je vais vous faire une confidence, je n’en ai jamais parlé publiquement: je m’apprête à signer mon dernier contrat télé sur M6 pour deux ans, peut-être quatre, mais pas plus de cinq ans, en mai prochain. J’y songe depuis le mois d’août et je me dis: «Et si j’arrêtais entre 56 et 58 ans?» Comme tout ce que je touche marche, on m’en demande chaque fois d’en faire plus dans chaque activité, que ce soit le théâtre ou l’immobilier. Je termine tous les soirs à 23 h ou minuit. C’est beaucoup de travail et d’investissement. Je l’ai toujours dit: je veux partir en étant tout en haut. J’ai été recruté en 2005 par Réservoir Prod, la boîte de Jean-Luc Delarue. Moi, je ne veux pas exploser en vol. Je vis un conte de fées, mais le prix à payer est violent. Ma vie privée part dans tous les sens. Et si je me recentrais sur elle, en étant plus proche de ceux que j’aime et de ma famille? Voilà la raison profonde de ma décision.

Stéphane Plaza

S’il est volontiers rêveur et blagueur, Stéphane Plaza, patron à la tête de 4000 employés, sait pousser des coups de gueule. «Ça m’arrive une ou deux fois par an. Pour être un bon entrepreneur, on doit encourager, féliciter, mais aussi savoir dire les choses.»

Julie de Tribolet

- Nous sommes devant le mur des Réformateurs. Vous êtes chrétien et bouddhiste. Un besoin d’être zen?
- Le décès de ma maman, il y a six ans, m’a fait renouer avec ma foi chrétienne. Le bouddhisme me fait croire qu’il y a quelque chose au-dessus, sans forcément parler de réincarnation. Ce qui permet d’imaginer retrouver, un jour, les personnes chères qui ont disparu.

- Vous êtes très populaire mais très secret aussi. Qui est le vrai Stéphane Plaza?
- Je me suis construit une carapace pour me protéger. La célébrité peut isoler. Je suis un inquiet, angoissé et sensible. Je pleure facilement, ça fait ressortir mon côté féminin, que j’assume. Devant un film à l’eau de rose ou quand je découvre une famille en difficulté, je pleure. J’ai la larme facile parce qu’il y a des failles en moi.

- Récemment, dans «Recherche appartement ou maison», une veuve vous a ému aux larmes.
- (Ses yeux s’embuent.) L’émotion monte rien qu’en en parlant. J’aime vraiment les gens. C’est pour ça que je fais ce métier, pas pour la télé, c’est elle qui est venue à moi et je pourrais m’en passer. J’aime aider autrui. J’avais rencontré cette femme, Annette, lors d’une dédicace, avant qu’elle fasse l’émission. Elle était déjà veuve de son mari boucher et voulait acheter un bien immobilier à sa fille. Refaire sourire cette dame, lui redonner de l’énergie alors qu’elle n’avait pas le moral, c’est important. On a l’impression d’être utile. Elle m’a dit: «Merci, tu m’as sauvée.» Je ne me prends pas pour un super-héros, mais ça me touche.

- Dans l’immobilier, on a plutôt l’image de requins, pas de clowns au cœur tendre.
- (Sérieux.) Quand je parle d’immobilier, mon visage se ferme, mais j’ai toujours ce sourire en moi. Le sourire, c’est mon plus beau costume. Pour être entrepreneur, il faut savoir dire bravo, mais aussi serrer la vis: «Pardon, mais là, tu t’es planté. (Il tape sur la table et hausse le ton.) Tu n’as pas fait ça alors que je te l’ai demandé dix fois!» L’immobilier, c’est le métier que j’aime, alors oui, il m’arrive de piquer une ou deux crises dans l’année quand le chiffre n’est pas là, quand je ne suis pas bien placé dans le classement de nos 702 agences. Ce n’est pas normal quand on s’appelle Stéphane Plaza. Ou lorsque mes collaborateurs sont au chaud alors que c’est un travail d’extérieur. Je suis toujours souriant, mais je fais des visites surprises et je dis les choses.

- Qu’est-ce qui vous a amené vers ce métier?
- (Ironique.) Mes «brillantes» études. J’ai arrêté très tôt. On m’a proposé secrétaire médical, croupier ou agent immobilier, car cela ne nécessitait pas de diplôme. Et j’ai découvert une véritable passion. Avec l’expérience, j’ai la sensation que les pierres me parlent. Ce métier, c’est aussi la possibilité de rencontrer des gens et des mondes très différents: des étudiants, des entrepreneurs, des enfants, un couple qui se marie, un autre qui divorce.

Stéphane Plaza

Au parc des Bastions, devant le mur des Réformateurs, Plaza reste zen. «Le décès de ma maman m’a fait renouer avec ma chrétienté. Le bouddhisme que je pratique me permet d’imaginer retrouver un jour les personnes chères qui ont disparu.»

Julie de Tribolet

- Votre échec scolaire s’explique, vous souffrez de dyslexie et de dyspraxie.
- Oui, j’avais du mal à lire. La dyspraxie, découverte plus tard, affecte la motricité. Elle m’empêchait de lacer mes souliers. Je ne contrôlais pas ma force. On me regardait bizarrement. Aujourd’hui, je suis content d’avoir montré qu’on peut réussir et être heureux tout en étant un peu différent. J’ai été désigné animateur préféré des Français pour la quatrième fois cette année. Et ça, personne ne peut me l’enlever! Vous savez, j’ai toujours été un gosse et je le suis encore, parce que je suis timide dans mes sentiments, timide dans ma pudeur amoureuse, timide pour dire «je t’aime». Pour l’écrire ou pour le montrer.

- Et votre côté showman?
- Il remonte aussi à l’enfance. Je peux être exubérant parfois. J’aime me déguiser pour faire plaisir. Une fois, j’ai débarqué tout nu à l’anniversaire d’une copine. Il y avait 30 personnes, je n’avais pas pris mes affaires et, soudain, devant l’assemblée, toute la solitude du monde m’est tombée dessus. (Dépité.) J’ai été pris à mon propre piège…

- Comment gérez-vous cinq émissions de télé, la radio, le théâtre, en marge de la franchise Stéphane Plaza Immobilier, créée en 2015, sans vous disperser?
- Je reste principalement dans mon secteur d’activité: l’immobilier. J’exerce depuis dix-huit ans. Je suis présent à mon agence, je visite encore des appartements. Quand je négocie, c’est avec mes avocats. Je délègue, mais je vérifie quand même derrière, car mon image est en jeu. J’ai su m’associer à des personnes qui étaient les fondateurs de Laforêt, un important réseau immobilier.

- Aujourd’hui, où vous situez-vous parmi les grandes agences?
- En prix, nous sommes les premiers pour la troisième fois consécutive. Nous allons aussi être désignés réseau de l’année. En nombre, nous sommes beaucoup moins qu’Orpi et Century 21. M6 est actionnaire majoritaire avec 51%. Vingt-cinq personnes travaillent à mon siège et 4000 dans nos 702 agences. Pour moi, c’est une responsabilité importante. Mes emplois du temps sont compliqués.

- Quel est votre moteur?
- Ce n’est pas l’argent, mais la négociation. J’aime faire des coups de poker. Je ne joue pas, je ne vais pas en bourse, je ne fais pas de placements hasardeux. Ce que je ne maîtrise pas me fait peur. En revanche, j’aime la nouveauté, comme la presse. Le magazine «Bienvenue chez vous» a connu huit numéros (il a cessé de paraître en août, ndlr). J’ai fait un téléfilm, j’ai des projets au cinéma. J’aimerais jouer un contre-emploi, incarner un tueur ou un escroc qui détourne de l’argent à la façon de Robin des Bois. J’ai aimé faire un documentaire avec mon papa, «Les Plaza en vadrouille». Il a 90 ans et j’ai voulu lui montrer que je l’aimais. On s’est rapprochés. Je vais l’emmener à Tahiti, au Japon et en Espagne, d’où est originaire ma famille. Mon frère Olivier nous accompagnera à Madrid.

- Etes-vous un homme riche?
- Je suis riche de l’intérieur.

- Votre métier est associé aux cigares, aux montres et aux voitures de luxe. Or, chez vous, on ne voit aucun signe extérieur de richesse.
- Je n’aime pas du tout ça. Je ne fume pas. J’aime bien prendre un petit coup de rosé, des vins pas très chers. Des voitures, j’en ai eu. La dernière, et je vous jure que c’est vrai, a pris feu en deux minutes trente l’année dernière.

- Comment?
- J’avais une voiture allemande, sportive, toute neuve. En voulant débrancher le Bluetooth, je me suis baissé, j’ai pris le trottoir, je me suis retrouvé sur un rond-point et ma voiture a pris feu. J’ai mis huit mois à la récupérer. Pour en revenir au luxe, j’aime descendre dans les beaux hôtels. (Rigolard.) Mais j’apprécie aussi le camping. Vous me verrez bientôt dans un remake de «Camping Paradis». Je vous préviens, le slip de bain moulant façon Patrick Chirac ne me va pas à ravir…

- Où habitez-vous?
- Je suis propriétaire d’un duplex de 87 mètres carrés à Paris, dans le Marais, au dernier étage pour ne pas avoir des voisins sur la tête à part les pigeons.

- Vous avez été cambriolé le 15 janvier.
- On m’a pris des habits de marque, 15 000 euros de bijoux, dont une Rolex, 1500 euros en liquide et un string éléphant. Un cadeau que je mettais pour faire des bêtises. Ils m’ont même chipé mon rasoir électrique. (Il chuchote.) Pour le string, est-ce que le voleur ne va pas revenir maintenant qu’il a vu la longueur de la trompe?

- Vous disiez récemment: «Ces c… de la presse people ont montré où j’habitais.»
- Je le sais, je fais vendre. Même avec de fausses infos. Cette presse de m… ne se rend pas compte des dégâts qu’elle fait lorsqu’elle me photographie en bas de chez moi ou me met en couple avec une personne avec laquelle je ne suis pas. Laissez-moi un tout petit peu de vie privée!

- Votre maman, que vous évoquiez au début, a été capitale dans votre vie.
- Elle est partie en 2016, à 76 ans. J’ai fait beaucoup d’allers-retours pour la voir à Bordeaux. Autrefois, je me signais avant d’entrer en scène au théâtre en pensant à mon grand-père. Maintenant, je me signe à la fin, en pensant à elle et en lui disant merci. Une maman est toujours fière de vous. Elle vous console, elle vous réconforte. Tout ça, je ne l’ai plus. J’aimais l’appeler pour lui dire: «Regarde, maman, ce que j’ai fait.» Tout ce que je réussis aujourd’hui, c’est pour elle, là-haut. Et c’est au moment où je lui faisais profiter des belles choses qu’elle a été emportée par un cancer. A son décès, j’ai eu des idées noires…

- Des idées suicidaires?
- Je me suis dit: «Pourquoi est-ce que je ne partirais pas moi aussi?» J’ai tout eu. Pourquoi me l’enlever au moment où elle commençait enfin à profiter de la vie? A sa disparition, je me suis réfugié dans le travail, un peu violemment. La douleur est toujours présente, mais le deuil est peut-être fait. J’ai accepté qu’une maman parte avant son fils. J’ai préféré qu’elle s’en aille sans trop souffrir et sans acharnement thérapeutique

- En 2012, vous me disiez: «Le bonheur, c’est la santé.» Si la vôtre devait décliner, est-ce que vous pourriez recourir au suicide assisté?
- J’en suis sûr. Se voir diminué, assisté en permanence, c’est frustrant et humiliant. Je préférerais partir. Je trouve que c’est important de laisser les gens mourir s’ils le souhaitent avec un encadrement adéquat.

- Avec tout ça, vous n’avez jamais chopé la grosse tête?
- J’ai dû avoir des poussées, mais je suis vite redescendu. Dans le showbiz, beaucoup oublient d’où ils viennent. Christiane, ma mère, était fleuriste, Raymond, mon père, coureur cycliste. Des métiers populaires. Moi, je sais d’où je viens.

- «Mon rêve, ce serait de devenir papa», déclariez-vous à 40 ans.
- Je me suis loupé. Plaza peut rimer avec papa, mais le monde me fait peur. Et puis, quand on va chercher son enfant à l’école et qu’on ressemble à un grand-père, c’est compliqué, mais il paraît que c’est un bonheur absolu. Avec les attentats qu’on a connus, le covid, la guerre, je ne suis pas sûr de vouloir. En revanche, devenir papa, pourquoi pas, si on apprend à se connaître.

- Qu’est-ce qui vous en empêche?
- Cette vie à 100 à l’heure, où il y a des joies, du stress, où on rentre tard. Est-ce qu’elle permet de rencontrer la perle rare? Oui. Est-ce que vous pouvez la garder? J’en suis moins sûr. Cette existence n’est pas facile, surtout pour les autres. Il y a un jeu de séduction permanent. On est pris en photo, des rumeurs circulent. Un coup, on dit que vous êtes avec des femmes; un autre, avec des hommes, comme Jeanfi Janssens (son partenaire au théâtre, ndlr). J’ai été obligé, c’est dingue, d’annoncer ma sexualité dans le «JDD». Je suis hétérosexuel. Je n’ai jamais eu de rapports avec un homme. Quand vous êtes la personne qui partage cette vie-là, je comprends que ça puisse déranger. Même si moi, ça m’amuse. 

>> Retrouvez Stéphane Plaza dans «Un couple magique», de Laurent Ruquier: avec Valérie Mairesse et Jeanfi Janssens.

Les 25 et 26 octobre au Théâtre du Léman, à Genève.
Les 1er et 2 novembre au Théâtre de Beausobre, à Morges (VD).
Le jeudi 3 novembre, au théâtre du Martolet à Saint-Maurice (VS)

Par Didier Dana publié le 12 octobre 2022 - 13:23