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Zep et Renaud, l'évidente rencontre

A la demande du chanteur, le père de Titeuf a signé tous les visuels de l’album «Les mômes et les enfants d’abord», qui sort le 29 novembre. Zep et Renaud nous ont entrouvert leurs portes, à Paris.

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Lionel Flusin

«Mon enfance était douce comme le miel», confie Renaud, visage creusé mais sourire aux lèvres. A 67 ans, revenu de tout, le poète du bitume, cabossé, a choisi d’évoquer cette période de la vie dans son nouvel album, «Les mômes et les enfants d’abord», son dix-huitième, disponible dès vendredi. Un disque plein de tendresse et de gros mots où la voix ne triche pas. Touchant, à l’image du bonhomme, le premier single, «Les animals», vous rentre dans le crâne pour ne plus en sortir. Efficace.

Pour la pochette, le clip et les illustrations, l’auteur de «Mistral gagnant» a sollicité Zep, 51 ans.

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  Zep/Warner

«En mai 2018, j’ai reçu un très gentil message qui commençait ainsi: «Allô, c’est Renaud… le chanteur», ça m’a fait drôle, raconte en riant le père de Titeuf. Il connaissait mon travail et souhaitait qu’on bosse ensemble.»

Renaud a été un grand collectionneur de BD. Ils se rappellent. «Le mois suivant, je suis allé le voir chez lui, à L’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), une pile de croquis sous le bras. Je l’avais notamment dessiné lui, enfant. Il était content et m’a dit: "Ça me va: tu as carte blanche!" Ensuite, plus rien pendant un an, poursuit le père de Titeuf. J’ai même pensé qu’il était peut-être parti sur autre chose… Et puis cet été, il m’a relancé. Fin juillet, j’ai livré près de 80 dessins!»

Dans l’intervalle, Renaud a perdu sa maman, puis son frère Thierry. Enième cure de désintoxication. «Celle-là a réussi», insiste le chanteur, qui carbure désormais au San Pellegrino bitter et transpire sur un vélo d’appartement. «On ne s’est vus que deux fois, mais c’est vrai qu’il remonte, observe Zep, admiratif. Moi, à ce stade, je serais déjà mort…» Renaud travaille de manière très cloisonnée. «C’était très amical, mais je ne suis pas entré dans son intimité comme j’avais pu le faire avec Jean-Jacques (ndlr: Goldman, sur «Chansons pour les pieds»).»

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  Zep/Warner

Ce qui les a réunis? L’enfance. «Moi, je n’ai jamais acheté de "Mistral gagnant", avoue Zep en riant. On n’est pas de la même génération. A 15 ans, j’ai écouté son disque "Un Olympia pour moi tout seul" jusqu’à ce qu’on voie pratiquement au travers! Lui, au même âge, il vénérait Brassens. Nos références sont différentes. Là où c’est drôle, c’est que, pour son 8e anniversaire, mon fils Arthur a voulu le voir en concert. Renaud parle aux enfants.»

Leurs univers artistiques s’interpénètrent. «Renaud raconte des histoires: c’est vraiment très propice à la BD. De mon côté, j’adore la musique, souligne Zep. J’ai pris un plaisir fou à travailler sur ces chansons, marquées par ce phrasé si singulier. Cet album a un côté très "titeufien". Je note toutefois que notre regard sur l’enfance n’est pas exactement le même: Renaud est bien plus nostalgique que moi.»


Par Blaise Calame publié le 27 novembre 2019 - 08:41, modifié 18 janvier 2021 - 21:07