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Humour

Yoann Provenzano: une persévérance à l'épreuve des échecs ou du succès

Sa passion pour la scène et pour le public le ramène sans cesse là où il a ressenti pour la première fois ce mélange de peur et d’excitation propre à son métier d’humoriste.

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Yoann Provenzano, humoriste et présentateur du jeu télévisé "Cash", pose sur la scène du théâtre du Martolet à  Saint-Maurice, le mercredi 13 octobre 2021.

Yoann Provenzano, humoriste et présentateur du jeu télévisé "Cash", pose sur la scène du théâtre du Martolet à  Saint-Maurice, le mercredi 13 octobre 2021.

GABRIEL MONNET

«J’ai fait mes premières scènes au Bleu Lézard, à Lausanne, mais avant tout ça, pendant très longtemps, ma vie, c’était le foot. Pratiquer un sport à ce niveau-là m’a apporté beaucoup, notamment la discipline et l’implication. C’est souvent vu comme quelque chose de négatif, qui entrave la liberté, mais dans un métier comme le mien, l’autodiscipline, c’est crucial. Et comme la scène est mon métier seulement depuis 2016, je me rends encore plus compte de la fragilité de la chose. L’autodiscipline devient de plus en plus importante à mesure que j’avance, parce que je n’ai pas de patron.

Quand j’ai commencé à décrocher un peu du foot, un ami était en train de monter un spectacle. Il y avait plein d’artistes de la Riviera qui étaient programmés et je me suis retrouvé à devoir animer la soirée. Je voulais vraiment le faire, et je me souviens que mon ami m’avait expliqué le fil conducteur de la soirée en me disant qui étaient les gens que je devais présenter. Et le truc, c’est que je ne savais pas du tout faire ça! Le jour J, je suis arrivé pas du tout préparé. J’ai pris mon micro, la musique a commencé, et j’avais juste le nom de la personne que je devais présenter. J’ai été pris par l’enjeu et je me suis lancé. Et j’ai vu que c’était un environnement où je me sentais à ma place. Bien sûr, quand j’y repense aujourd’hui, c’était laborieux, horrible, mais j’ai tenu, et j’ai senti pour la première fois que ce que je voulais faire, c’était du stand-up.

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Ensuite, vers 20 ans, sont venues mes premières scènes. De nouveau, j’ai ressenti la même chose que pendant la soirée que j’avais animée. Cette sensation qui te verrouille mais qui en même temps te libère. J’étais là où je devais être. Et c’est quelque chose qui me guide encore aujourd’hui. Et c’est là que ça s’est vraiment débloqué, un peu comme dans un jeu vidéo, quand tu obtiens une nouvelle aptitude pour ton personnage. J’étais tellement porté par cette sensation que je voulais tout dire, mais je n’avais que cinq minutes à disposition. Je partais dans tous les sens et c’était déstructuré.

Et là, après cette période, vers 2013-2014, j’ai eu une grosse désillusion, j’ai pris mes premiers bides. C’était dur, mais même là je sentais que j’avais comme une longue dragonne qui me reliait au micro, qui me rappelait constamment. Mais j’avais encore cette peur parce que je repensais à ces fois où personne n’avait ri. Et puis j’ai commencé à faire des vidéos et j’ai gagné une petite notoriété, alors que j’avais presque tout abandonné.

Ce qui est arrivé ensuite est important parce que ça illustre ce que je veux transmettre. Cet aspect «passion» dans ce que je fais. J’ai postulé trois fois pour un concours proposé par le Montreux Comedy Festival, et je n’ai jamais été retenu, puis j’y ai finalement été programmé sans passer par ce concours. Le fait d’avoir persévéré, de n’avoir rien lâché même quand j’avais de gros doutes, et d’être animé par cette passion de la scène, c’est grâce à ça que j’en suis là aujourd’hui. C’est vraiment ce qui m’anime. Mon moteur, c’est vraiment ce mélange de passion, de peur et d’excitation sur scène, et la discipline qui me pousse à ne rien lâcher, à ne pas tricher.»

Son actualité

Il reprendra son rôle d’animateur pour une deuxième saison de «Cash» sur RTS 1 à partir de janvier 2022.

Par Grégoire Egger publié le 29 octobre 2021 - 09:03