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Ces vacances où l'on fait tout faux

Quand on part en voyage, il peut nous arriver toutes sortes de déconvenues. Petit catalogue des misères et vicissitudes qui guettent le vacancier non averti.

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Guillaume Long

A part quelques stakhanovistes invétérés, la perspective des vacances fait saliver tout travailleur normalement constitué. Doublement lorsque ce congé tant attendu est synonyme de voyage vers une destination de rêve. Las, il arrive parfois que le rêve vire au cauchemar et que les vacances idéales se muent en un épuisant périple émaillé d’incidents divers… Voici dix mauvais plans à éviter à tout prix.

1. Réserver dans une agence de voyages financièrement précaire

 

Stéphane Scherrer a mis de côté franc par franc de quoi exaucer son rêve: un grand voyage à travers l’Amérique du Nord et centrale. Puis c’est le choc: quelques semaines avant le départ, il apprend que l’agence de voyages a fait faillite. A-t-il tout perdu?

Pas forcément. Pour des voyages organisés, quand plus d’une prestation a été réservée (p. ex. vol et hôtel, vol et voiture de location), les agences doivent garantir l’argent du client. Autrement dit, en cas de faillite, un fonds de garantie intervient et les montants payés sont remboursés ou la réalisation du voyage est coordonnée. Mais attention: toutes les agences de voyages ne se plient pas, de loin, à cette obligation légale. Conseil: demandez à votre agence une preuve de cette garantie. Si vous avez déjà réservé un voyage, vous pouvez vous dédire du contrat si la preuve n’a pas pu être apportée.

2. Faire une erreur en réservant son vol

 

Stéphane Scherrer réserve tout seul un vol pour San Francisco. Hélas, il fait une faute de frappe et écrit «Sherrer» au lieu de «Scherrer» sur son ticket électronique. La compagnie aérienne refuse de corriger gratuitement cette inattention et d’émettre un nouveau billet. A-t-elle raison?

C’est bien possible. Les conditions générales de la compagnie font foi. Chez Swiss, on peut certes rectifier gratuitement des billets dans les vingt-quatre heures. Ensuite, cela coûte 50 francs. Corriger, c’est changer une ou deux lettres dans le prénom ou le nom ou adapter le nom de famille à la suite d’un mariage ou d’un divorce. Toutes les autres erreurs (par exemple le nom et le prénom intervertis) ne peuvent plus être rectifiées après l’échéance du délai. Cela veut dire que, dans le pire des cas, il faut acheter un nouveau billet, car le nom doit correspondre à celui qui est écrit sur le passeport ou la carte d’identité, sans quoi on risque de sérieux problèmes à l’arrivée dans certains pays.

3. Se faire flouer par une pub aguicheuse

 

La chambre d’hôtel à San Francisco ne correspond pas aux photos sur le Net. Au lieu de contempler le Golden Gate Bridge, Stéphane Scherrer a une vue imprenable sur une douzaine de grues. Et le tintamarre du chantier le tire de son sommeil dès l’aube. Enervé, il s’adresse à la réception. Et puis quoi?

Stéphane Scherrer a fait tout juste. Lorsqu’on est insatisfait de sa chambre, il faut s’adresser incontinent à la réception. En cas de défauts graves, on peut exiger une autre chambre. Si ce n’est pas possible, il faut demander un rabais. Y compris en cas de petits défauts. Par ailleurs, s’il était en séjour en Suisse, Stéphane Scherrer aurait pu, en sus, s’adresser à l’ombudsman de l’hôtellerie.

4. Perdre son passeport à l’étranger

 

Mort de fatigue, Stéphane Scherrer poursuit son voyage vers Las Vegas et savoure la vie nocturne. Le lendemain, il constate avec effroi que non seulement il s’est fait tatouer une licorne alors qu’il était en état d’ébriété, mais aussi qu’il a perdu son passeport. Que peut-il faire?

Lorsqu’on perd son passeport à l’étranger, il faut s’adresser à la représentation suisse la plus proche, ambassade ou consulat. Elle vous indiquera ce qu’il faut faire. Parfois il faut demander un document tenant lieu de passeport et un autre document tenant lieu de visa.

5. Confier sa carte bancaire à quelqu’un

 

Au casino, Stéphane Scherrer a perdu à la table de black-jack et veut prélever de l’argent au distributeur. Mais comme il peine à insérer sa carte, il est tout content que quelqu’un veuille bien l’aider. Du coup, il lui tend sa carte. Est-ce une bonne idée?

Très mauvaise idée. Des distributeurs sont trafiqués à l’aide de ce qu’on appelle le skimming, ce qui permet de copier la piste magnétique de votre carte de crédit ou de débit. Dès lors, il suffit de guetter le code PIN. Ne permettez jamais que l’on détourne votre attention quand vous prélevez de l’argent. Demandez à ceux qui s’approchent de garder leurs distances, n’acceptez pas l’aide d’inconnus et ne confiez votre carte à personne. Faites immédiatement bloquer votre carte lorsque vous suspectez un abus.

6. Passer la douane avec un colis qui n’est pas à vous

 

Stéphane Scherrer a fait la connaissance à San Diego d’un charmant touriste mexicain. Vu qu’il part pour Tijuana le lendemain, il lui rend service en transportant pour lui un colis par-delà la frontière. Stéphane est arrêté. Que faire?

Lorsqu’on se fait arrêter à l’étranger, il est possible d’alerter la représentation helvétique compétente. Elle sait informer sur la suite de la procédure, fait parvenir de la documentation, organise une visite ou une assistance juridique. En cas de problèmes avec les autorités locales, il convient de toujours se conformer à ses indications et, en cas de nécessité, de demander un interprète. L’idéal est de s’informer avant le départ sur le site du Département fédéral des affaires étrangères sur la situation juridique dans le pays visité. Ce qui est accepté en Suisse peut avoir ailleurs des répercussions pénales: l’homosexualité (Emirats arabes unis), l’introduction et la vente de chewing-gum (Singapour), l’offense au chef de l’Etat (Turquie), des enfants de moins de 12 ans laissés sans surveillance (Etats-Unis).

7. Séjourner à l’hôpital pour une maladie

 

Les maigres repas en prison ont rendu Stéphane Scherrer affamé. A peine libéré, il se rend au marché et savoure des mets exotiques. Puis il est victime d’une intoxication alimentaire et doit se faire traiter en clinique privée. La caisse maladie assume-t-elle ces coûts?

Si l’on tombe malade à l’étranger, on est couvert par l’assurance de base pour les soins d’urgence. Le niveau de la prise en charge est limité au double de ce qu’un même traitement aurait coûté dans le canton de domicile. Suivant le pays de séjour (par exemple aux Etats-Unis ou au Canada), il vaut donc mieux conclure une assurance voyage complémentaire, car les coûts sont parfois démesurés. Pour des soins d’urgence dans les pays de l’UE et de l’AELE, les frais médicaux et hospitaliers sont pris en charge comme le prévoit l’assurance maladie obligatoire des citoyens de ces pays.

8. Se faire dévaliser

 

Lorsqu’il se sent un peu mieux, Stéphane Scherrer s’envole pour Cancún. Il y a foule à l’aéroport et, un peu plus tard, il cherche en vain son portemonnaie. L’assurance ménage va-t-elle lui rembourser les 5000 pesos perdus?

Non, l’argent liquide volé n’est jamais remboursé, même quand une couverture complémentaire a été conclue pour vol simple hors du foyer. En revanche, on lui paierait son beau portemonnaie de cuir. Il y a souvent la mention en petits caractères d’une couverture maximale de 2000 francs sous déduction d’une franchise de 200 francs.

9. Subir un accident et se faire rapatrier

 

Stéphane Scherrer se casse une jambe sur le site des temples de Chichén Itzá. Il est assuré contre l’accident par son employeur. Peut-il être rapatrié?

Lors d’un accident à l’étranger, il faut tout de suite s’annoncer à l’assurance accident de l’employeur et, le cas échéant, à l’assurance voyage. L’assurance accident ne finance le rapatriement que s’il s’avère médicalement nécessaire et que, dans le pays concerné, le traitement médical n’est pas suffisamment assuré. La couverture des coûts est assurée jusqu’à 29 640 francs. Les prestations de l’assurance voyage sont détaillées dans les conditions générales. Lorsqu’on n’est assuré accident que par le biais de l’assurance maladie, on n’est pas assuré pour le transfert à domicile et il faut une couverture d’assurance supplémentaire.

10. Importer des contrefaçons

 

Frustré par des vacances gâchées, Stéphane Scherrer achète, avant son retour, pour 1000 pesos (moins de 50 francs), une chemise de marque et un sac griffé. A la douane suisse, il bute sur un contrôle. La chemise et le sac sont confisqués. A bon droit?

Oui, l’importation de marchandises contrefaites est interdite et la douane peut confisquer les contrefaçons. Et informer le propriétaire de la marque. Il peut arriver que ce dernier fasse encore valoir une indemnité forfaitaire. Mais celle-ci peut quand même être contestée.

*Traduit de l'allemand

Katharina Siegrist
Katharina Siegristist Anwältin und seit 2014 Redaktorin und Beraterin beim Beobachter. Mehr erfahren
Par Katharina Siegrist publié le 20 juillet 2018 - 14:53, modifié 18 janvier 2021 - 21:08